Plus d'un an après l'apparition des premiers cas de Covid-19 sur son sol, le Bénin tente de contenir l'impact social de la pandémie. Avec le soutien de la Banque africaine de développement, le pays a permis à toutes les couches sociales de bénéficier de subventions pour assurer leur survie au quotidien, selon le rapport sur l'état d'exécution et les résultats publié par la Banque le 28 avril.
Doté d'une enveloppe de 6,98 millions de dollars américains, le Programme d'appui budgétaire à la riposte au Covid-19 (PARCOVID-19) en faveur du Bénin a été approuvé le 24 juillet 2020 par le Conseil d'administration de la Banque.
À la fin d'octobre 2020, le rapport indique qu'environ 23 700 artisans, conducteurs de taxis et minibus, employés, prestataires et propriétaires de bars, restaurants, maquis et discothèques, avaient bénéficié de subventions directes de l'État pour un montant global de quelque 4,18 millions de dollars. Par ailleurs, l'État a procédé à la distribution, à titre gracieux ou à prix subventionnés, de masques, gels hydro-alcooliques et chloroquine en comprimés.
Par ailleurs, une subvention générale pour répondre à la hausse des tarifs d'électricité a été accordée entre janvier et août 2020. Sur la période, cette subvention a été évaluée à environ dix millions de dollars. Le gouvernement a également prévu d'octroyer une subvention spécifique d'environ 10 milliards FCFA sous forme de transferts monétaires ou aide alimentaire à au moins 544 609 ménages pauvres et extrêmement pauvres affectées par le Covid‑19 dont 54% de femmes chefs de ménage. L'opération d'identification des bénéficiaires est déjà achevée dans 57 communes sur les 77 que compte le pays. Elle est en cours dans les 20 dernières communes du pays, et devrait se terminer courant mai 2021 pour un démarrage effectif sur l'ensemble du territoire.
Par ailleurs, 162 entreprises avaient bénéficié, à la mi-avril 2021, de mesures de remboursement de charges salariales ou de loyers et 35 hôtels, réquisitionnés par l'État dans le cadre des opérations de mise en quarantaine, avaient reçu un soutien des autorités.
Au début de la pandémie, le Bénin disposait d'un laboratoire national de fièvre hémorragique, qui a été renforcé pour lui permettre de diagnostiquer le Covid-19. Compte tenu des projections du nombre de contaminations et de leur répartition géographique, le gouvernement a décidé de renforcer les capacités de douze autres laboratoires, dont au moins un pour chacun des douze départements.
Des équipements, consommables et réactifs ont ensuite été acquis et des ressources humaines supplémentaires recrutées pour compléter les effectifs existants afin de faire face à l'importante demande de tests. Au total, treize laboratoires de dépistage ont ainsi été aménagés et mis en service, dont deux sur le littoral.
« La mise en œuvre du programme se poursuit dans des conditions optimales, constate le rapport de la Banque africaine de développement. Les principaux résultats atteints, augurent de l'atteinte des objectifs du programme, à savoir le renforcement de la résilience sanitaire et socioéconomique du pays par la mise en place de mesures de riposte sanitaire et d'atténuation des effets socioéconomiques de la pandémie. Le nombre de tests par jour est passé de 1600 à 1756 tests en moyenne. Bien que l'objectif de 2500 tests par jour ne soit pas encore atteint, les perspectives apparaissent positives. »