Discours du Dr Akinwumi A. Adesina, président de la Banque africaine de développement aux ambassadeurs africains à Washington - 1er octobre 2021

Meeting with African ambassadors at the chancery of the Embassy of the Republic of Congo in Washington on Friday 1 October, Dr Adesina said: “We are a responsive and solutions bank at the heart of Africa's development, and at the core of our work as a multilateral development bank, there is a very clear strategy to fast-track Africa's development.”
6 Octobre 2021
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African Development Bank (Abidjan)
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Introduction par S.E. Serge Mombouli, ambassadeur de la République du Congo aux États-Unis.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Chers amis de la Banque africaine de développement,

J'ai l'insigne privilège et l'honneur de vous présenter Dr Akinwumi Ayodeji Adesina, le président du Groupe de la Banque africaine de développement.

***

Parce que je suis ici à Washington DC, à l'ambassade de la République du Congo, je dois d'abord vous féliciter pour la belle chancellerie que vous avez ici.

Merci beaucoup pour votre accueil très chaleureux, et comme vous le savez, moi aussi je suis congolais.

Merci beaucoup, Excellence.

Bonjour à vous tous. Je suis vraiment ravi d'être ici avec vous. Je sais que vous êtes très occupés : alors vraiment merci d'avoir pris le temps de participer à cette conversation ce matin.

Je suis accompagné d'un invité spécial, le Dr Ibrahim Mayaki. Il faudrait peut-être vous lever Ibrahim...

Le Dr Mayaki est l'un de nos anciens dirigeants en Afrique. C'est l'ancien Premier ministre du Niger, mon autre pays.

Vous savez, j'ai obtenu mon doctorat - ma maîtrise et mon doctorat - ici aux États-Unis, entre 1983 et 1988, mais j'ai fait mes recherches sur le terrain au Niger. S'entretenant avec l'ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, le président Buhari lui a glissé : « Je voudrais vous présenter le Dr Adesina, un Nigérian très distingué. » Le président Issoufou lui a répondu : « Non, non, non, il n'est pas nigérian, il est en fait nigérien. Il a juste pris le mot « Niger » auquel il a ajouté les lettres « ia » à la fin. » Donc, merci beaucoup Votre Excellence, Dr Mayaki, d'être venu.

Excellences, ambassadeurs, chefs d'agences diplomatiques,

Mes chers amis et collègues de la Banque africaine de développement,

Mesdames et Messieurs.

C'est un si grand honneur de vous voir réunis ici ce matin pour une session d'échanges sur notre continent bien-aimé, l'Afrique.

Nous avons tous l'Afrique chevillée au corps. C'est extrêmement important.

En tant qu'Africain, je ne me vois pas vivre et mourir autrement que comme un Africain. Le jour de la résurrection, je demanderai à Dieu de m'accorder la grâce d'un réveil en tant qu'Africain.

J'ai une grande admiration pour le corps diplomatique africain ici aux États-Unis, dont vous êtes les fiers représentants.

Vous représentez votre pays. Mais vous représentez aussi notre continent. Une voix très puissante pour notre Afrique dans la nation la plus puissante du monde.

Je tiens à vous remercier pour tout le travail que vous avez accompli au fil des ans.

Il y a beaucoup à dire sur ce groupe : il a contribué à influencer le Plan d'urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR) ; il a joué un rôle majeur dans la création du Millennium Challenge Account, dans la création de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA)... et la liste est encore longue.

Lorsque je discutais avec lui tout à l'heure, Son Excellence le doyen m'a dit : « Vous savez, notre groupe est très puissant ». Je lui ai simplement répondu : « Oui, je sais. » Car nous le sentons, nous sentons la façon dont vous nous représentez ici, la voix, la clarté et la résilience de votre soutien. Cela nous touche énormément, Excellences.

Je voudrais remercier tout particulièrement mon cher frère, Son Excellence Serge Mombouli, ambassadeur de la République du Congo et doyen du corps diplomatique africain, pour avoir organisé cet événement.

Je vous suis très reconnaissant, Excellence, pour votre amitié. Merci pour votre confiance. Merci de n'avoir jamais douté, merci d'avoir toujours été là, de m'avoir inlassablement soutenu, surtout lorsque j'ai traversé des moments difficiles l'année dernière.

On dit que si vous voulez vraiment savoir qui sont vos amis, attendez la première adversité pour le savoir. Et vous, cher ami, je vous en suis reconnaissant. Vous n'avez jamais cessé de m'appeler, chaque jour que Dieu fait, tout au long de l'année : « Comment allez-vous ? Comment se porte notre continent ? Comment va la Banque ? Soyez assuré de notre soutien. » Et je tiens à vous remercier, très sincèrement, Excellence, d'être un ami si vrai et si cher. Je vous en suis très reconnaissant.

Mais il n'était pas seul. L'ensemble du corps diplomatique africain m'a soutenu.

Votre foi, votre confiance, votre soutien indéfectible de la part de tous les pays que vous représentez et votre voix ici même aux États-Unis ont compté pour beaucoup, et cela m'a énormément encouragé et inspiré.

Rien, Excellences, ne revêt plus d'importance pour moi que de faire honneur à la mission qu'on m'a confiée : la responsabilité de transformer, aussi vite que nous le pouvons, le continent de ma naissance, de votre naissance, notre beau continent africain.

Je tiens à vous assurer que servir l'Afrique et accélérer sans relâche son développement est ma mission la plus importante, que je relèverai en étroite collaboration avec tous nos actionnaires.

Je suis heureux d'avoir été, grâce à votre soutien et à celui de tous nos actionnaires, réélu à la présidence de la Banque africaine de développement avec 100 % des voix. Tous nos actionnaires, régionaux et non régionaux, étaient à l'unisson, ce qui est historique.

Je ne peux que vous remercier. Je me sens très humble car c'est la première fois que cela se produit depuis la création de la Banque africaine de développement en 1964.

« A quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé », dit-on.

Mon équipe à la Banque - certains d'entre eux sont ici avec moi aujourd'hui - et moi-même, forts du ferme soutien du Conseil d'administration et du Conseil des gouverneurs de la Banque, avons multiplié les efforts sans relâche pour offrir plus et mieux à l'Afrique.

En 2021, la Banque africaine de développement a été désignée par Global Finance, le prestigieux magazine financier américain, comme la meilleure institution financière multilatérale au monde pour 2021.

Toujours en 2021, le Center for Global Development a classé le Fonds africain de développement, le guichet de financement concessionnel de la Banque, comme la deuxième meilleure institution au monde, parmi toutes les plus grandes institutions internationales, bilatérales ou multilatérales, de financement concessionnel. Cela concerne les 49 institutions de tous les pays développés.

Excellences,

Nous sommes une banque réactive. Nous sommes une banque de solutions au cœur du développement de l'Afrique.

Au cœur de notre travail de banque multilatérale de développement, il y a une stratégie très claire pour accélérer le développement de l'Afrique.

Elle s'appelle, tout simplement, High 5. Vous pouvez faire le geste : j'aimerais voir vos mains levées en un « High Five ».

Ces cinq priorités stratégiques sont les suivantes : éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie, nourrir l'Afrique, industrialiser l'Afrique, intégrer l'Afrique et améliorer la qualité de vie des populations en Afrique.

Vous savez, ces objectifs ont l'air d'être assez simples. Mais ils sont aujourd'hui en train de changer rapidement le visage de l'Afrique.

Une évaluation du Programme des Nations unies pour le développement montre que si l'Afrique atteignait ces High 5, elle réaliserait 90 % de l'Agenda 2063 de l'Union africaine. Elle atteindrait également 90 % des Objectifs de développement durable des Nations unies. Vous le voyez, nous travaillons en étroite collaboration avec l'Union africaine. C'est pourquoi je suis ravi que Son Excellence représentant la Commission de l'Union africaine soit parmi nous, tout comme mon cher frère, le Dr Mayaki, avec qui je travaille depuis des décennies.

Ensemble, nous sommes le moteur du développement accéléré de l'Afrique.

Les résultats, Excellences, parlent d'eux-mêmes.

Au cours des cinq dernières années, l'action des High 5 de la Banque africaine de développement a eu un impact direct sur 335 millions de personnes - en cinq ans seulement.

Prenez, par exemple, les statistiques suivantes :

21 millions de personnes ont eu accès à l'électricité ;

76 millions de personnes ont eu accès à des technologies agricoles assurant leur sécurité alimentaire ;

12 millions de personnes ont eu accès au financement grâce aux entreprises dans lesquelles nous avons investi ;

69 millions de personnes ont bénéficié de transports améliorés, et une grande partie du travail que nous avons accompli l'a été en collaboration avec le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), car nous avons réalisé nos projets ensemble dans le cadre des initiatives présidentielles sur le développement des infrastructures pour l'Afrique ;

50 millions de personnes ont bénéficié de services d'adduction d'eau et d'assainissement améliorés.

C'est le genre d'échelle à laquelle nous aspirons. Mes collaborateurs pourront en témoigner : lorsqu'on me parle de l'Afrique, je rétorque : « Je ne veux pas de projets Mickey Mouse. Je ne veux pas de petites choses. L'Afrique doit rêver grand, réaliser de grandes choses. »

Les fondateurs de cette Banque avaient une vision : celle d'en faire la première institution financière. Il ne s'agit pas de gérer la pauvreté sur le continent. Il s'agit de s'assurer que le continent prospère et qu'il se développe avec fierté.

Rien ne me rend plus heureux et, bien sûr, plus fier que d'entendre des témoignages sur notre travail, sur la manière dont il a touché la vie des gens, transformé des vies.

Vous en avez vu quelques-uns dans la vidéo que nous avons projetée il y a quelques minutes.

L'une de ces histoires est celle d'une vieille dame, Grace. Le nom de ma femme est Grace, vous imaginez donc bien que cela me faisait plaisir de la rencontrer. C'était au Kenya où nous avions le projet de raccordement du dernier kilomètre. Son objectif était de connecter 1,2 million de foyers à l'électricité.

Le problème était que le coût de la connexion était si élevé que même si les gens avaient accès à l'électricité - et le Kenya, grâce à notre soutien, avait atteint environ 75 % de couverture -, il y avait encore beaucoup de ménages qui ne pouvaient pas se connecter parce qu'ils étaient tout simplement pauvres.

Nous avons donc mis en place un programme avec le gouvernement kenyan, sous la houlette du président Kenyatta : un programme vraiment formidable.

J'étais allé m'en imprégner dans la vallée du Rift, au Kenya. Je me suis retrouvé juste en face de cette dame lorsque notre hélicoptère a atterri. Elle parlait au ministre de l'énergie du Kenya, et le ministre lui a dit : « Eh bien, vous devriez peut-être remercier le Dr Adesina parce qu'il est le président de la Banque africaine de développement, dont les ressources ont permis de vous raccorder à l'électricité. » Elle s'est exclamée : « Oh, je ne connais pas la Banque africaine de développement. Je ne connais pas le Dr Adesina. Tout ce que je sais, c'est que nous étions autrefois dans l'obscurité, mais que maintenant nous avons de l'électricité. »

Son témoignage nous a inspirés, mes collègues et moi.

C'est ce que nous faisons chaque jour. Nous faisons la différence, surtout quand cela compte le plus, en ayant un impact sur la vie même des gens ordinaires que nous devons servir.

Excellences, nous allons maintenant pouvoir faire plus avec l'augmentation générale du capital qui a été accordée à la Banque africaine de développement par nos actionnaires en 2019.

Je me souviens très bien du plaidoyer du corps diplomatique africain ici même, mené par Son Excellence le doyen, l'ambassadeur Serge Mombouli, et vous tous. Vous avez plaidé auprès du gouvernement américain, en soulignant la nécessité d'augmenter le capital général de la Banque.

Les actionnaires ont ainsi porté le capital général de la Banque de 93 milliards de dollars à 208 milliards de dollars - la plus grande augmentation de capital réalisée dans l'histoire de la Banque africaine de développement.

Je voudrais vous remercier très sincèrement et immensément pour votre plaidoyer et pour avoir entrepris des démarches auprès du gouvernement américain comme vous l'avez fait, ce qui a généré un énorme soutien.

Aussi enthousiaste que je sois devant les progrès incroyables que nous avons accomplis, je sais qu'il reste encore beaucoup à faire.

La situation a empiré avec la pandémie de Covid-19. L'Afrique a enregistré son taux de croissance le plus faible depuis deux décennies : la croissance du PIB est tombée à -2,1 %. Le PIB de l'Afrique lui-même a régressé de 145 milliards de dollars, chutant à 190 milliards de dollars en valeur brute. Les déficits budgétaires ont augmenté de manière significative. Mais le plus dramatique, c'est ce qui est arrivé à la vie des gens : 30 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté et 30 autres millions ont perdu leur emploi et leurs moyens de subsistance. Pire encore, cinq millions d'Africains ont été infectés par le coronavirus. Malheureusement, nous déplorons la perte de 200 000 d'entre eux.

Pour aider les pays à faire face aux chocs budgétaires induits par la crise sanitaire, la Banque africaine de développement a agi très rapidement. La Banque a lancé une facilité de réponse à la crise de 10 milliards de dollars pour apporter un soutien budgétaire immédiat aux pays.

Nous avons été encore plus audacieux. Nous avons lancé une obligation sociale Covid-19 de 3 milliards de dollars sur les marchés internationaux des capitaux. Il s'agit de la plus grande obligation sociale libellée en dollars américains réalisée au monde.

Mais je rends également grâce à Dieu pour la résilience dont les pays africains ont su faire preuve, malgré tous les défis. Je suis une personne de foi, qui croit que vous devez faire de votre mieux, mais que c'est en définitive Dieu qui vous aide à faire avancer les choses.

Et je suis reconnaissant que l'Afrique ait été épargnée par les projections que nous appréhendions. J'en avais perdu le sommeil.

Le taux de croissance du PIB continental rebondit à 3,4 % cette année. Et vous verrez, la reprise économique est générale : pour les pays exportateurs de pétrole, pour les pays tributaires du tourisme, pour les pays exportateurs de matières premières, ainsi que pour les pays qui ne dépendent d'aucune matière première. Nous prévoyons une reprise significative généralisée.

Toutefois, Excellences, le rythme de cette reprise dépendra de deux considérations essentielles.

D'abord, le niveau de vaccination de l'Afrique, et ensuite, la façon dont nous nous attaquons à l'augmentation de la dette du continent.

Permettez-moi de commencer par le premier point, à savoir la question de la vaccination. Aujourd'hui, l'Afrique n'a vacciné complètement que 24 millions de personnes. Cela ne représente qu'environ 2 % de la population du continent. Si 4,4 % de la population a reçu une dose, seulement 1,8 % de la population en a reçu une deuxième. Comparez cela aux 70 % en Europe, et aux 56 % ici même, aux États-Unis.

Alors que les pays développés se préparent à une troisième dose, l'Afrique se débat pour obtenir simplement la vaccination de base.

Un de mes collabotareurs présent ici avec nous - je ne donnerai pas son nom - a été une réelle source d'inspiration ces derniers jours. Je ne devrais pas vraiment indiquer son sexe, de peur que les gens ici ne comprennent de qui je parle.

Mais ce membre du personnel est convaincue que, comme la Banque est une institution financière notée triple A par les agences de notation internationales, elle doit également être triple A en matière de vaccination. Elle a ainsi pris Pfizer, elle a pris Johnson & Johnson, elle a pris AstraZeneca. Et chaque fois que nous lui parlons, nous découvrons qu'elle a fait une nouvelle mise à niveau.

En réalité, vous pouvez vous permettre cela ici, mais en Afrique, avec la pénurie de vaccins, vous ne le pouvez pas.

Des progrès, quoique lents, sont cependant réalisés par Covax. Jusqu'à présent, Covax, la plateforme mise en place pour fournir des vaccins aux pays en développement, a livré 71 millions des 600 millions de doses qui devaient être produites et livrées à l'Afrique.

Je tiens à féliciter l'Union africaine pour le leadership de mon cher frère, Son Excellence Moussa Faki. Je salue également le leadership du président Cyril Ramaphosa pour le programme d'acquisition de vaccins de l'Union africaine destiné à l'Afrique.

Jusqu'à présent, ils ont pu livrer 4,3 millions de doses à 29 pays. Là encore, les progrès seront beaucoup plus rapides. Nous prévoyons la livraison de 45 millions de doses d'ici à la fin de l'année.

Mais la question qu'il faut se poser est la suivante : pourquoi en est-il ainsi ?

Est-ce parce que les pays développés ont acheté tous les vaccins ? Non seulement les vaccins actuels, mais aussi les vaccins futurs. Le problème est aussi que les fabricants de vaccins sont soumis à des restrictions à l'exportation. Ils n'ont donc pas pu exporter les vaccins car tout le monde a essayé de faire du nationalisme en matière de vaccins.

Excellences, l'Afrique doit tirer quelques leçons essentielles de cette expérience. L'Afrique ne peut pas, et ne doit pas, confier la sécurité sanitaire de 1,3 milliard d'habitants à la générosité et à la bienveillance des autres.

L'Afrique doit assurer la sécurité sanitaire de sa population, et je dirais que nous devons envisager la santé sous l'angle d'un système de défense sanitaire.

Aujourd'hui, vous pouvez juger de l'ampleur des dégâts provoqués dans le monde entier par un seul virus, le coronavirus. Un autre va arriver. Oui, un autre viendra, mais nous ne pouvons pas nous retrouver dans cette situation où nous ne sommes pas en mesure de réagir, où nous sommes les derniers à avoir accès aux vaccins.

Aujourd'hui, il est impossible de quitter l'Afrique pour de nombreuses destinations à cause des passeports vaccinaux. Et parce que l'Afrique est en retard sur ce point, cela signifie que le tourisme en sera affecté. Cela affectera les investissements directs étrangers, la confiance dans le continent et rendra plus difficile le processus de redressement.

Je tiens à remercier le président Joe Biden pour les dons de vaccins au titre du gouvernement américain et du G7. C'est très louable, mais nous devons maintenant faire trois choses.

Premièrement, nous devons développer la propre capacité pharmaceutique de l'Afrique, sa capacité de fabrication industrielle. Actuellement, l'Afrique importe plus de 80 % de tous les produits pharmaceutiques que nous utilisons sur le continent.

Pourquoi ? Il n'y a aucune raison à cela. Nous dépendons tout simplement des autres. Admettons qu'entre mon voisin et moi, c'est à la vie à la mort, soit ! Mais mon voisin ne va pas envoyer mes enfants à l'école. Je dois m'occuper de mes affaires.

Deuxièmement, nous devons développer la capacité de fabrication de vaccins de l'Afrique sur notre continent, non seulement pour le Covid-19, mais aussi pour d'autres maladies qui apparaîtront après le Covid-19.

Et enfin, nous devons rénover une infrastructure africaine sanitaire de qualité.

Laissez-moi vous dire pourquoi cela est très important pour moi, car c'est personnel. J'ai perdu mon frère aîné en 1999, à un très jeune âge. Tout ce qu'il avait, c'était le paludisme. C'est tout. Il est allé dans une clinique, ils ont dit qu'il avait de la fièvre. Ils ont donc dû lui faire une injection intraveineuse, une petite injection. Cinq secondes après l'avoir reçue, il était mort.

Pourquoi ? Parce qu'ils ont découvert que l'injection qu'ils lui avaient donnée contenait du plomb. En fait, ce n'était pas une intraveineuse. C'était de l'eau qui avait été vendue à l'hôpital en tant qu'injection. Il est donc évident que nous devons non seulement nous assurer de produire des médicaments, mais aussi que nous disposons de normes mondiales de qualité et de sécurité pour tous.

C'est au cœur de ce que nous allons faire. La Banque africaine de développement va donc investir 3 milliards de dollars pour soutenir la production de médicaments et de vaccins en Afrique.

La Banque prévoit, sous réserve de l'approbation de notre Conseil d'administration, d'investir dans la construction d'infrastructures sanitaires africaines, ses soins de santé primaires, secondaires et tertiaires, et en particulier les capacités de diagnostic.

Permettez-moi de vous expliquer brièvement pourquoi nous devons faire cela. Aujourd'hui, si quelqu'un subit une intervention chirurgicale en Afrique, le risque de décès est de 200 % supérieur à la moyenne mondiale. Si vous vous rendez dans des centres de diagnostic, vous constaterez que la précision est d'environ 30 % de celle de la moyenne mondiale.

Et si vous vous penchez sur l'imagerie par résonance magnétique (IRM) dont nous disposons, la densité d'IRM est d'environ 0,74 pour un million de personnes.

Si vous regardez le reste du monde, il est facile de voir que la densité y est très élevée. Nous devons assurer notre propre sécurité. Et comme la Banque investit beaucoup dans les infrastructures depuis longtemps, nous avons décidé... - écoutez, vous savez, c'est bien d'avoir de bonnes routes. C'est bien d'avoir de grands ports. Mais à quoi servent-ils s'ils transportent des personnes mortes ou malades ? Nous avons donc décidé que nous devions nous concentrer sur l'aide à la rénovation des infrastructures de soins de santé de qualité en Afrique.

Excellences, alors que l'Afrique s'attaque aux défis du Covid-19, elle doit maintenant aussi résoudre la question de la dette dont je vous ai parlé précédemment. Et je voudrais en discuter avant les assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui se tiendront ici à la fin du mois.

Plus de 17 pays africains ont vu leur notation immédiatement dégradée par les agences en raison des effets négatifs très étendus du Covid-19, avec une perspective négative pour de nombreux pays.

Le ratio dette sur PIB de l'Afrique est passé de 60 % à 70 %, puis à 75 %. Le montant de la dette de l'Afrique est passé à 845 milliards de dollars. Mais ce qui me préoccupe le plus, c'est la composition de cette dette.

En effet, en 2000, la dette concessionnelle, celle du Club de Paris, représentait environ 52 % de la dette totale de l'Afrique. En 2019, ce pourcentage était tombé à 27 %. Avec pour corollaire une dépendance accrue aux marchés privés, à la dette privée et à la dette commerciale.

Et de fait, la part de la dette privée et commerciale de l'Afrique est passée de 17 % en 2002 à 40 % aujourd'hui, la plupart de ces dettes à court terme ayant de surcroît des coûts élevés. C'est donc là que le problème se situe réellement.

Nous devons donc nous assurer de prendre cette question au sérieux. Et cela m'amène à parler du rôle du FMI.

La récente émission de 650 milliards de dollars en droits de tirage spéciaux (DTS) par le FMI offre une occasion unique de soutenir les pays à l'avenir.

Excellences, je voudrais saisir cette occasion pour saluer la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, car sans le soutien ferme de la secrétaire Yellen, et évidemment aussi celui du président Biden, cela ne serait jamais arrivé.

Je voudrais également profiter de l'occasion pour saluer le leadership de Kristalina Georgieva, car sans elle, nous ne parlerions pas de DTS aujourd'hui.

Alors que l'Afrique est le continent le moins armé pour lutter contre les effets continus de la pandémie, nous ne recevons que 31 milliards de dollars sur ces 650 milliards de dollars. Et bien sûr, ceux qui en reçoivent le plus n'en ont pas besoin. C'est simplement la façon dont la formule d'allocation du FMI fonctionne.

Excellences, des efforts de plaidoyer sont maintenant nécessaires pour que les pays développés ré-allouent les DTS qui leur ont été émis et dont ils n'ont pas besoin. Ils devraient réaffecter ces DTS inutiles aux pays en développement, à l'Afrique. Et je tiens à féliciter mon cher ami, le président Emmanuel Macron, pour le leadership dont il a fait preuve à cet égard.

Je ne sais pas si vous l'avez vu, c'était juste la semaine dernière.. Le président Macron a annoncé qu'il prévoyait de faire don de 20 % à l'Afrique de leur propre allocation de DTS. C'est ce que j'appelle s'engager.

Excellences,

En plus de canaliser les DTS vers le Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance du FMI, leur destination principale, et, bien sûr, vers le Fonds fiduciaire pour la résilience et le développement durable nouvellement créé, nous devons également envisager et soutenir la réaffectation des DTS à d'autres banques multilatérales de développement, telles que la Banque africaine de développement. Nous sommes un organisme habilité à gérer des DTS.

Les banques multilatérales de développement comme la Banque africaine de développement peuvent exercer un effet de levier, et c'est un mot clé : effet de levier. Nous pouvons exercer un effet de levier important avec les DTS. Tenez, si la Banque africaine de développement devait obtenir 50 milliards de dollars, nous pourrions en tirer un effet de levier pour atteindre 200 milliards de dollars levés auprès des institutions de financement du développement en Afrique.

C'est pourquoi, Excellences, je voudrais vous demander de bien vouloir plaider pour que les DTS soient également réaffectés à la Banque africaine de développement, pour l'Afrique. Et c'est, bien sûr, la position de l'Union africaine. C'est la position de tous nos dirigeants sur le continent.

Excellences, le changement climatique est également important. L'ambassadeur Serge Mombouli vous en a également parlé dans ses remarques. L'ambassadeur d'Égypte était justement en train de me le dire pendant que j'étais assis.

La Banque africaine de développement est le fer de lance des efforts déployés pour aider l'Afrique à lutter contre le changement climatique. Nous avons doublé notre allocation pour le financement climatique pour atteindre 25 milliards de dollars d'ici à 2025. Et cela représenterait 40 % de notre financement total consacré au financement climatique.

Excellences, ce qui est extrêmement important, c'est que nous sommes conscients de la réalité de nos défis. Notre défi principal, c'est l'adaptation climatique. L'Afrique ne contribue pas à plus de 4 %, voire moins, des émissions de gaz à effet de serre, mais nous en souffrons.

De la sécheresse aux inondations... l'ambassadeur du Mozambique est ici. Nous avons eu les ouragans Idai et Kenneth. Voyez les ravages dans toute l'Afrique de l'Est : la sécheresse, les essaims de criquets et tout le reste. Tout cela s'abat sur nous en bout de chaîne.

Le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental international sur l'évolution du climat donne à réfléchir et fait peur, car il indique que l'Afrique se réchauffera plus vite que le reste du monde et plus tôt que le reste du monde - 10 ans plus vite que prévu. C'est effrayant.

Et c'est pourquoi la Banque réagit. Nous consacrons une part croissante de nos ressources à l'adaptation. Aujourd'hui, 67 % de l'ensemble de nos financements climatiques sont consacrés à l'adaptation, ce qui est le pourcentage le plus élevé de toutes les institutions financières internationales dans le monde.

De fait, la semaine dernière, lors de l'Assemblée générale des Nations unies, à laquelle je suis sûr que beaucoup d'entre vous ont participé, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a déclaré ceci : « La Banque africaine de développement a fixé la barre en 2019 en allouant la moitié de tous ses financements climatiques à l'adaptation climatique. Certains donateurs ont suivi leur exemple. »

Et il a conclu ainsi : « Tous doivent le faire. »

Voilà le leadership dont nous avons fait preuve sur cette question.

L'ancien secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et moi-même travaillons également ensemble.

Le Centre mondial pour l'adaptation, qu'il préside, a créé, avec la Banque africaine de développement, le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique.

Ce programme est en train de mobiliser 25 milliards de dollars supplémentaires pour l'adaptation climatique en Afrique. Ainsi, nous pouvons nous protéger face à tous ces assauts que nous allons subir.

L'énergie est au cœur de nos activités. Nous sommes en train de développer le potentiel du continent en matière d'énergie renouvelable, et nous le devons.

Dieu est bon pour l'Afrique.

Nous disposons de 11 térawatts de potentiel solaire, 350 gigawatts de potentiel hydroélectrique, 150 gigawatts de potentiel éolien et environ 35 gigawatts d'énergie géothermique. Nous devons le transformer en réalité, car personne ne se nourrit de potentiel, personne ne l'utilise, nous devons le libérer.

Excellences, parmi nos actions dans ce sens, il y a le lancement de l'initiative Desert to Power.

L'initiative Desert to Power représente un investissement de 20 milliards de dollars de la Banque et de ses partenaires pour créer, au Sahel, la plus grande zone de production d'énergie solaire du monde. Elle permettra de développer 10 000 mégawatts d'électricité et de fournir de l'électricité à 250 millions de personnes. Voilà l'échelle dont nous parlons et qui est essentielle pour le Sahel.

L'ancien premier ministre du Niger est ici. Beaucoup d'entre vous viennent du Sahel. Les terroristes prennent le pouvoir à cause des endroits sombres, ils aiment les endroits sombres. Nous voulons éclairer le Sahel et l'alimenter en énergie.

Je sollicite l'appui de Vos Excellences pour plaider en faveur d'un soutien fort du gouvernement américain à cette initiative de transformation pour l'Afrique.

J'ai été très heureux de rencontrer l'envoyé spécial du président Biden pour le climat, le secrétaire d'État John Kerry, la semaine dernière. Il a salué le leadership de la Banque africaine de développement dans ce domaine et a promis de soutenir fermement l'Afrique dans cette entreprise.

Une autre initiative, que nous avons lancée avec l'Union africaine, est celle de la Grande Muraille verte. Son objectif est de fournir un bouclier de défense environnementale au Sahel et au Sahara contre la désertification. Sinon, de nombreux pays du Sahel pourraient disparaître à cause du sable et de la désertification dans toute cette région.

Il est donc de notre responsabilité de nous assurer que nous protégeons les régions très fragiles et vulnérables de l'impact du changement climatique.

Excellences, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) représente une énorme opportunité de transformer l'Afrique avec un PIB combiné de 3 300 milliards de dollars, la deuxième plus grande zone de libre-échange au monde. Le montant des dépenses des consommateurs et des entreprises en Afrique atteindra 6 700 milliards de dollars d'ici à 2030.

L'Afrique n'est donc plus un continent que l'on peut ignorer et si vous n'investissez pas en Afrique, je vous pose la question : où investirez-vous dans le monde ?

La Banque africaine de développement a investi plus de 40 milliards de dollars dans les infrastructures, en étroite collaboration avec le NEPAD de l'Union africaine. En fait, lorsqu'elle s'appelait à l'époque l'Autorité du NEPAD, j'ai travaillé en étroite collaboration avec le Dr Mayaki, qui a été le fer de lance d'une grande partie de notre travail sur les infrastructures en Afrique.

Excellences, si vous voulez en savoir plus sur la Banque africaine de développement, sachez que nous sommes le plus grand financeur d'infrastructures en Afrique. Bien plus que la Banque mondiale, bien plus que toute autre institution.

Nous avons contribué à la construction historique du pont mythique Sénégambie. L'ambassadeur de Gambie est ici avec nous ce matin, ainsi que l'ambassadeur du Sénégal. Si vous regardez l'un et l'autre, il n'y avait pas de pont entre ces deux pays. Nous avons donc financé la construction du pont Sénégambie, et aujourd'hui, les gens peuvent traverser le pont tout simplement. C'est donc une grande source d'inspiration pour nous.

Avec 1 milliard de dollars, nous avons contribué à financer une autoroute de 1 000 kilomètres entre Addis-Abeba et Nairobi. Cela permet maintenant à l'Éthiopie d'accéder au port de Mombasa au Kenya. Et cela va permettre à l'Éthiopie et au Kenya de multiplier par 5 leurs échanges commerciaux : +400 % ! Voilà le pouvoir des infrastructures.

Le pont Kazungula, financé par la Banque, relie désormais le Botswana, le Malawi et la Zambie sur 1 170 kilomètres, ce qui stimule le commerce, ouvre l'accès à la mer et permet à ces pays de réduire le coût du transport de 15 à 25 %.

L'autoroute Bamako-Dakar, financée par la Banque, achemine désormais plus de 50 % du commerce international du Mali directement vers le port de Dakar.

La Banque a soutenu plusieurs ports, dont ceux du Maroc, du Togo et de la Namibie. Prenez le port de Walvis Bay en Namibie : nous avons contribué à augmenter sa capacité de 70 %.

Et avec Africa50, la Banque soutient la construction d'un projet de route ferroviaire entre la République démocratique du Congo et la République du Congo.

Deux personnes sur les rives opposées des deux pays ne peuvent rien faire d'autre que croiser leur regard. Elles peuvent certes essayer de se serrer la main à distance, mais elles pourront désormais facilement passer d'un côté à l'autre.

Ainsi, Excellence, Monsieur l'Ambassadeur Mombouli, votre président, mon cher frère le président Sassou Nguesso, et le président Tshisekedi travaillent en étroite collaboration dans ce domaine, et nous en sommes très fiers.

Et pour ceux qui sont en Afrique de l'Ouest, la Banque africaine de développement travaille avec la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et financera l'autoroute Lagos-Abidjan-Dakar, qui assurera plus de 80 % de l'ensemble du commerce en Afrique de l'Ouest.

Ainsi, Excellences, les besoins massifs de l'Afrique en matière d'infrastructures persistent, elles représentent des opportunités d'investissement économique pour les investisseurs institutionnels de nos pays, mais aussi pour les investisseurs des États-Unis. C'est le moment de changer le discours sur les investissements en Afrique aux États-Unis.

La Banque africaine de développement est en train de développer des alliances et des partenariats stratégiques en tirant parti des nouvelles perspectives de la nouvelle administration.

Nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec la Société américaine de financement du développement, la Millennium Challenge Corporation, le Corporate Council on Africa, l'Agence américaine pour le développement du commerce, l'USAID et, bien sûr, le ministère de l'Énergie, PROSPER Africa et l'US Exim Bank, afin de lancer une nouvelle manière de coopérer visant à orienter massivement les investissements américains vers les infrastructures en Afrique.

La Banque africaine de développement se réjouit du programme Build Back Better World du gouvernement américain lancé par le président Joe Biden. Nous sommes tout à fait prêts, forts de votre engagement en tant qu'ambassadeurs ici, à travailler avec les départements et agences américains pour faire de cette initiative un énorme succès. Il s'agit d'une opportunité unique pour notre continent.

Enfin, Excellences, le moment est venu de développer à grande échelle les investissements américains en Afrique.

L'Africa Investment Forum, organisé par la Banque africaine de développement, qui est devenue la première place de marché de l'investissement en Afrique, offre l'occasion de le faire. Nous avons organisé les deux premières éditions de ce forum en 2018 et en 2019 à Johannesburg, avant que ne frappe le Covid. En 2018, nous avons mobilisé 30,7 milliards de dollars d'intérêts d'investissement en Afrique. Et ce, en moins de 72 heures.

Aux personnes persuadées que l'Afrique n'est pas bancable, je réponds : « Je sais que l'Afrique est bancable. Je ne sais simplement pas où se trouve votre banque. Vous devriez venir en Afrique. »

En 2019, nous avons mobilisé 40 milliards de dollars d'intérêts d'investissement - là encore, en moins de 72 heures. Parmi les transactions, un montage de 24 milliards de dollars pour un projet de gaz naturel liquéfié au Mozambique. Cela fera du Mozambique le troisième plus grand producteur de gaz naturel liquéfié au monde. Je pense que vous pouvez applaudir l'ambassadeur du Mozambique pour cela.

Excellences, l'Africa Investment Forum 2021 se tiendra du 1er au 3 décembre à Abidjan. Je veux vous inviter à rejoindre le Forum. Nous dialoguons avec vos pays et Vos Excellences pour participer aux salles de transaction et d'investissement vraiment uniques du forum. Ce sont des sessions absolument sans "blablabla". Il s'agit d'investissements, de transactions et d'accords conclus. Les seuls mots qui comptent lors de ces événements: bouclage de transactions.

Excellences, en guise de conclusion, permettez-moi de répéter que, tout comme vous avez aidé la Banque, lors de son augmentation générale de capital, j'aurai encore besoin de vous. Pour soutenir fermement la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, que nous utilisons pour soutenir les pays à faible revenu et les États fragiles.

Nous aimerions que le Fonds africain de développement soit autorisé par les donateurs à entrer sur le marché des capitaux, tout comme l'Association internationale de développement (IDA) est entrée sur le marché des capitaux. Nous avons une participation de 26 milliards de dollars dans le Fonds africain de développement. Mais nous pouvons aller sur le marché des capitaux et lever 33 milliards de dollars supplémentaires que nous pouvons utiliser pour accroître le soutien aux économies africaines, en particulier aux pays à faible revenu.

Excellences, votre plaidoyer auprès des pays donateurs, en particulier le Trésor américain, et la mobilisation d'un soutien fort de vos chefs d'État et de gouvernement, sont cruciaux.

Une fois de plus, Excellences, permettez-moi de vous dire que nous nous réjouissons de travailler avec vous pour faire de la 16e reconstitution des ressources du Fonds africain de développement un nouveau jalon dans l'augmentation des ressources pour l'Afrique.

Et, bien sûr, je ne retournerai pas à m'asseoir sans vous dire à quel point j'adore m'entretenir avec vous. C'est bon de vous voir, mais je veux vous voir davantage, et cela signifie que je dois avoir un bureau ici. Et c'est ce que nous aimerions vous demander de préconiser. Il est très important que la voix de l'Afrique soit entendue. Il est très important que l'état d'esprit sur l'Afrique change.

L'Afrique ne mendie pas de l'aide. L'Afrique est une destination d'investissement pour les États-Unis, et elle doit être respectée par tous, comme terre d'investissement dans le monde.

Excellences, je vous remercie beaucoup. C'est un plaisir d'être ici aujourd'hui, et j'ai hâte, je l'espère, de revenir et de vous inviter dans notre bureau ici à Washington.

Je vous remercie.

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