La sécurité ne peut être dissociée du développement et doit être prise en compte dans les interventions et les choix d'investissement pour un continent plus sûr et résilient.
Le Groupe de la Banque africaine de développement a salué la vision de l'Afrique portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui fait du Maroc un modèle pour les autres pays du continent et un exemple en termes de mobilisation de fonds pour le développement et l'intégration régionale.
Organisée du 25 au 27 octobre 2022, à Tanger, au Maroc, la première Conférence politique de l'Union africaine, qui avait pour thématique le triptyque " Paix, sécurité et développement ", a appelé à accélérer les partenariats entre les différents acteurs, afin de répondre de manière plus efficiente aux défis que l'Afrique doit relever.
Dans son discours d'ouverture, prononcé au nom du président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, la vice-présidente pour les Finances et directrice des Services financiers Hassatou Diop N'Sele a salué la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et remercié le gouvernement marocain pour l'organisation réussie de la Conférence. Elle a souligné que cette rencontre constituait une opportunité unique de mieux séquencer et imbriquer les interventions en matière de sécurité et de développement en Afrique.
" Du fait de la pandémie de Covid-19, le PIB de l'Afrique a enregistré, en 2020, sa plus forte baisse en vingt ans. Nous avons perdu 165 milliards de dollars et plus de 30 millions d'emplois. Plus de 26 millions de personnes ont sombré dans l'extrême pauvreté et plus de 250 millions d'autres ont été touchées par les conflits ", a indiqué Hassatou Diop N'Sele, avant de poursuivre : " Et maintenant, alors que nous entamons une douloureuse reprise, nous devons faire face à une crise alimentaire : les prix des céréales et de l'énergie ont explosé, tandis que le manque d'engrais menace l'équilibre de nos systèmes alimentaires. S'il n'y a jamais eu un moment pour réaffirmer le caractère stratégique du lien entre sécurité et développement, c'est maintenant ".
En réponse aux récents développements internationaux, le Groupe de la Banque africaine de développement a mobilisé, en quelques semaines, 1,5 milliard de dollars dans le cadre de la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence. Objectifs : permettre à 20 millions de petits exploitants africains d'avoir accès aux engrais et de se procurer des semences, mais aussi aider à produire 38 millions de tonnes de denrées alimentaires supplémentaires, d'une valeur approximative de 12 milliards de dollars environ sur les deux prochaines années. Dans un contexte mondial marqué par l'envolée des cours des engrais, avec des implications majeures pour la sécurité alimentaire en Afrique, le Groupe de la Banque a, début octobre, porté l'Appel de Casablanca, aux côtés de l'Office chérifien des phosphates, pour rappeler la nécessité de fédérer les efforts en vue de sécuriser l'accès des agriculteurs aux engrais.
La vice-présidente du Groupe de la Banque a participé à un panel de haut niveau sur le nexus " Paix, sécurité et développement ", en lien avec les orientations de l'Agenda 2063 de l'Union africaine et les Objectifs de développement durable inscrits à l'Agenda 2030 de l'Organisation des Nations unies.
" En tant que premier catalyseur africain du financement du développement visant l'intégration régionale, le Groupe de la Banque africaine de développement est déterminé à continuer d'œuvrer avec l'Union africaine, les communautés économiques régionales, les partenaires au développement, les gouvernements et le secteur privé, pour mobiliser des ressources et s'attaquer aux causes structurelles des conflits, réduire la volatilité de la croissance et consolider les résultats du développement pour un continent plus sûr et plus résilient ", a rappelé Mme Diop N'Sele.
Le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, porte une attention particulière à la fragilité, à la résilience économique et au soutien à apporter aux pays afin de prévenir les conflits et soutenir les pays en situation de post-conflit. Au-delà d'actions concrètes sur le terrain, le Groupe de la Banque travaille sur une initiative novatrice, le " SIIB ", une plateforme d'obligations d'investissement indexées sur la sécurité. La plateforme a pour but d'attirer des ressources publiques et privées qui aident à agir efficacement sur les causes profondes de l'insécurité, à renforcer les capacités des institutions et la résilience des communautés, et à réhabiliter les infrastructures qui auraient été affectées par l'insécurité.
Jean-Guy Afrika, directeur par intérim du Bureau de coordination de l'intégration régionale à la Banque, a encouragé les États membres de l'Union africaine et les partenaires de la Conférence à agir de manière coordonnée, avec davantage de synergies dans la programmation, la stratégie et la mise en œuvre de leurs projets.
" Cette Conférence politique, à travers sa Déclaration de Tanger qui a été adoptée, est un appel aux agences de développement et aux architectes de la paix et de la sécurité de l'Union africaine, notamment à son Conseil de paix et de sécurité que préside le Maroc ", a précisé Jean-Guy Afrika. " Si nous voulons accélérer le développement de l'Afrique, construire un meilleur environnement des affaires et parvenir à une libre circulation des biens, des personnes, des services et des capitaux, il est essentiel que nous portions une vision commune pour renforcer les capacités institutionnelles des communautés économiques régionales mais aussi de réglementer et d'harmoniser les cadres politiques entre les pays ", a ajouté Jean-Guy Afrika, lors d'un panel sur le rôle de l'intégration régionale dans la paix et la prospérité en Afrique.
Au cours des six dernières années, le Groupe de la Banque africaine de développement a investi plus de 44 milliards de dollars dans les infrastructures du continent, notamment dans les secteurs de l'eau et l'assainissement, de l'énergie, des transports et des infrastructures numériques.
Selon M. Afrika, le Maroc demeure un partenaire privilégié du Groupe de la Banque et un exemple en termes d'utilisation des fonds mobilisés pour accélérer le développement et l'intégration régionale.
En conclusion de la Conférence, Albert Muchanga, commissaire au Commerce et à l'Industrie de la Commission de l'UA, a exprimé sa gratitude aux membres du Conseil de paix et de sécurité pour leurs contributions. Il a aussi remercié les partenaires de l'UA présents à la conférence, au premier rang desquels le Groupe de la Banque africaine de développement, la Banque africaine d'import-export (Afreximbank), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA).
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Contact:
Fahd Belbachir, chargé supérieur de relations extérieures et de la communication I Banque africaine de développement I f.belbachir@afdb.org