Malgré une "amitié de vieille date", le président du Bénin a fermement condamné dimanche soir sur LCI l'action de la Russie en Ukraine, dénonçant par ailleurs "la banalisation" et "la neutralité" face à "l'usage de la force".

Malgré une "amitié de vieille date", le président du Bénin a fermement condamné dimanche soir sur LCI l'action de la Russie en Ukraine, dénonçant par ailleurs "la banalisation" et "la neutralité" face à "l'usage de la force".
8 Mars 2023
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InfoWire

« La Russie est un ami du Bénin de vieille date, mais ce n'est pas parce que nous sommes amis qu'il faut se garder de condamner ce que la Russie est en train de faire en Ukraine (...). Le Bénin le condamne », a déclaré dimanche soir sur LCI-TF1 le Président du Bénin, Patrice Talon, interviewé par le journaliste Darius Rochebin dans une rare interview géopolitique.

Cette condamnation claire de la guerre menée par la Russie en Ukraine par le Président du Bénin Patrice Talon a été suivie d'une dénonciation de la « banalisation » ou de la « neutralité » de certains États et dirigeants face à l ' offensive russe : « tous les États et les dirigeants des pays devraient s ' abstenir de banaliser ou dtre neutres. Parce que l ' on peut avoir un ami mais quand cet ami fait quelque chose de préjudiciable à l ' ensemble de l ' humanité il faut le dire : l ' usage de la force n ' est pas souhaitable ».

Le recours de certains États africains à un groupe paramilitaire comme le russe Wagner  n'est «pas condamnable sur le principe», a estimé dimanche le président du Bénin, Patrice Talon, sur la chaîne française LCI. «La notion de faire appel à un prestataire privé militaire n'est pas nouvelle. On l'a vu en Afghanistan» avec les Américains, a-t-il déclaré lors d'un entretien, en jugeant que « ce principe n'est pas condamnable ». En revanche, « si Wagner intervient et pas pour apporter une prestation purement sécuritaire, et que ça doit servir un régime pour des exactions, cela est'condamnable et cela est condamné », a-t-il affirmé.

Wagner, groupe paramilitaire fondé en 2014, s'est implanté en Centrafrique à l'invitation du président Faustin Archange Touadéra pour réprimer une rébellion. D'après la France, ses mercenaires ont également été recrutés par la junte au pouvoir au Mali, bien que Bamako s'en défende, poussant au départ les militaires français qui luttaient contre les jihadistes dans ce pays.

Les États-Unis, qui essayent depuis plusieurs années de contrecarrer l'influence russe en Afrique, accusent le groupe Wagner de « commettre des violations des droits humains et d'extorquer les ressources naturelles en Afrique ». Le groupe s'est également imposé comme un acteur majeur du conflit en Ukraine. « Cette guerre est malheureuse », a commenté le président béninois.

Revenant sur les accusations de paternalisme adressées à la France le Président béninois a estimé qu ' « il est nécessaire que la France affiche davantage son sentiment d'égalité avec les pays africains ». Au sujet de l ' accueil chaleureux réservé au Président Macron dans les quartiers de Kinshasa, le Président Talon a expliqué que cela « montre bien qu ' une partie de la population africaine évolue et qu ' elle n ' est pas accrochée au passé ». Au sujet du discours et de la tournée du Président français en Afrique centrale, le président béninois a estimé qu'ils sont « bien tombés » et que ces propos sont venus « clarifier un peu les choses ».

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