Bénin - Les populations de trois départements saluent les effets transformateurs du projet d'appui à la production vivrière et de renforcement de la résilience de la Banque africaine de développement

3 Avril 2023
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Mis en oeuvre au Bénin depuis avril 2016, le Projet d'appui à la production vivrière et de renforcement de la résilience dans les départements de l'Alibori (Nord-Est), du Borgou (Est) et des Collines (Centre) va bientôt s'achever. Pour les habitants de ces localités, le projet a fondamentalement changé leurs vies.

« Avant le projet, nous étions confrontés à un véritable problème d'eau pour arroser nos cultures. Au fur et à meure, le projet nous a aidé à aménager 6,85 hectares en aval des retenues d'eau. Cela nous a permis de nous installer confortablement. Ensuite, le projet a contribué à réhabiliter le barrage permettant de retenir beaucoup de volume d'eau et de mettre à la disposition de la coopérative des semences de haut rendement. L'accompagnement dans le respect des itinéraires techniques, la réalisation de forages à motricité humaine sont autant de connaissances dont nous avons bénéficié », témoigne, avec satisfaction, Ali Kora Missibahou, président du groupement maraîcher « Asakam N'Dali » dans le département du Borgou.

Pour Delphine Sèmakoun présidente de la coopérative « Mahoukpehou/Ouèssè » dans le département des Collines, le projet a permis non seulement d'augmenter la production agricole mais aussi d'améliorer les conditions de vie des habitants du village. « Par le passé, mes productions de riz paddy ne me permettaient même pas d'obtenir 20 sacs soit moins de 02 tonnes à l'hectare. Mais depuis que nous avons bénéficié de ce projet et grâce à la réhabilitation des pistes, l'entretien des semences avec les outils de qualité, j'obtiens ces dernières années jusqu'à 4 voire 5 tonnes de riz à l'hectare », témoigne cette mère de famille.

« Les bénéfices à la vente, m'ont permis de prendre soin de mes enfants et de les scolariser. Avec la récolte de 2021, j'ai pu acheter un terrain et démarrer la construction d'une maison, en cours d'achèvement. Je peux dire que le projet nous aide beaucoup, surtout avec les pistes rurales et les retenues d'eau. J'arrive à produire un riz de qualité et le projet est pour moi une grande bénédiction. J'ai aussi reçu une formation qui m'a permis de me perfectionner » ajoute-t-elle en remerciant ses formateurs ainsi que les dirigeants locaux et communaux qui ont permis de rendre effectif le projet dans « notre localité ».

Le projet a été financé à hauteur de 24 millions de dollars américains par le Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire (de son acronyme anglais, GAFSP), un fonds d'investissement autonome logé à la Banque africaine de développement

Après sept ans de réalisation, le projet a produit des effets transformateurs. La productivité moyenne du maïs est passée de 1,26 tonne par hectare en 2016 à 3,10 tonnes par hectare en 2022 ; celle du riz a atteint 5,30 tonnes par hectare contre 3,38 tonnes en 2016. En outre, le volume de production halieutique commercialisée a réalisé un bond exceptionnel, passant de 700 tonnes par an en 2016 à 7 200 tonnes en 2022.

Pour les populations bénéficiaires, le jeu en valait la chandelle.

« Je suis à la tête d'une coopérative de dix femmes. Avec l'appui du projet, nous avons bénéficié d'une remplisseuse de jus de tomate et de piment », témoigne de son côté Séraphine Agoua, présidente de la coopérative « Noutchegnon » à Agouagon dans la commune de Glazoué, située dans le département des Collines.

« On cultivait le piment et la tomate mais on ne vendait pas assez, alors nous avons opté pour la transformation de tomates et de piment conditionnés dans des bouteilles. Grâce à l'appui du projet, nous avons pu améliorer nos revenus par la vente des produits conditionnés. Les revenus de la vente des purées de tomate et de piment servent aussi à aider nos époux dans les charges du foyer », précise-t-elle.

Dramane Attagbe, producteur de riz à Orédé, dans la commune de Tchaourou département du Borgou, affirme qu'autrefois le site d'Orédé était une forêt avec une petite portion cultivable. « Mais avec l'appui du projet, nous sommes passés de 2 hectares à 9 hectares. Le projet a construit les diguettes et réalisé divers travaux jusqu'à la fourniture des semences. Du coup nos rendements ont augmenté. Avant, nous obtenions 15 sacs de riz paddy par hectare (soit moins de 1,5 tonne), mais aujourd'hui nous sommes à près de 55 sacs (soit environ 05 tonnes) par hectare », dit-il avant de poursuivre : « Nous avons également bénéficié d'un jardin et d'un forage. Nos femmes et nos enfants mangent désormais à satiété. Le projet nous a aussi construit un grand magasin de stockage de produits agricoles et nous souhaitons en avoir un deuxième, vu le volume de notre production. C'est véritablement grâce au projet que nous avons commencé le warrantage (système de crédit rural). On vendait autrefois le sac de riz paddy à 12 000 francs CFA (environ 20 dollars), aujourd'hui on le cède à près de 27 000 francs CFA (près de 50 dollars) ».

Fataou Obombarou, secrétaire générale de la coopérative Ayédji dans le département des Collines, apprécie, elle aussi les nombreuses réalisations du projet qui ont permis de changer la vie des habitants de son village. « Nous avons bénéficié de plusieurs formations des techniciens agricoles, grâce auxquelles nos récoltes ont été améliorées. Avant on ne produisait pas plus de 20 tonnes de produits agricoles, mais maintenant on produit au moins 56 tonnes. Le projet a aménagé le site et nous a dotés de deux magasins de 500 tonnes et 1 000 tonnes respectivement. Il nous a aidés dans beaucoup d'autres activités. »

« Avec les revenus générés par la vente de mes récoltes, j'ai mis mes enfants dans de meilleures conditions. J'ai construit une maison et acheté une moto. Ce n'était pas possible avant », assure Fataou.

Avant d'entamer ses études à l'université, Moussa Orou Toro Saidou a exercé le métier de pisciculteur à Gogounou dans le département de l'Alibori. Il ne cesse de remercier le projet pour la formation dont il a bénéficié. « Au cours de cette formation nous avons eu un module sur la pisciculture. Après, nous avons pu nous installer à Gogounou à nos propres frais et nous avons pu réaliser un chiffre d'affaires intéressant grâce aux acquis de la formation. J'ai particulièrement pu payer ma scolarité en sociologie à l'université de Parakou sans l'aide de mes parents, car je suis un nouveau bachelier. Avant cette formation nous nous limitions à cultiver le champ, maintenant nous savons désormais produire du poisson. »

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