L'Afrique subsaharienne enregistre une baisse de 15% des investissements privés dans les infrastructures par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie. Deux secteurs s’en sortent : le transport et l'énergie.
Du Bénin au Gabon, en passant par le Kenya et l’Afrique du Sud, de grands projets routiers sont en réalisation. Différentes initiatives ont été lancées ces dernières années pour répondre au déficit en infrastructures du continent. Pour répondre à ce besoin de financement estimé entre 130 et 170 milliards d’euros par an, acteurs publics et privés collaborent pour mener des projets dans différents secteurs essentiels pour le continent. C’est notamment le cas des projets d’infrastructures routières qui connaissent actuellement une expansion notable.
Réunis à Dakar du 2 au 3 février 2023 à l’occasion du 2e Sommet sur le financement des infrastructures, bailleurs de fonds et autorités politiques ont réaffirmé la nécessité pour le continent de se doter d’infrastructures à même de soutenir le développement des économies africaines.
Développement de corridors routiers en croissance
L’entrée en vigueur de la Zone de Libre Échange Continentale africaine a contribué à accélérer les nombreux projets en suspens, particulièrement ceux liés aux déplacements des biens et des personnes. Différents projets de construction de corridors routiers se sont ainsi développés au cours des deux dernières années pour répondre à cette volonté d’ouvertures des frontières. C’est le cas du corridor Cotonou-Niamey qui voit passer tous les jours un millier de camions qui permettent d'acheminer différents biens au Niger. Ce projet qui a été relancé suite à l’élection du Président béninois, Patrice Talon, a depuis attiré de nombreux investissements de partenaires internationaux comme la Banque Islamique de Développement ou le Millenium Challenge Corporation (MCC). Ce dernier a accordé un don de 504 millions de dollars en décembre dernier, montant qui permettra d’améliorer l’efficacité du corridor.
Priorité à l’amélioration des axes routiers intérieurs
Relier les centres économiques aux différentes régions intérieures constitue un chantier sur lequel de nombreux États s’activent. Au Gabon, le gouvernement a lancé un grand projet de rénovation de la Transgabonaise. Longue de plus de 780 km, elle devra permettre de relier la capitale Libreville à Franceville. Les travaux de la première phase sont en cours de réalisation par la Société Autoroutière du Gabon (SAG) dont l’actionnaire est Meridiam, développeur et gestionnaire d’infrastructures. Les travaux réalisés par la SAG qui sont à plus de 70% de taux d’achèvement se traduisent déjà par une réduction du temps de trajets sur cet axe routier essentiel à la vie économique de nombreuses villes du Gabon. Pour rappel, la SAG devra assurer la maintenance et le bon état de l’infrastructure en cours de réalisation pour une durée de 30 ans.
Au Sénégal, le Chef de l’État Macky Sall avait annoncé l’année dernière la construction de plus de 3.000 kilomètres de routes pour désenclaver les pôles agricoles et miniers du pays. Cette annonce qui est intervenue au lendemain de l'inauguration du Train Express Régional (TER) Dakar-Diamniadio s’inscrit dans la politique du gouvernement qui vise à relier les différents pôles économiques du pays à la capitale et au port de Dakar.
Aujourd’hui, les routes ouvrent la voie à la transformation du continent et contribuent à dynamiser les différentes économies africaines. Favoriser la mobilité est donc devenu une condition essentielle au développement économique et social. Il est essentiel d’opérer une transition vers un secteur du transport à faibles émissions, en investissant notamment dans de nouveaux projets de construction routiers adaptés aux progrès technologiques et s’inscrivant dans des politiques de mobilité durable.