Alors que les élections municipales se sont déroulées sans heurts en Côte d'ivoire, une ombre vient obscurcir le tableau. Le scrutin de la mairie du Plateau, le quartier d'affaires d'Abidjan, se voit être discrédité après l'exposition d'une série de fraudes.
Les derniers résultats nationaux ne sont pas encore connus qu'un scandale électoral éclate. Dans la prestigieuse commune du Plateau -maire sortant PDCI- plusieurs remontées locales ont fait part d'irrégularités dans l'organisation, le déroulé et le dépouillement du scrutin. Pour les électeurs de la commune c'est la réputation du quartier d'affaires autant que le respect dû à leur vote qui est engagé. A ce titre les témoignages remontés du terrain sont édifiants.
Fraudes en série
Tout semblait fait pour empêcher les inscrits de procéder à leur vote. Ceux-ci ce sont tout d'abord heurtés à des retards répétés dans l'ouverture de plusieurs bureaux de vote, parfois jusque dans l'après-midi. De fait, certains électeurs ont été contraint de voter de nuit.
Une fois sur place presque beaucoup d'agents de la CEI n'étaient sur place, obligeant à recruter… parmi les votants sans formation adéquat. Pour certains dépourvus de matériel de vote, les électeurs ont été confrontés à la manipulation et la désorganisation des listings électoraux, dont certains n'étaient pas même affichés.
Comment expliquer un tel chaos ? Selon certaines sources des personnels de la CEI auraient été corrompus. Les conditions du dépouillement abondent dans ce sens avec des faits de bourrage d'urnes, de votes sans émargement – à l'image des 70 votants du Collège Notre-Dame- ainsi que des calculs et des résultats incohérents.
Des électeurs malmenés
Non contents d'avoir été empêché de voter normalement, des électeurs ont été victime d'intimidation aux abords des centres de vote. Des bureaux ont été gazés et des menaces ont été proférées. Volontairement désorientés, certains électeurs ont été déplacés vers de nouveaux bureaux de vote non-identifiés. Certains bureaux de votes avaient aussi été déplacés vers de nouveaux centre inconnus. Le point d'orgue a été atteint par la prise à partie d'un candidat par une foule manifestement excitée par le maire sortant.
Quelles réponses vont apporter les pouvoir publics à cette situation ? La Commission électorale doit prendre la parole dans les prochaines heures. Affaire à suivre donc.