Rentrée parlementaire au Sénégal : dissensions profondes au sein de l'Opposition

Coalition Yewwi Askan Wi
19 Octobre 2023
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InfoWire
analyse

La rentrée parlementaire sénégalaise du 14 octobre dernier a été le théâtre d'une scission notable au sein de l'opposition, marquant ainsi des dissensions profondes autour d'Ousmane Sonko, leader du Pastef. Un scénario qui questionne l'unité du bloc face au pouvoir en place, en prélude des échéances électorales de 2024.

Au Sénégal, remous sur la sphère politique le 14 octobre dernier alors que les députés faisaient leur rentrée, marquant le début de la session ordinaire unique 2023-2024 où un nouveau bureau de l'Assemblée nationale devait être constitué.

Le groupe parlementaire de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi, dirigée notamment par le Pastef d'Ousmane Sonko toujours condamné par la justice sénégalaise, a vu le départ des députés du mouvement Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, ex-maire de Dakar,  modifiant ainsi la configuration des forces en présence au sein de l'hémicycle. La démission de quatorze députés de ce mouvement scelle un divorce politique qui sonne comme un écho des dissensions plus larges au sein de l'opposition, alors que les élections présidentielles approchent à grands pas.

Le divorce politique entre les députés de Yewwi Askan Wi et ceux du mouvement Taxawu Sénégal est apparu comme inévitable, suite aux positions divergentes adoptées par ces deux entités concernant le dialogue national initié par le président Macky Sall en juin dernier. Khalifa Sall avait choisi la voie du dialogue, en contradiction avec la ligne de conduite de la coalition, notamment incarnée par Ousmane Sonko, qui a toujours prôné une posture plus radicale.

L'ouverture de la session parlementaire a donc cristallisé ces divergences. Samedi, l'heure était au renouvellement du bureau de l'Assemblée, et les représentants de Taxawu Sénégal se seraient retrouvés en marge, absents de la liste des nominations proposées par le groupe Yewwi Askan Wi de Sonko. Un signal fort qui traduit une rupture, à un moment où l'unité de l'opposition était plus que jamais requise en vue des échéances électorales de 2024. Les répercussions de cette scission sont notables : la coalition passe de 53 à 39 députés, perdant trois fauteuils dans le nouveau bureau parlementaire.

« À cause de notre départ, le groupe va perdre en influence avec quatre postes en moins au sein du nouveau bureau de l’Assemblée nationale », a déclaré Babacar Aba Mbaye, député Taxawu Sénégal dans une déclaration à la presse, attribuant le départ de ses collègues à l’attitude députés de Yewwi Askan Wi.

Cette fracture intervient dans un contexte politique tendu, où l'opposition tente de construire une alternative crédible face au pouvoir en place. Les dissensions actuelles pourraient cependant l’affaiblir, et impacter sa capacité à mobiliser en vue de l'élection présidentielle prévue le 25 février 2024.

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