Avec ce nouveau gouvernement, Alassane Ouattara souhaite intensifier l'exécution de son plan de développement. Qu'il s'agisse de l'éducation, de la santé, de l'eau potable, des infrastructures de mobilité, de la production agricole locale, de la transformation ou du numérique, le Président veut insuffler une nouvelle dynamique à son gouvernement, « afin que l'action du Gouvernement soit encore plus perceptible par nos concitoyens ».
À trois mois de la Coupe d'Afrique des Nations qu'elle organise et tout juste sortie des élections municipales et régionales, la Côte d'Ivoire a son nouveau gouvernement. Robert Beugré Mambé, ex-gouverneur du district d'Abidjan, prend les rênes en tant que Premier ministre. Le reste de la composition gouvernementale, forte de 32 membres, demeure en grande partie stable avec seulement quelques ajustements marginaux.
Nouvellement nommé, Robert Beugré Mambé n'est pas une nouvelle figure de la vie politique ivoirienne. C'est un fidèle du président Ouattara. Son parcours politique l'a vu occuper le poste de Gouverneur du district autonome d'Abidjan avant d'être choisi pour diriger l'exécutif, succédant ainsi à Patrick Achi. Son élection récente en tant que maire de Songon témoigne d'ailleurs de son ancrage local.
Selon diverses sources, le président Alassane Ouattara, aurait choisi Mambé non seulement pour ses compétences techniques mais aussi parce qu'il bénéficie d'un large consensus au sein du paysage politique ivoirien. Ingénieur de travaux publics, le désormais ex-gouverneur du district autonome d'Abidjan possède une connaissance approfondie des infrastructures routières, un atout essentiel pour les grands projets de développement prévus. À deux ans de la fin de son mandat, la nomination de Mambé par Ouattara semble indiquer une volonté d'accélérer le rythme des projets de développement en cours et d'assurer dans les meilleurs conditions l'organisation d'une 34ᵉ Coupe d'Afrique des Nations. En effet, le nouveau Premier ministre bénéficie d’une grande expérience dans l’organisation de ce type d’évènements internationaux, c’est lui qui été l’organisateur principal des VIIIes jeux de la francophonie, "Abidjan 2017”. Le nouveau Premier ministre cumule d'ailleurs le portefeuille des sports, une sorte de clin d'œil à l'importance de la CAN pour le président ivoirien.
Il faut le dire : peu de changements ont été opérés dans la composition gouvernementale, signe que Ouattara souhaite continuer sur la lancée du gouvernement sortant. Sous la direction de Patrick Achi, l'économie du pays s'était déjà montrée solide. Après une baisse en 2020 attribuée à la pandémie de Covid-19, le taux de croissance économique a repris, atteignant 7,4 % en 2021 et 6,7 % en 2022. Les perspectives pour les années 2023 à 2025 sont positives, avec une croissance annuelle estimée à environ 7 %. Cette dynamique est soutenue par divers projets d'infrastructure majeurs, y compris ceux liés à la Coupe d'Afrique des Nations et au Plan National de Développement 2021-2025, notamment pour fluidifier la mobilité à Abidjan et améliorer la connexion des autres villes du pays.
Au-delà des projets d'infrastructures, le nouveau gouvernement est également appelé à relever des défis majeurs sur le front économique et social. La maîtrise de l'inflation, en promouvant la production locale, est une priorité. À cet égard, des investissements substantiels ont été lancés pour booster la production agricole, dans le but de réduire l'importation des biens de consommation et, par conséquent, contenir l'inflation.
Sur le front social, la stabilité politique et sociale demeure un enjeu de taille. Ainsi, des mesures sont envisagées pour renforcer la cohésion sociale, adresser les séquelles des crises passées et encourager davantage un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes. Ces enjeux, couplés à la réussite de la Coupe d'Afrique des Nations en 2023, sont autant de missions qui attendent le nouveau gouvernement dirigé par Robert Beugré Mambé. Ce dernier dispose ainsi d'un lourd agenda pour les mois à venir.
Un dernier chantier non moins important tient à cœur au numéro un ivoirien : l'économie numérique. « Nous devons accélérer le développement de l'économie numérique en tant que secteur transversal d'impulsion de la dynamique économique et de création d'emplois. Ainsi, des efforts importants devront être faits dans ce domaine pour accélérer la transformation digitale de l'économie ivoirienne » a déclaré le président ivoirien lors du premier conseil des ministres du nouvel exécutif.
