Le groupe Eurasian Resources (ERG) Africa a entamé la construction d'une usine hydrométallurgique à COMIDE en RDC. Le projet cible une production annuelle de 120 000 tonnes de cathodes de cuivre et 15 000 tonnes d'hydroxyde de cobalt, appuyé par un investissement total de 800 millions de dollars comprenant également un vaste programme d'exploration et de forage.
En RDC, le groupe Eurasian Resources (ERG) a lancé le 12 octobre dernier, les travaux de construction d'une usine hydrométallurgique pour son projet COMIDE, dans la province de Lualaba. L'usine sera consacrée à la production de cuivre et de cobalt, deux minerais cruciaux pour le monde en pleine transition écologique. Avec un investissement total d'environ 800 millions de dollars, le projet inclut également un vaste programme d'exploration et de forage, ainsi que le développement de la mine à ciel ouvert qu'exploite depuis 2012, la COMIDE, joint-venture entre ERG Africa et l'Etat congolais, représenté par la Gecamines.
120 000 tonnes de cathodes de cuivre par an
L'usine, qui devrait être achevée d'ici à la fin de 2025, sera réalisée en trois phases. La première et la deuxième phases devraient permettre d'atteindre une production annuelle de 40 000 tonnes de cathodes de cuivre et 7 000 tonnes d'hydroxyde de cobalt. Pour la troisième phase, il s'agira de produire jusqu'à 80 000 tonnes de cathodes de cuivre et 14 000 tonnes d'hydroxyde de cobalt par an. À terme, la capacité de production pourrait s'élever à 120 000 tonnes de cathodes de cuivre par an, précise la compagnie kazakhe.
Création d'emplois et développement durable
Durant la phase de développement et de construction, le projet devrait créer environ 2 000 emplois directs et indirects, principalement recrutés au sein des communautés locales, promet ERG. De quoi enthousiasmer Kapenda Wa Kapenda Déodat, ministre provincial de l'Intérieur et de la Sécurité de la province du Lualaba : « Les communautés locales connaîtront des changements positifs et des améliorations significatives au fur et à mesure de la construction de l'usine. »
L'impact environnemental du projet est également largement pris en compte, assure la compagnie. Par exemple, avant le début des travaux de construction, une pépinière, en partenariat avec l'Université de Lubumbashi, a été créée pour fournir les arbres qui seront plantés dans le cadre d'un effort de restauration des écosystèmes. « L'exploitation durable de nos ressources minérales devrait jouer un rôle intégral dans le développement des communautés locales affectées par ces opérations, » souligne Tshiluka Muhumeno, président du Comité local de Développement.
Et à Joachim Nzuzi, chef de cabinet d'ERG Africa de renchérir : « La conception de ce projet a été élaborée en tenant compte de l'innovation et de la durabilité. L'usine sera équipée des dernières technologies afin de maximiser la récupération, tout en minimisant l'impact sur l'environnement.»
Investissements pivot pour le secteur minier congolais
Avec cet investissement, ERG qui détient plusieurs autres filiales en RDC, notamment Boss Mining, Frontier Mine ou Metalkol, entend réaffirmer sa position sur le marché minier du pays.
Cette annonce intervient alors que le secteur minier congolais, qui représente 43 % du budget national, 47 % du PIB, 95 % des exportations et un quart des emplois, est en pleine mutation. La RDC a connu une reprise économique notable ces dernières années, en grande partie attribuée à la performance du secteur minier. En 2022, le taux de croissance est passé à 8,9%, après avoir baissé jusqu'à 1,74% en 2020, au fort de la Covid-19. Pour 2023, les projections indiquent que l'économie pourrait croître de 8%. Et même si la croissance dans le secteur minier est prévue pour ralentir, la RDC est toujours un poids lourd minier. Actuellement, le pays fournit 70 % du cobalt mondial, un métal essentiel pour les batteries des véhicules électriques, et se positionne au troisième rang en tant que producteur de cuivre au niveau mondial. D'autre part, les marchés du cuivre et du cobalt connaissent des évolutions importantes ces dernières années, influencées par divers facteurs tels que la demande en énergie verte, les ventes de véhicules électriques (VE) et les tensions géopolitiques. A titre d'illustration, la demande en cobalt pour les batteries de VE devrait atteindre près de 100 000 tonnes en 2023, ce qui équivaut à la demande totale en VE en 2021 et 2022 combinées. De même, une forte reprise de la demande de cuivre est attendue en Chine.