Sommet de l'Union africaine - Le président de la Banque africaine de développement souligne une décennie d'impact transformateur sur l'économie

17 Février 2025
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African Development Bank (Abidjan)

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, a prononcé un discours d'adieu émouvant devant les chefs d'État et de gouvernement lors du 38e Sommet de l'Union africaine, soulignant une décennie de réalisations remarquables de la Banque dans la conduite de la transformation économique de l'Afrique. La participation d'Akinwumi Adesina à l'auguste réunion continentale d'Addis-Abeba s'est terminée en beauté lorsque les dirigeants africains ont examiné et approuvé quatre initiatives menées par la Banque, notamment le projet visant à raccorder 300 millions d'Africains à l'électricité d'ici 2030, la prise en compte de la richesse verte de l'Afrique dans la mesure de son PIB, une facilité de 20 milliards de dollars pour doter l'Afrique d'un coussin financier et une feuille de route pour que le continent connaisse une croissance inclusive et un développement durable rapide.

Akinwumi Adesina, qui est également président des conseils d'administration du Groupe, a souligné l'impact du programme « High 5 » de la Banque, qui vise à « Éclairer l'Afrique et l'alimenter en énergie, Nourrir l'Afrique, Industrialiser l'Afrique, Intégrer l'Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique », qui a eu un impact sur plus d'un demi-milliard de vies à travers le continent.

« Ce partenariat sans précédent a permis de progresser vers l'objectif de réaliser l'Agenda 2063 de l'Union africaine : l'Afrique que nous voulons », a déclaré Akinwumi Adesina, qui, en février 2022, est devenu le premier président du Groupe de la Banque à prendre la parole lors du sommet de l'UA.

Au cours de la dernière journée de l'assemblée, plusieurs gouvernements africains et responsables de l'UA ont salué le leadership exceptionnel de M. Adesina à la tête de la Banque et ses efforts de plaidoyer à l'échelle mondiale en faveur de l'Afrique. Il quittera ses fonctions de président du Groupe de la Banque le 1er septembre 2025.

Le sommet des 15 et 16 février a vu l'élection du ministre des Affaires étrangères de Djibouti, Mahmoud Ali Youssouf, à la présidence de la Commission de l'Union africaine, succédant ainsi à Moussa Faki Mahamat. L'ambassadrice algérienne, Salma Malika Haddadi, a été élue vice-présidente de la Commission.

Faisant le bilan de son mandat à la tête de la Banque africaine de développement, M. Adesina a déclaré que la Banque avait transformé la vie de 515 millions de personnes, dont 231 millions de femmes, au cours de la dernière décennie :

  • 127 millions de personnes ont eu accès à de meilleurs services en matière de santé.
  • 61 millions de personnes ont eu accès à l'eau potable.
  • 33 millions de personnes ont bénéficié d'une amélioration de l'assainissement.
  • 46 millions de personnes ont eu accès aux services des TIC, et
  • 25 millions de personnes ont eu accès à l'électricité.

Il a cité l'historique Sommet africain de l'énergie qui s'est tenu en Tanzanie en janvier dernier, au cours duquel 48 pays ont signé la Déclaration de Dar Es Salaam pour adopter des politiques audacieuses en faveur d'une initiative de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement visant à étendre l'accès à l'électricité à 300 millions d'Africains supplémentaires d'ici 2030. Cette réunion, à laquelle ont participé 21 chefs d'État, a permis d'obtenir 48 milliards de dollars d'engagements de la part des deux institutions et 7 milliards de dollars supplémentaires de la part d'autres partenaires au développement.

Le Sommet d'Addis-Abeba a approuvé la Déclaration de Dar Es Salaam sur l'énergie, ainsi que la Déclaration de Bakou des chefs d'État africains sur la mesure de la richesse verte de l'Afrique. L'Assemblée a également adopté le Mécanisme africain de stabilité financière, une initiative novatrice de la Banque africaine de développement visant à fournir 20 milliards de dollars de refinancement de la dette pour les pays africains, ainsi que le Cadre stratégique sur les actions clés à mener pour parvenir à une croissance inclusive et au développement durable en Afrique, qui décrit les actions clés nécessaires pour permettre à l'Afrique d'atteindre et de maintenir un taux de croissance annuel d'au moins 7 % du PIB au cours des cinq prochaines décennies.

Concernant la sécurité alimentaire, Akinwumi Adesina a cité le programme Technologies pour la transformation de l'agriculture africaine (TAAT) de la Banque, le Sommet Dakar 2 sur l'alimentation en Afrique qui a mobilisé 72 milliards de dollars en 2023, et la Facilité africaine de production alimentaire d'urgence de 1,5 milliard de dollars lancée en mai 2022 pour éviter une crise majeure des denrées alimentaires et des engrais, déclenchée par des conflits mondiaux.

« La Banque africaine de développement a accéléré la production alimentaire en Afrique. Plus de 101 millions de personnes ont bénéficié d'une sécurité alimentaire. Nous avons mobilisé 72 milliards de dollars pour mettre en oeuvre les Pactes de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles à travers le continent », a-t-il souligné. Avec le soutien de la Banque, l'Éthiopie a atteint l'autosuffisance dans la production de blé en quatre ans et est désormais un pays exportateur de blé.

Une décennie d'impact transformateur

Mettant fortement l'accent sur la création d'emplois, la Banque a formé 1,7 million de jeunes aux compétences numériques et déploie des Banques d'investissement pour l'entrepreneuriat des jeunes afin de stimuler la croissance économique menée par les jeunes. « Notre objectif est simple : créer de la richesse grâce aux jeunes à travers l'Afrique », a réitéré Akinwumi Adesina.

En outre, l'initiative Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA) a fourni 2,5 milliards de dollars de financement à plus de 24 000 entreprises appartenant à des femmes, a déclaré Akinwumi Adesina.

Au cours de la dernière décennie, la Banque africaine de développement a investi plus de 55 milliards de dollars dans les infrastructures, faisant d'elle le plus grand bailleur de fonds multilatéral des infrastructures africaines.

La Banque a également donné la priorité aux soins de santé, en engageant 3 milliards de dollars dans des infrastructures de soins de santé de qualité et 3 milliards de dollars supplémentaires dans le développement pharmaceutique, notamment en créant la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique.

Une mobilisation financière historique pour l'Afrique

Sous la présidence de M. Adesina, la Banque a réalisé la plus importante augmentation de capital de son histoire, passant de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars actuellement. La dernière reconstitution des ressources du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du Groupe de la Banque, a permis de lever un montant record de 8,9 milliards de dollars pour les 37 pays africains à faible revenu, ouvrant la voie à un objectif de 25 milliards de dollars pour sa 17e reconstitution des ressources à venir.

L'Africa Investment Forum, une initiative conjointe menée avec huit autres institutions partenaires, a également mobilisé plus de 200 milliards de dollars d'intérêts d'investissement, renforçant ainsi la position de l'Afrique en tant que destination d'investissement de premier plan.

Avant de prendre congé, le président sortant de la Banque a exprimé sa gratitude envers les chefs d'État africains, la Commission de l'Union africaine, les communautés économiques régionales et les populations africaines pour leur soutien indéfectible.

« Ce sommet de l'UA étant le dernier auquel je participe en tant que président de la Banque africaine de développement, je voudrais profiter de cette occasion pour remercier infiniment vos excellences, mesdames et messieurs les chefs d'État et de gouvernement, pour le soutien extraordinaire que vous m'avez apporté au cours des dix dernières années. Je vous suis extrêmement reconnaissant d'avoir toujours été là pour la Banque africaine de développement, votre banque. Je vous suis très reconnaissant de votre gentillesse, de votre amitié et de votre partenariat alors que nous avons forgé des alliances mondiales pour faire progresser les intérêts du continent dans le monde entier », a-t-il déclaré.

Le Sommet 2025, qui avait pour thème « La justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par le biais des réparations », a attiré des dirigeants politiques mondiaux et d'autres dignitaires, dont le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley.

M. Guterres a réitéré ses appels à la réforme de l'architecture financière internationale, qui entrave le développement de nombreuses économies africaines, accablées par de coûteux remboursements de dettes et des coûts d'emprunt élevés, ce qui limite leur capacité à investir dans l'éducation, la santé et d'autres besoins essentiels.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a souligné le rôle stratégique de l'Afrique dans le façonnement des tendances économiques mondiales, le continent contrôlant 40 % des minéraux du monde.

La Première ministre Mottley a souligné le rôle stratégique de l'Afrique dans le façonnement des tendances économiques mondiales, en mettant particulièrement l'accent sur le fait que le continent contrôle 40 % des minéraux mondiaux. Elle a insisté sur l'importance de relever les défis émergents tels que l'intelligence artificielle, exhortant les pays africains à jouer un rôle proactif dans les progrès technologiques plutôt que de devenir des « victimes de la technologie ».

Elle a également souligné l'urgence de supprimer les barrières artificielles entre l'Afrique et les Caraïbes, appelant à l'élimination des exigences de visa de transit pour stimuler le commerce et l'intégration. Mme Mottley s'est fait l'écho des demandes de justice réparatrice, notant que les Caraïbes et l'Afrique ont toutes deux commencé leur parcours vers l'indépendance avec des « déficits chroniques » en matière de ressources, d'équité et d'opportunités.

S'exprimant lors de l'ouverture du Sommet samedi, le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a appelé à poursuivre dans la voie de l'unité entre les pays membres pour relever les défis.

« Dans un monde marqué par des changements rapides et de multiples défis, nous nous trouvons à la croisée des incertitudes et des opportunités. Ce mouvement nous appelle à renforcer notre détermination collective, à faire preuve de résilience et à favoriser l'unité à travers l'Afrique », a-t-il déclaré.

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