Au Liberia, le Groupe de la Banque africaine de développement et l'Union européenne améliorent significativement l'accès de la population à l'électricité

20 Février 2025
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African Development Bank (Abidjan)

À l'aéroport international Roberts de Monrovia, le constat est frappant pour les voyageurs. Depuis quelques mois, plus aucun bruit assourdissant au moment d'entrer ou de sortir de l'infrastructure aéroportuaire. Les générateurs diesel, qui vrombissaient à longueur de journée, sont désormais en mode off, faisant place à une sous-station électrique.

L'aéroport est ainsi alimenté en continu, et les coupures d'électricité sont de plus en plus rares. « C'est l'une des principales réalisations du Projet d'amélioration de l'efficacité énergétique et de l'accès à l'énergie (LEEAP, sigle en anglais). Auparavant, l'aéroport utilisait des générateurs diesel, ce qui entraînait des factures d'énergie considérables », souligne Ebrima Bah, responsable du projet à la Banque africaine de développement.

Lancé en 2017, le projet avait pour but de relever le défi du développement du secteur de l'électricité au Liberia, laminé par 14 années de crises sociopolitiques ayant provoqué la destruction du réseau électrique national et la perte des personnels qualifiés. Le projet a bénéficié d'un cofinancement assuré majoritairement par le Groupe de la Banque africaine de développement : 13,34 millions de dollars américains du Fonds africain de développement, 10 millions de dollars du Fonds spécial du Nigéria, 5,95 millions de dollars de la Facilité d'appui à la transition, 10 millions d'euros du Fonds fiduciaire Union européenne-Afrique pour les infrastructures et 2,64 millions de dollars du Fonds pour l'environnement mondial.

« Le projet LEEAP a été très utile pour le Liberia, car il a permis d'étendre et de renforcer le réseau de transport et de distribution, qui jusque-là était faible et limité. Il a fourni de l'électricité à des communautés qui étaient dans l'obscurité et a permis aux personnes, utilisant des générateurs par le passé, de réaliser des économies considérables et de se simplifier la vie. Le Groupe de la Banque africaine de développement a soutenu la création d'infrastructures essentielles au développement global du Liberia », met en avant le rapport d'achèvement du projet publié le 3 février 2025 par la Banque, première institution de financement du développement en Afrique.

L'accès à l'électricité est passé de 2% à 35,03% (2024)

Concrètement, le projet a permis de raccorder 39 792 clients au réseau électrique, leur assurant un approvisionnement en électricité efficace et fiable via les réalisations suivantes : la construction et la mise en service d'une ligne 66 kilovolts de 44,54 kilomètres et de lignes 33 kilovolts sur 980 kilomètres (au lieu de 280 kilomètres initialement prévus) ainsi que la construction de deux sous-stations et la formation de 102 professionnels et diplômés de l'enseignement supérieur. Le plus grand hôpital militaire et hôpital de référence du pays a également été connecté au réseau.

« Le projet a contribué de manière significative à l'amélioration de l'accès à l'électricité au Liberia, qui est passé de 2% lors de l'évaluation et d'un objectif de 5% au début des opérations à 35% en 2024, soit sept fois plus que prévu. L'impact de l'électricité est évident si l'on considère le nombre d'entreprises qui ont vu le jour, le nombre d'institutions sociales telles que les écoles, les centres de santé, les églises et les mosquées qui ont été électrifiés », indique le rapport.

Au total, 1 082 emplois directs et 3 750 emplois indirects ont été créés par le projet LEEAP, qui a formé une main-d'oeuvre qualifiée dans le secteur de l'électricité afin d'améliorer les capacités techniques du pays et de promouvoir le développement durable. Le projet a offert des possibilités d'emploi aux femmes dans les domaines techniques et non techniques, ainsi que dans les sauvegardes environnementales et sociales. Dans les emplois indirects destinés aux femmes figuraient notamment des emplois de vendeuses dans l'alimentaire, dans le charbon de bois et le petit commerce en général.

« Le projet a également eu un impact positif sur l'éducation des filles, puisque selon des témoignages provenant de certaines zones, il y a eu une amélioration significative des notes des élèves et une augmentation des inscriptions des filles dans les collèges techniques. Les diplômés ont créé des petites entreprises et la santé des femmes s'est améliorée, comme en témoigne la réduction des taux de mortalité infantile », se félicite le rapport du Groupe de la Banque africaine de développement.

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