Une délégation, composée de ministres et de représentants de sept gouvernements africains et d'une équipe du Groupe de la Banque africaine de développement, a mené une mission exploratoire au Japon afin de s'inspirer de l'expérience réussie de l'archipel nippon en matière de développement urbain et de planification des investissements.
L'équipe de 23 personnes était composée de représentants du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Kenya, de la Mauritanie, du Mozambique et du Sénégal. Organisée par la Banque mondiale et les ministères japonais des Finances et de l'Aménagement du territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, la mission s'est rendue dans les villes de Tokyo, Tsukuba, Shizuoka et Kasukabe.
Des réunions ont été organisées avec l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), l'Agence japonaise d'exploration aérospatiale, le Centre international de gestion des risques et des dangers liés à l'eau de l'Université de Tokyo et plusieurs gouvernements métropolitains, entre autres entités.
Par le biais de sessions de partage des connaissances et d'autres réunions, la délégation avait pour objectif d'apprendre des stratégies pour construire des infrastructures urbaines d'eau et d'assainissement plus résilientes, gérer les risques de catastrophe, faire progresser la gouvernance de l'eau et de l'assainissement, et promouvoir l'eau et l'assainissement résilients au climat en Afrique, un continent aux prises avec les conséquences croissantes du changement climatique. Les membres de la délégation ont appris de leurs homologues japonais que l'archipel s'emploie depuis des siècles à gérer les inondations en réponse aux tsunamis et autres événements météorologiques.
« Cette visite arrive à point nommé, la plupart des pays africains subissant les effets croissants du changement climatique. L'attention et l'intérêt de haut niveau manifestés par les participants sont tout à fait louables », a déclaré Nomoto Takaaki, administrateur pour le Japon du Groupe de la Banque africaine de développement. « Je me réjouis à la perspective des nombreux partenariats qui seront noués en vue du transfert de connaissances, du renforcement des capacités et du déploiement de solutions techniques éprouvées pour répondre aux problèmes émergents observés en Afrique », a-t-il ajouté.
« Cinquante ans se sont écoulés depuis la catastrophe provoquée par les fortes pluies de Tanabata », a rappelé l'ancienne ministre japonaise des Affaires étrangères et coprésidente de la Conférence des Nations unies sur l'eau en 2023, Yoko Kamikawa. « Le gouvernement japonais a lancé un projet visant à lutter contre les inondations dans le bassin de la rivière Tomoe-gawa, dans l'arrondissement d'Aoi, à Shizuoka. Les ministres de l'Eau et les représentants de sept pays africains, dont le Kenya, sont en visite pour tirer des enseignements de cette initiative (...). La contribution du Japon aux mesures de lutte contre les inondations en Afrique est très attendue », a précisé Mme Kamikawa. En juillet 1974, une cinquantaine d'habitants de Shizuoka avaient péri à la suite de pluies torrentielles et d'inondations.
La délégation africaine a également rencontré des entreprises japonaises pour en savoir plus sur les technologies de pointe et les innovations en matière de services d'approvisionnement en eau et d'assainissement et de développement des infrastructures, de régulation et de gestion des inondations, ainsi que sur les opportunités de financement et de développement du secteur privé.
L'Afrique s'urbanise rapidement et peine à doter ses villes d'infrastructures d'approvisionnement en eau et d'assainissement adéquates, alors même que le changement climatique exacerbe ce défi. Les inondations au Sénégal en septembre 2024 ont détruit plus de 4 500 maisons et touché au moins 55 000 personnes dans plus de 24 localités, y compris des zones rurales. Le cyclone Idai, l'un des pires cyclones tropicaux jamais enregistrés en Afrique, a causé de graves dommages matériels et humains en 2019, entraînant une crise humanitaire au Mozambique, au Zimbabwe et au Malawi qui a fait 1 500 morts.
« Je suis convaincu que les technologies de pointe et l'expertise dans des domaines tels que les systèmes d'alerte précoce et la lutte contre les inondations guideront les partenariats et les projets dans un avenir proche », a assuré Mtchera Chirwa, directeur par intérim du développement de l'eau et de l'assainissement de la Banque africaine de développement.
« Le niveau de participation des pays membres régionaux de la Banque témoigne de l'engagement des dirigeants africains à trouver des solutions durables aux menaces émergentes et aux effets du changement climatique sur le continent », a ajouté M. Chirwa.