« L'essentiel n'est pas le sport en tant qu'activité commerciale, mais le sport en tant que catalyseur », a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la Banque africaine de développement, lors d'une discussion sur la manière dont les institutions de développement devraient aborder le financement des infrastructures sportives.
La session « Opportunités et héritage des grands événements sportifs » s'est déroulée le 27 février, lors du Sommet Finance en commun (FICS) 2025 qui s'est récemment tenu au Cap, en Afrique du Sud. Animée par Ollie Dudfield du Comité international olympique, la discussion a exploré les moyens de combler le fossé entre le sport en tant que divertissement et le sport en tant que moteur du développement durable.
S'appuyant sur son expérience dans le financement du développement et la banque d'investissement, M. Quaynor a présenté une analogie avec l'immobilier commercial : « Pour les financiers que nous sommes, on peut comparer cela à un centre commercial. La viabilité d'un centre commercial dépend de ses locataires clés. Le sport peut donc être le locataire clé d'un stade, mais il y a d'autres moyens de monétiser cet actif. »
M. Quaynor a ajouté que les installations polyvalentes offrent diverses sources de revenus, dans le contexte africain : « Cette arène pourrait être utilisée pour certains services religieux importants. Elle pourrait également être utilisée pour certaines cérémonies de mariage... » Reconnaissant le défi que représente un financement limité, il a plaidé en faveur d'une approche progressive : « Nous ne finançons pas nécessairement l'arène dans son intégralité. Mais nous trouvons des moyens d'envisager cela comme un partenariat public-privé qui fonctionne. »
Herman Pienaar, de l'ONU-Habitat, a apporté une perspective de développement urbain. « Si l'on peut promouvoir le sport et l'utiliser comme catalyseur pour dynamiser des zones, c'est un bon moyen de mener des processus de développement urbain », a-t-il déclaré, ajoutant : « Le sport doit faire partie du discours quotidien de planification dans les villes. Ce n'est pas quelque chose qui s'ajoute à la fin. Il doit s'inscrire dans le même paradigme que les plans pour les écoles, les espaces ouverts, les routes, l'électricité. »
Les grands événements sportifs, a noté M. Pienaar, créent un sentiment d'urgence autour du développement des infrastructures, « le genre d'urgence qui pousse à s'attaquer à des problèmes connus depuis longtemps, mais n'ont jamais reçu l'attention ni l'énergie nécessaires. »
Carey Jooste, de la Banque de développement de l'Afrique australe, a souligné le rôle des partenariats : « Au lieu de réinventer la roue, il faut réfléchir à la manière dont nous pouvons agir ensemble », a-t-elle déclaré. « À l'avenir, la coalition sportive sera un moteur essentiel pour les partenariats et l'impact sur le développement. »
Sho Sato, du Conseil japonais du sport, a partagé l'expérience des Jeux olympiques de Tokyo 2020, en soulignant que le développement urbain, le développement local et communautaire et la coopération internationale au développement sont des domaines clés dans lesquels l'héritage des Jeux continue de se manifester.
M. Quaynor a en outre mis en évidence les avantages socio-économiques plus larges du sport, au-delà du renouvellement des infrastructures : « Si le sport devient omniprésent dans la société, la facture des soins de santé commencera à baisser avec le temps. Ce n'est pas immédiat, mais l'impact à long terme est réel. »
Le Sommet Finance en commun est un rassemblement annuel de toutes les banques publiques de développement et de leurs partenaires des gouvernements et du secteur privé. L'édition de cette année s'est tenue du 26 au 28 février 2025, sur le thème « Favoriser l'infrastructure et le financement pour une croissance juste et durable ».