Food4Education, une organisation kenyane de restauration scolaire, a tellement impressionné le roi Letsie III du Lesotho et le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, qu'ils ont lancé de vibrants appels aux gouvernements et aux chefs d'entreprises afin qu'ils fassent davantage pour mettre fin à la faim à l'école.
Le roi Letsie III et M. Adesina se sont rendus à l'école primaire de Ruiru, dans la banlieue de la capitale Nairobi, pour découvrir comment une idée née en 2012, sous la forme d'une structure temporaire destinée à nourrir seulement 25 élèves, permet aujourd'hui de fournir des repas nutritifs à 500 000 enfants chaque jour. À ce jour, Food4Education a livré plus de 100 millions de repas dans des écoles réparties dans 10 comtés du Kenya.
Actuellement, seuls 30 % des enfants d'Afrique subsaharienne bénéficient de programmes d'alimentation scolaire, ce qui souligne l'urgence d'agir et d'investir.
Food4Education : un modèle en matière de restauration scolaire
Food4Education est le fruit de l'imagination de Wawira Njiru, qui a fondé l'organisation à but non lucratif à l'âge de 21 ans pour faire une différence dans sa communauté.
Après avoir visité les cuisines de l'école, le roi et le président du Groupe de la Banque ont enfilé tabliers et charlottes pour servir aux élèves leur déjeuner composé de riz, de haricots et de fruits fraîchement préparés. Le roi Letsie III et M. Adesina ont également fait honneur au repas.
Le roi Letsie III et M. Adesina ont appris à quel point le programme est essentiel pour accroître la fréquentation scolaire, améliorer les résultats scolaires, créer des emplois et stimuler les économies locales.
Mme Njiru a déclaré que rien qu'à l'école primaire de Ruiru, les inscriptions avaient plus que doublé, passant de 600 à 1 500, et que les taux de fréquentation s'étaient également améliorés, car « les élèves sont vraiment enthousiastes à l'idée d'aller à l'école et attendent avec impatience l'heure du déjeuner ».
Dans les écoles servies par Food4Education dans le comté de Kiambu, les inscriptions scolaires ont augmenté de 36,5 % et de 22,3 % dans la capitale Nairobi.
« Mettre fin à la faim chez les enfants d'âge scolaire n'est pas un rêve lointain ; c'est à notre portée », a déclaré Sa Majesté le roi Letsie. « Le moment est venu d'agir avec audace et d'investir davantage. Nous devons agir de toute urgence et avec un engagement sans faille pour transformer notre vision en réalité. »
Affirmant qu'aucun parent ne devrait avoir à ressentir la douleur de voir, impuissant, son enfant pleurer par manque de nourriture, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Adesina, a insisté sur la responsabilité des gouvernements africains et des chefs d'entreprise d'investir davantage dans la nutrition et l'éducation.
« Le problème de la malnutrition et du retard de croissance n'est pas un problème social. C'est un problème de leadership ; c'est un problème de responsabilité. Comment pouvons-nous justifier une situation où nous avons 65 % des terres non cultivées pour nourrir le monde ici en Afrique, et où pourtant des enfants vont se coucher le ventre vide ? » a demandé M. Adesina, qui était accompagné de son épouse, Mme Grace Yemisi Adesina.
L'étape suivante pour le roi et M. Adesina a été l'entrepôt et le laboratoire de Food4Education, où des échantillons de nourriture sont soumis à des tests de qualité. Ils ont pu observer de leurs propres yeux le tri automatisé et le stockage climato-intelligent des haricots, du riz et d'autres céréales essentielles.
Les aliments sont rigoureusement inspectés.
Le personnel emballe les grains et les céréales triés.
« Notre parcours a été transformateur -- il n'y avait pas de feuille de route, pas de chemin tout tracé; nous avons appris sur le tas » a déclaré Mme Njiru : « Grâce à une approche pratique, nous avons construit non seulement une solution du dernier kilomètre, mais aussi un modèle qui entraîne un changement systémique en améliorant l'éducation et la nutrition tout en créant des emplois et des opportunités au sein des communautés que nous servons. »
La visite s'est terminée à la Giga Kitchen, la plus grande cuisine verte d'Afrique, où 60 000 repas frais et nutritifs sont préparés chaque jour grâce à des briquettes fabriquées à partir de matériaux recyclables et à une technologie de cuisson à la vapeur propre.
Food4Education a pour ambition de nourrir quotidiennement un million d'enfants au Kenya d'ici 2027 et d'étendre son impact à deux millions d'enfants supplémentaires dans deux autres pays africains d'ici 2030.
Food4Education opère efficacement à grande échelle en utilisant des technologies innovantes telles que les bracelets Tap2Eat qui permettent aux parents de payer par voie numérique tout en fournissant des données opérationnelles précises qui évitent le gaspillage alimentaire et maintiennent des coûts abordables pour les parents. Chaque aspect a été soigneusement conçu pour en faire une solution reproductible et évolutive à travers le continent.
« La lutte contre la malnutrition infantile est un défi que nous pouvons relever grâce à l'innovation », a déclaré Mme Njiru. « La faim coûte bien plus cher à l'Afrique et au monde que nous ne le pensons. Elle prive nos enfants de leur dignité, absorbe leur potentiel, tout en siphonnant jusqu'à 16,5 % du PIB annuel de l'Afrique », a déclaré M. Adesina.
En leurs qualités de champion de la nutrition de l'Union africaine et de champion des African Leaders for Nutrition de la Banque, le roi Letsie III et M. Adesina ont réaffirmé leur engagement à galvaniser la volonté politique et à mobiliser des investissements en faveur de l'économie de la restauration scolaire en Afrique.
« Alors que nous sommes réunis ici, unis dans un même but, reconnaissons que les programmes d'alimentation scolaire durables ne représentent pas seulement une intervention ; ils constituent un engagement en faveur du développement du capital humain, de la résilience économique et de la sécurité alimentaire », a déclaré le roi Letsie lors d'un point presse qui s'est tenu à l'issue de la visite.
Le président du Groupe de la Banque, M. Adesina, a souligné qu'« il est temps de considérer l'investissement dans la nutrition non pas comme un poste de dépenses, mais comme un investissement vital dans l'infrastructure de la matière grise, c'est-à-dire le développement du capital humain, en particulier grâce à la nutrition et à l'éducation, pour assurer la prospérité de nos économies à l'avenir ».
M. Adesina était accompagné de Mme Beth Dunford, vice-présidente du Groupe de la Banque chargée de l'Agriculture et du développement humain et social, de M. Kennedy Mbekeani, directeur général du Groupe de la Banque pour la région Afrique de l'Est, et de M. Victor Oladokun, conseiller principal du président pour la communication et l'engagement des parties prenantes.