Les efforts que déploie le gouvernement kenyan en vue d'arrêter la déforestation dans le pays et de promouvoir une agriculture écologiquement durable, sont bien perçus par le Groupe de la Banque africaine de développement, ce, à travers le financement d'un projet d'appui au développement des zones vertes. Le financement porte sure une série d'activités visant la conservation de la forêt et la promotion d'un environnement écologique.
Le Kenya dépend beaucoup de l'environnement naturel, qui favorise le développent de la plupart des secteurs, notamment l'agriculture et l'horticulture, le tourisme, la faune et l'énergie. Quatre vingt pourcent de toute l'énergie provient des ressources forestières d'où les communautés rurales tirent leur bois de chauffe. Le couvert forestier (environ 1,7% pour les forêts naturelles) est le plus bas en Afrique orientale, et la disponibilité de l'eau est devenue une contrainte majeure à la production agricole.
Dans ce contexte, le gouvernement et la société civile ont lancé une série d'initiatives et de mesures correctives de protection de l'environnement. Au nombre de celles-ci, la loi sur les forêts, adoptée par le Parlement en 2005, et le fameux Mouvement Ceinture verte, lancé par le Prix Nobel Wangari Maathai en 1977.
De même, Le prêt du Groupe de la Banque pour le projet d'appui au développement des zones vertes, d'un montant de 37 millions de dollars EU (25,04 millions UC), a été approuvé le 12 octobre 2005, et vise des buts similaires. L'accord a été signé le 12 février 2006. Le prêt est entré en vigueur le 27 février 2006.
Le projet repose principalement sur la politique agricole et de développement rural de la Banque, et met un accent particulier sur la gestion des ressources naturelles et la protection de l'environnement. Il est conforme au Document de stratégie pays 2005-2007 axée sur les résultats pour le Kenya, qui vise à réduire la vulnérabilité et améliorer l'équité par le développement agricole et rural.
Mis en oeuvre par la Société de développement des zones théicoles de Nyayo (Nyayo Tea Zones Development Corporation (NTZDC) et la Direction des forêts du (Kenya Forest Service, KFS), le projet comporte quatre volets principaux : la conservation des forêts naturelles, la gestion des bassins hydrographiques tampons, le soutien aux communautés forestières limitrophes, ainsi que la coordination et la gestion du projet.
A ce jour, les réalisations ont été considérables. Il s'agit notamment de la culture de thé sur 877 hectares, sur les 900 ha de l'objectif à moyen terme et 1 500 ha de l'objectif à long terme du projet. Le projet a également permis de créer une plantation de bois de chauffe de 2 924 ha, sur l'objectif à moyen terme de 3 000 ha et l'objectif global de 5 000 ha. En outre, quelque 468 ha sur les objectifs respectifs à moyen et à long termes, de 300 et 500 ha, ont été reboisés. En ce qui concerne la réhabilitation des forêts naturelles, pas moins de 5 846 hectares ont été réhabilités, sur un objectif à moyen terme de 6 860 ha et un objectif global de 11 400 ha pour le projet.
Les chefs de projet déclarent avoir choisi une approche participative pour relever les trois défis majeurs : le reboisement des réserves forestières dégradées et des zones écologiquement sensibles ; la plantation de thé dans la ceinture forestière, de manière à empêcher toute intrusion dans les zones forestières, tout en fournissant en même temps du thé en feuilles comme matière première aux usines de thé voisines ; l'appui des programmes communautaires de reboisement et des initiatives durables concernant les moyens de subsistance pour les riverains des forêts de la zone du projet.
Pour ce qui est des initiatives relatives aux moyens de subsistance durables, le projet appuie diverses activités génératrices de revenu, dont : la production de plants, la conservation des forêts, l'arboriculture fruitière, l'établissement de boisés, l'apiculture, la pisciculture, la production laitière, l'élevage de volaille, la production de ver à soie, la production de champignons, parmi d'autres.
Selon les chefs de projet, quatre projets communautaires sont maintenant achevés, et certaines communautés en tirent déjà les avantages. Par exemple, le revenu moyen des groupes de bénéficiaires dans les quatre projets est passé de quelque 24 000 (Shillings kenyan (Shks) par an à plus de 1 250 000 Shks par an.