M. Mamadou Igor Diarra, ministre de l'énergie et de l'eau du Mali, a été reçu, le mercredi 14 avril par le président Donald Kaberuka, et s'est prêté aux questions cruciales de l'approvisionnement en eau dans son pays. «Grâce aux facilités de la Banque, nous avons pu améliorer l'accès à l'eau potable, qui est aujourd'hui à 73% dans notre pays» a-t-il souligné. Pour un homme dont la réputation est associée aux questions bancaires, M. Igor Diarra a fait preuve d'une rare maîtrise de la question de l'eau et des nombreux défis qu'elle pose à son pays, le Mali.
M. le ministre, pouvons-nous connaître l'objet de votre visite à la BAD ?
Le président de la BAD nous a fait l'honneur de nous recevoir au siège de la Banque, pour nous permettre de saluer l'excellent état des relations entre l'institution et notre pays. Nous avons également passé en revue un certain nombre de projets structurant dans lesquels la Banque intervient dans notre pays, qui se déroulent à la satisfaction de toutes les deux parties.
Nous avons notamment évoqué un projet de réalisation de traitement d'eau potable à Bamako, où la problématique de l'eau potable se pose aujourd'hui avec acuité, compte tenu, non seulement de l'agrandissement de la capitale, mais de la croissance démographique. Le président Kaberuka, en fin connaisseur de toute la problématique de développement, a naturellement prêté une oreille attentive aux attentes du gouvernement, et ne s'est pas interdit de nous faire un certain nombre de recommandations et de conseils qui, vont dans le sens des meilleures mobilisations des ressources de en vue de la réalisation de ce projet d'alimentation en eau potable et d'assainissement.
Pouvez-vous nous faire le point du portefeuille des projets de la Banque dans votre pays ?
Portefeuille des projets de la Banque dans votre pays. Je parlerai de façon très globale tout en insistant sur le portefeuille qui relève spécifiquement de mes attributions, en tant que ministre de l'énergie et de l'eau. Je dirais que la Banque intervient dans les domaines les plus utiles. Elle nous a aidé à maîtriser l'eau, à la gérer et à connaître les ressources en eau et nous a aussi assisté à aménager les espaces, ce qui fait de notre pays l'un des plus importants producteurs de céréales en Afrique. D'année en année, nous faisons de l'exportation dans les pays voisins.
D'année en année, nos productions en céréales ne cessent de croitre. La Banque intervient beaucoup dans le domaine routier. Parce que quand vous voulez réaliser un certain nombre d'infrastructures, elle concoure à faciliter les échanges. Dans le volet spécifique qui me concerne qui est celui de l'eau et de l'énergie, la banque à beaucoup fait, notamment, grâce à ses facilités, nous avons pu améliorer l'accès à l'eau potable, qui est aujourd'hui à 73% dans notre pays, l'un des chiffres record dans la sous région, et c'est l'un des indicateurs des objectifs de développement du millénaire que le Mali peut atteindre grâce aux interventions de notre institution. Par ailleurs, aujourd'hui, nous travaillons sur des projets d'économie et d'efficacité spécifiques, mais aussi sur un projet d'électrification rurale, toutes choses qui concourent à la lutte contre la pauvreté et à l'amélioration des conditions des populations. Notre partenariat avec la Banque est exemplaire, qui va dans l'intérêt des deux parties.
Est-ce que les bénéficiaires de ces projets savent que c'est la Banque finance ces nombreux projets que vous venez de citer ? En d'autres termes, quelle est le niveau de visibilité de la Banque au Mali ?
Je voudrais vous assurer que les maliens connaissent la Banque et savent que la Banque finance des projets dans notre pays. Les populations bénéficiaires savent bien que la Banque intervient dans ces projets. Il est vrai que la Banque se trouve aujourd'hui à Tunis, mais elle est également à Bamako. Nous en profitons pour saluer la présence effective de la Banque dans plusieurs capitales africaines aujourd'hui.
Les administrateurs, ainsi que les experts de la Banque sont régulièrement sur le terrain pour s'enquérir de nos attentes. Et lorsque nous réalisons ces infrastructures, nous indiquons que c'est grâce aux appuis multiformes de tels ou tels intervenants que nous avons réalisé tel ou tel projet. Je suis d'accord avec vous que nous devons faire mieux. Le président et moi en avons parlé et nous pensons qu'il y a nécessité de donner une meilleure visibilité au regard des performances qui sont consécutives aux interventions de la Banque. Nous sommes vraiment très modestes quand on regarde les véritables impacts dans les interventions de la BAD dans notre pays.
Nous sommes à quelques années de l'atteinte des objectifs de développement du millénaire (ODM). L'eau étant une ressource vitale, pouvez-vous nous dire si votre pays peut se targuer d'atteindre les ODM ?
Pour ce qui concerne les indicateurs liés à l'eau potable et à l'assainissement, je puis dire que pour l'eau potable, les conditions sont réunies pour ce secteur, si l'accompagnement de nos partenaires traditionnels en matière de l'eau demeure. La Banque africaine de développement fait justement parti des partenaires en matière de l'hydraulique villageoise.
Aujourd'hui, nous sommes en train d'explorer les pistes de son intervention dans l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain. Comme vous le savez, à la faveur de l'exode rural, beaucoup de pôles géographiques ont été créés. Pour les autres objectifs, nous avons quelque inquiétude. La solidarité internationale qui devait accompagner le mouvement n'a pas suivi. Les bailleurs de fonds traditionnels ont eux-mêmes été frappés par la crise financière internationale.
Quoi qu'on dise, il faut avouer que la générosité a été écornée. Notre appel c'est que la solidarité prévale, et que les engagements pris soient respectés. Les critères ont été fixés de commun accord. Nous comprenons les difficultés enregistrées ici et là.
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