Etat et marché - L'Afrique réfléchit sur l'approche gagnant-gagnant

26 Mai 2010
Contenu d'un Partenaire Premium
African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Un séminaire de haut niveau a planché mercredi, 26 mai 2010 sur le thème : «Rééquilibrer le rôle de l'Etat et du marché».

S'il n'y a pas de panacée en matière de relations entre le secteur privé et l'Etat, l'approche préconisée en revanche par les participants à ce séminaire de haut niveau est celle dans laquelle les deux parties entretiennent un partenariat gagnant-gagnant, tant il est vrai que l'Etat et le secteur privé ne peuvent se passer l'un de l'autre, ont souligné les participants.

Dès lors, «que le marché comprenne qu'il a intérêt à ce que l'Etat joue un certain rôle et que l'Etat comprenne, à son tour, qu'il lui faut se débarrasser d'un certain nombre de tâches pour lesquelles il n'est pas outillé», explique un des panélistes, le Sénégalais Alioun Sall, directeur exécutif de l'Institut des futurs africains basé en Afrique du sud.

Selon lui, l'équilibre entre le rôle de l'Etat et du marché est nécessaire parce qu'il n'y a pas de marché qui puisse fonctionner sans l'intervention de l'Etat. Alioun Sall reconnaît cependant que ce rééquilibrage n'est pas aisé à obtenir dans la mesure où le discours est quelque peu biaisé par des considérations d'ordre idéologique.

Les ténors du marché considèrent que moins il y a d'Etat, mieux cela vaut. Quand les partisans d'un Etat fort pensent, pour leur part, que le marché est inamical par rapport aux groupes défavorisés et à leurs besoins, soutient Alioun Sall. Autant de positions tranchées qui, dira-t-il, ne favorisent pas des réflexions sereines.

Pour le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Sanoussi Lamidou, tout dépend de l'environnement dans lequel les choses se déroulent. Il invite l'Afrique à mettre en place une bonne industrialisation qui repose sur la bonne gouvernance, loin de la corruption, de la fraude et de toutes les pratiques de nature à entraver la bonne marche des affaires. M. Lamidou estime, comme les autres intervenants, que la solution n'est pas d'abandonner l'Etat ou le secteur privé. Il faut plutôt créer entre les deux une synergie dynamique.

En cela, il est rejoint par la troisième panéliste, l'Allemande Scott, qui parle de la création d'un partenariat solide entre le privé et l'Etat d'une part. Et entre les gouvernements d'autre part, à l'effet de mettre en place un système de bien-être social en matière d'emploi et de santé. Il faut, en outre, asseoir un programme de développement basé sur l'avenir en définissant des règles acceptables pour les industries extractives.

Les différents échanges ont démontré que le problème ne doit plus se poser en termes d'opposition entre partisans d'un Etat fort et ceux de la prédominance du secteur privé. Mais en termes de quête d'espaces propices à l'éclosion et à la promotion d'un marché porteur d'espoir pour les uns et les autres. Car un secteur privé, pour se développer, a besoin d'un Etat dans lequel tout fonctionne bien; un Etat stratégique capable de réaliser un projet de société, doté de capacité d'anticipation et de prévision d'un certain nombre de mécanismes, ont relevé les intervenants.

Ces travaux, faut-il le signaler, ont été rehaussés par la présence du président de la BAD, Donald Kaberuka, qui y est resté environ un quart d'heure.

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