Les "Perspectives économiques en Afrique" alimentent le débat sur la résistance de l'Afrique à la crise internationale

22 Juin 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'édition 2010 des « Perspectives économiques en Afrique », qui met en relief la résistance du continent à la crise économique et financière, fait l'objet d'une attention particulière de la part des chercheurs économiques et des partenaires au développement. En révélant que l'Afrique a mieux résisté à la crise que les autres régions du monde, cette publication phare suscite un intérêt marqué depuis son lancement en mai 2010, lors des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

La publication phare de la Banque africaine de développement, de l'OCDE et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique fait actuellement l'objet d'une tournée de présentation mondiale, avec une série de conférences en Afrique, en Europe, en Amérique et bientôt au Moyen-Orient et en Asie.

Les « Perspectives économiques en Afrique » estiment que « les économies africaines semblent avoir mieux résisté à la crise mondiale que d'autres économies émergentes - à l'exception des pays d'Asie et, en particulier, de la Chine et de l'Inde », notant que l'effet de la crise a été « moins sévère que sur la plupart des autres continents, tout en étant significatif. »

Le rapport précise que si l'Afrique avait, au cours des trois années précédant la récession mondiale de 2009, atteint un taux de croissance annuel moyen d'environ 6 %, le rythme de la croissance a brutalement perdu 3.5 points de pourcentage en 2009, retombant à 2.5 %. De fait, le taux de croissance a été pratiquement conforme aux prévisions de l'édition 2009 des « Perspectives économiques en Afrique » (2.3 %).

Le rapport estime que le ralentissement de l'activité s'est surtout fait sentir dans les secteurs minier et manufacturier qui ont enregistré, dans de nombreux pays, des taux de croissance négatifs. « Ces secteurs sont particulièrement exposés à la chute des cours des matières premières et du commerce mondial », explique le rapport.

En revanche, poursuit le rapport, « les autres secteurs - en particulier l'agriculture et les services - ont mieux résisté et su atténuer les effets de la récession. Dans la plupart des cas, l'agriculture a été dopée par les bonnes récoltes liées à des conditions météorologiques favorables. » Dans le même ordre d'idées, « les services nationaux - y compris l'immobilier et les télécommunications (et en particulier la téléphonie mobile) - ont bien résisté à la crise et ont continué de contribuer à la croissance », indique le rapport.

Dans sa partie thématique, « La mobilisation de ressources publiques et l'aide en Afrique », les « Perspectives économiques en Afrique 2010 » constatent que la tendance des revenus fiscaux sur le continent est positive. Le montant des impôts collectés en moyenne par les gouvernements africains en pourcentage du PIB est en hausse depuis le début des années 1990. Les pays africains collectent des montants d'impôts comparables à ceux des pays de niveau de développement similaires sur les autres continents.

Toutefois, cette hausse est principalement le fait de l'accroissement des revenus liés à l'extraction des ressources naturelles. Or, ceux-ci tendent à décourager les gouvernements de collecter les impôts plus « coûteux » politiquement, comme l'impôt sur les sociétés opérant dans d'autres secteurs, l'impôt sur le revenu, les taxes sur la valeur ajoutée (TVA) et autres droits d'accise sur les biens de consommation.

En revanche, les pays relativement moins dotés en ressources naturelles ont fait dans l'ensemble plus d'efforts pour améliorer la qualité et l'équilibre de la gamme des impôts qu'ils prélèvent.

En réalité, si on exclut les revenus des ressources naturelles, le montant des impôts collectés est resté stable dans le meilleur des cas, tandis que les revenus des droits de douanes diminuaient du fait de la libéralisation commerciale. Quant aux revenus de l'impôt sur les sociétés, ils se sont maintenus, malgré une baisse des taux prélevés sur les bénéfices réalisés sur le continent, et en dépit de la prolifération des exemptions accordées aux investisseurs par les pays africains.

En guise de solution, les « Perspectives économiques en Afrique » estiment à cet égard que la réforme de la fiscalité ne porte ses fruits à long terme que si elle est un élément d'une stratégie de croissance. « L'amélioration de la collecte des impôts et taxes doit être partie intégrante d'un débat sur la gouvernance, la transparence et l'utilisation finale des ressources publiques mobilisées par le gouvernement », indique le rapport.

« Etant donné les contraintes qui pèsent sur les administrations fiscales, poursuit le rapport, la seule option viable à court terme est d'approfondir la base fiscale, notamment en réduisant les exemptions fiscales et en négociant des conditions plus équitables avec les entreprises multinationales. »

Des équipes d'économistes de la BAD et de l'OCDE ont déjà sillonné les villes suivantes pour y présenter le rapport : Abidjan, Berlin, Londres, Nairobi, Tunis, Pretoria, Paris, Rabat, Washington, New York et Dakar. Les conférences du second semestre 2010 sont prévues à Addis-Abeba, Genève, Rome, Bruxelles, Luanda, Maputo, Bilbao, Dubai, Lisbonne, Abuja, Yaoundé, Tripoli, Ouagadougou, Shanghai et Beijing.

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Felix Njoku

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