Entretien avec M. Bruce Montador, Administrateur pour le Canada, la Chine, la Corée et le Koweït

1 Novembre 2010
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Monsieur l'Administrateur, vous prenez part à la conférence économique africaine. Comment percevez-vous ce type d'exercice et quelle contribution comptez-vous y apporter en qualité ?

Je pense que la CEA joue un rôle de plus en plus utile. J'ai d'ailleurs assisté à la première conférence, ceci bien avant d'être nommé Administrateur. Je croyais alors que cet événement avait une vocation plutôt académique/universitaire, mais je constate qu'elle prend de plus en plus une nature politique - au sens de « policy ». Étant donné les défis et les opportunités économiques auxquels l'Afrique fait face, des discussions éclairées sur les choix politiques sont très utiles pour l'Afrique et les Africains.

Je n'ai pas la prétention d'être autre qu'un observateur, mais mon expérience de 35 ans en tant que fonctionnaire dans un pays développé - qui a tout de même poursuivi des politiques différentes à différents moments - me permet parfois de déceler des incohérences dans les politiques recommandées ou suivis dans les pays en voie de développement. Malgré les différences, il y a des transferts d'expérience possibles.

A l'issue de la récente réunion sur les OMD aux Nations Unies, il a beaucoup été question de susciter la croissance pour accélérer la réalisation de ces Objectifs. Or, il se que trouve la thématique de la conférence économique africaine aura comme un de ses segments, la croissance. De votre point de vue, comment envisagez-vous l'articulation des actions de la BAD avec celles d'autres institutions, pour favoriser une relance économique en Afrique ? Qu'est ce qui vous paraît comme devant être la priorité dans ce type de partenariat ?

J'interprète la question comme une interrogation sur les voies que la Banque et d'autres partenaires doivent prendre afin de maximiser la croissance dont vous parlez, et ultimement faire avancer le continent vers les OMD. J'estime cependant qu'il y a un aspect du travail de la BAfD - ses efforts pour assurer l'approvisionnement en eau potable et les services d'assainissement - qui contribue directement au progrès vers le 7e OMD.

Pour revenir à la question qui pose comme hypothèse que la croissance économique est le pilier de notre contribution, hypothèse avec laquelle je suis d'accord: je pense que la contribution clé de la Banque est dans le secteur des infrastructures. La Banque est déjà un joueur majeur dans le domaine et ses efforts doivent continuer dans ce sens. En particulier, elle doit renforcer ses efforts en ce qui concerne l'infrastructure d'intégration régionale. Aussi, elle doit faire davantage d'efforts pour assurer que les projets mis en place soient dans un premier temps bien préparés, ceci afin d'assurer leur bonne marche. En effet, lorsque la Banque a des difficultés d'exécution, c'est très souvent parce que ses projets n'ont pas, dès le début, la qualité requise. Elle doit alors aller à la recherche de cette qualité en cours de parcours, ce qui retarde considérablement l'arrivée des résultats!

Les plénipotentiaires des pays donateurs ont conclu la 12è reconstitution des ressources du Fonds africain de développement (FAD-12), le 7 octobre 2010, avec un accord sur une augmentation de 10,6% des ressources totales des donateurs pour la période 2011-2013. Quelle signification donnez-vous à cet aboutissement ?

Je pense que la Banque et l'Afrique doivent être satisfaites de ce résultat. Évidemment, on aurait souhaité une reconstitution plus substantielle, mais il faut reconnaître que les pays donateurs ne se trouvent pas dans la même situation qu'en 2007, lors de la reconstitution précédente. Avec l'impact combiné des 11e et 12e reconstitutions, la Banque africaine est amené à jouer un rôle très important dans les pays à faible revenu du continent, et cela est renforcé par le ciblage accru de son activité dans les secteurs clés.

Il faut également noter que la reconstitution du FAD suit de près la hausse du capital. Les Gouverneurs ont d'ailleurs souligné à cet effet qu'une des principales raisons pour lesquelles ils ont accepté de tripler le capital était de permettre une augmentation importante des efforts de la Banque dans le renforcement du secteur privé dans les pays du FAD. Il faut donc regarder l'impact de ces efforts dans leur totalité pour les pays les moins favorisés.

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