La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont parachevé, le mardi 14 décembre 2010, l'accord de financement destiné à fournir 45 millions d'euros pour concevoir, construire et faire fonctionner des parcs d'éoliennes sur quatre des îles du Cap Vert. Ce sera l'un des plus grands projets d'éoliennes en Afrique, et la première concrétisation du partenariat public-privé sur l'énergie renouvelable en Afrique sub-saharienne. Le projet fournira plus de 28 MW de capacité de production d'électricité et aidera l'archipel à atteindre l'objectif ambitieux de couvrir 25 % de ses besoins locaux d'électricité en énergie renouvelable d'ici 2012, pour passer à 50 % à l'horizon 2020. Le projet est élaboré par InfraCo grâce à un partenariat public-privé entre le gouvernement cap-verdien et la compagnie locale d'électricité Electra.
Le projet utilisera la technologie moderne d'énergie éolienne fournie par Vestas pour produire l'énergie éolienne comme première alternative à l'énergie à base d'hydrocarbures. Le programme aura pour effet non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, il augmentera aussi l'accès à l'électricité au Cap Vert, diminuera les besoins d'importation de carburant payé en devises et aidera à faire de l'énergie éolienne une source fiable d'énergie renouvelable non polluante sur les îles. La BEI apportera 30 millions d'euros et la BAD 15 millions d'euros sur les 65 millions d'euros du projet, qui fait partie de la stratégie de l'Union européenne pour la période 2008-2013.
« A l'heure où le monde tourne son attention vers le défi planétaire du changement climatique, le parc éolien du Cap Vert démontre opportunément les avantages qu'il y a à ce que les petits états insulaires utilisent les sources d'énergie renouvelable dans le contexte de la lutte mondiale contre le changement climatique. Les quatre parcs éoliens distincts remplaceront la production traditionnelle d'énergie à partir du mazout, et la nécessité des importations liées. L'étroite coopération entre la BEI et la BAD montre comment les ressources publiques à long terme peuvent permettre d'élaborer des projets d'énergie renouvelable en période de difficultés économiques », a déclaré Plutarchos Sakellaris, le vice-président Afrique de la BEI.
« Le changement climatique entrave le développement durable et la réalisation des objectifs de développement du millénaire. Néanmoins, le changement climatique peut créer de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités permettant à l'Afrique de rechercher le développement à faible intensité de carbone, car la croissance durable ne peut advenir qu'avec l'accès à une énergie propre et renouvelable diversifiée, fiable et à prix abordable», a indiqué le président de la BAD, Donald Kaberuka.
« Le projet propulse le Cap Vert dans une position de leadership en matière de production d'énergie renouvelable en Afrique, et la structure nationale du partenariat public-privé sera largement étudiée et reproduite à travers la région », a fait observer Fabio D. Borba, président de Cabeolica.
L'énergie éolienne a fait son entrée au Cap Vert en 1994, mais ne fournit à ce jour que 2 % des besoins en électricité du petit archipel situé à 500 kms au large des côtes ouest-africaines. Le projet comprendra des études environnementales exhaustives, une évaluation des ressources éoliennes et des interconnexions au réseau à haute tension. Tous les parcs éoliens devraient être opérationnels d'ici fin 2011 et créeront un bon nombre d'emplois.
L'accord de prêt a été signé le mois dernier à Washington DC, par Plutarchos Sakellaris, vice-président Afrique de la BEI, la ministre cap-verdienne des Finances, Cristina Duarte, et des représentants de la Banque africaine de développement. Au cours de la conférence de la CCNUCC tenue à Cancun en novembre et décembre 2010, la BEI a mis l'accent sur l'appui que l'Europe apporte aux actions climatiques dans les petits états insulaires,
Notes :
La Banque européenne d'investissement, institution de prêts à long terme de l'Union européenne, avec pour actionnaires les 27 états membres de l'Union européenne, est active en Afrique depuis plus de 40 ans. Les activités de la BEI suivent les objectifs et les politiques énoncés par les états membres de l'Union européenne. Leurs ministres des finances sont les gouverneurs de l'institution.
Au cours des cinq dernières années, la BEI a financé des projets de plus de 8,6 millions d'euros à travers l'Afrique. La BEI oeuvre en Afrique sub-saharienne dans le cadre de l'Accord de Cotonou. En 2009, les opérations de la BEI consacrées au climat ont permis d'approuver 17 milliards d'euros de prêts projets contribuant à la réduction des émissions de CO2.
Une compagnie à vocation spéciale, Cabeolica S.A., appartenant au gouvernement du Cap Vert, InfraCo, Africa Finance Corporation (AFC) et Finnfund ont pour tâche de concevoir, construire, financer et exploiter le projet de parc de turbines éoliennes du Cap Vert au nom des promoteurs du projet.
Intraco est financé par le Groupe privé de promotion des infrastructures, avec l'appui des agences pour le développement international, comprenant DFID, IrishAid et la Banque mondiale, ainsi que des agences de développement des Pays-Bas, d'Autriche, de Suède et de Suisse.
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Onike Nicol-Houra