Tunis — Les Conseils d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) ont conclu, lors de leur séance de ce jour, que le Togo a rempli les conditions et les exigences requises pour bénéficier d'un allègement de sa dette dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
En conséquence, le Groupe de la BAD va alléger le service de la dette du Togo envers l'institution, pour un montant de 22,9 millions de dollars américains.
Le Togo s'est qualifié pour l'allégement de la dette au titre de l'Initiative PPTE pour avoir démontré des avancées significatives dans la stabilisation de son économie et la mise en oeuvre de politiques saines en faveur des progrès politique, socio-économique et financier ainsi que de la réduction de la pauvreté. Le point d'achèvement marque la fin du processus PPTE, entamé en novembre 2008 lorsque le pays avait rempli les conditions du point de décision.
Plusieurs mesures de gestion économique et de politiques nationales de réduction de la pauvreté ont été utilisées pour évaluer l'éligibilité du pays à cette initiative. Il s'agit notamment de l'élaboration d'un Document de stratégie pays et sa mise en oeuvre satisfaisante pendant au moins un an et du maintien de la stabilité macroéconomique ainsi que de l'amélioration de la gestion et l'adoption de mécanisme de suivi des finances publiques et de l'amélioration de la gouvernance.
Cette évaluation du Groupe de la Banque, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale conclut qu'avec la mise en oeuvre des mesures convenues, le Togo a satisfait aux exigences requises pour l'allégement irrévocable de sa dette dans le cadre de l'initiative PPTE.
En atteignant le point d'achèvement, le Togo devient également éligible pour bénéficier d'un allégement additionnel de la dette au titre de l'Initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM), qui est estimé à 118 millions de dollars.
Après plus de quinze ans de coopération financière internationale limitée avec les principaux partenaires au développement suite à l'instabilité sociopolitique des années 90, le Togo a fait des progrès significatifs en matière de réformes politique et économique. Cette amélioration de l'environnement politique et économique a permis au pays de se consacrer aux problèmes de développement.
La Banque a assuré sa présence au Togo depuis 1972, année au cours de laquelle elle a approuvé sa première intervention. Depuis lors, la Banque a approuvé vingt sept opérations dont vingt-quatre projets ou programmes et trois études pour un montant total d'engagements de 180,7 millions d'unités de compte* (UC).
Les prêts fournis sur les ressources du guichet de la BAD représentent 14% du total, les prêts concessionnels sur les ressources du FAD, 82% et ceux du Fonds spécial du Nigéria (4%). Le secteur social a absorbé la plus grande partie des ressources (25,2%), suivi par le secteur transport (24,7%), le multi-secteur (22,7%) et le développement rural (16,9%). L'industrie et les banques ainsi que les télécommunications suivent avec respectivement 5% et 3,2%.
Enfin, le secteur de l'eau et de l'assainissement n'ont bénéficié que de 2,3% des engagements. L'enveloppe disponible pour le Togo durant la période opérationnelle du FAD-11 (2008-2010) s'élève à 42,6 millions d'UC, dont 28,2 millions d'UC à travers l'allocation normale liée à la performance, et 14,4 millions d'UC dans le cadre du Guichet d'appui de la Facilité des Etats fragiles du Groupe de la BAD. Toutes ces ressources ont été décaissées sous forme de dons.
Le Togo est le 25e pays membre régional de la Banque africaine de développement à atteindre le point de décision au titre de l'initiative PPTE.
*1 unité de compte (UC) = 1,54 U.S.$ (janvier 2011)
Contact
Yvan Cliche