Les économies d'Afrique du Nord profitent de la croissance accélérée du commerce et des investissements du groupe des pays BRIC, selon un nouveau rapport de la Banque africaine de développement (BAD).
Selon la BAD, le groupe, qui comprenait le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, pendant la période couverte par le rapport (l'Afrique du Sud les a rejoints en 2011), est attiré vers la région par un besoin croissant de matières premières et de minéraux, un climat de réglementation et d'investissement favorable, une population relativement importante et du produit intérieur brut (PIB) global, des faibles coûts des salaires et de production, ainsi que de la proximité géographique avec l'Europe et le Moyen-Orient.
La BAD estime que le total des investissements des pays BRIC se situait entre 70 et 90 milliards de dollars à fin 2009, la Chine se taillant la part du lion (35 milliards de dollars EU), suivie par l'Inde (26 milliards de dollars EU). Le Brésil et la Russie prennent une place de plus en plus importante avec des investissements se situant respectivement entre 5 et10 milliards de dollars.
Le commerce et les investissements couvrent une gamme étendue de produits, allant des biens de consommation aux industries lourdes. Les domaines d'intervention sont le tourisme, les télécommunications, les véhicules automobiles, l'électronique, la construction, le pétrole et le gaz, ainsi que les produits chimiques et les engrais.
L'abondance dans la région de matières premières comme le pétrole et les phosphates ont alimenté la demande commerciale initiale des BRIC. Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine sont parmi les dix premiers consommateurs de pétrole et de phosphates au monde. Ils sont également les plus grands consommateurs d'acier.
Par ailleurs, avec une population de 170 millions d'âmes, soit plus de 15 % du total de la population africaine, qui plus est, en croissance, et un produit intérieur brut total de 550 milliards de dollars EU (plus du tiers du total du PIB de l'Afrique), l'Afrique du Nord s'est avérée être un débouché intéressant pour les exportations des BRIC.
Par exemple, les exportations des BRIC vers l'Algérie sont passées d'un taux insignifiant de 1 % en 1990, à près de 15 % en 2008. En 1990, les importations égyptiennes en provenance des pays BRIC ont été de 3 %, mais en 2007, ce chiffre était monté à près de 20 %.
Le Brésil est un grand exportateur de produits électroniques, d'équipements de télécommunications et de véhicules automobiles en Tunisie. C'est ainsi que la Tunisie est devenue le principal marché d'exportation pour les voitures brésiliennes dans le monde arabe.
En Algérie et au Maroc, la Chine est le principal fournisseur d'équipements électroniques, de chaussures et de vêtements, ainsi que de produits pour l'industrie légère.
Non seulement les BRIC exportent vers l'Afrique du Nord, mais ils y font aussi de la fabrication. Un élément attractif réside dans le coût du travail. Pour la Chine, les salaires sont plus bas en Égypte qu'à domicile. Là où le coût de la main d'œuvre en Chine pourrait être de 150 dollars d'euros par mois, il peut descendre entre 46 dollars d'euros et 100 dollars d'euros par mois, en Égypte.
L'activité industrielle en Afrique du Nord bénéficie également de transports moins coûteux et plus rapides des produits finis vers les marchés prospères de l'Union européenne, de la Méditerranée et du Moyen-Orient.