En 2010, l'Afrique a commencé à se remettre de la crise économique et financière mondiale. « La reprise a été diversifiée, tirée par une forte demande intérieure et l'accroissement des recettes d'exportation, des apports d'investissement direct étranger, des envois de fonds des nationaux établis à l'étranger et de l'aide publique au développement ». C'est ce qui ressort du Rapport annuel 2010 de la Banque africaine de développement, publié dans le cadre des Assises annuelles de l'institution, au Portugal.
Le PIB réel du continent s'est accru « de 4,9 % en 2010, contre 3,1 % l'année précédente au plus fort de la crise financière mondiale. » S'agissant de la croissance, elle devrait « amorcer un léger repli à 3,7 % en 2011 du fait des turbulences sociopolitiques que vivent certains pays, avant de remonter à 5,8 % en 2012. »
Quant à l'inflation, elle a reculé de 10 % en 2009 à environ 7,7 % en 2010 par suite d'une demande globale léthargique. Selon les prévisions à court terme, elle devrait légèrement remonter à 8,4 % en 2011, avant de baisser à 7,4 % en 2012. Néanmoins, ces perspectives favorables ne sont pas sans risques si la forte hausse des prix des produits de base enregistrée durant la première moitié de 2010 perdure en 2011.
Le déficit budgétaire du continent s'est contracté de 5,2 % du PIB en 2009 à 3,3 % en 2010. Toutefois, suite aux bouleversements sociopolitiques qui agitent certains pays et à l'effet de domino sur les pays voisins, il devrait se creuser à 3,9 % en 2011, avant de fléchir à 3,2 % en 2012.
De même, le solde des transactions courantes s'est amélioré et a même enregistré un excédent de 0,4 % en 2010, contre un déficit de 1,6 % du PIB en 2009. Toutefois, il devrait accuser un déficit de 0,2 % en 2011, avant de connaître un excédent de 0,2 % en 2012. La performance économique des pays africains présente de fortes variations.
Le solde budgétaire et le solde courant des pays exportateurs de pétrole se sont sensiblement renforcés en 2010, alors que les pays importateurs de pétrole ont accusé des déficits budgétaire et courant nettement supérieurs aux niveaux antérieurs à la crise.
Selon, le rapport annuel 2010 de la BAD, toutes les sous-régions ont connu une croissance plus élevée en 2010.
L'Afrique de l'Est et l'Afrique de l'Ouest ont affiché comme en 2009 la meilleure performance, avec une croissance de 6,2 % et 6,7 % respectivement. En 2009, l'Afrique de l'Est avait enregistré 5,7 % de croissance et l'Afrique de l'Ouest 5,6 %.
La plupart des pays africains n'ont pas encore retrouvé les niveaux de croissance d'avant la crise et cette tendance morose devrait perdurer à court terme.