Le faible taux de pauvreté absolue dans les pays d'Afrique du Nord est souvent utilisé pour démontrer les atouts des modèles économiques de ces pays. Cependant, mesurer la pauvreté à l'échelle de de la nation masque souvent d'importantes variations dans les taux de pauvreté entre les régions.
La note intitulée « Pauvreté et inégalité en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie » explore les implications de la répartition inégale de cette pauvreté. En calculant les mesures de pauvreté, d'inégalité et de polarisation dans ces trois pays, Tunisie, Maroc et Mauritanie, le document montre aussi que les modèles de croissance qu'ont connus ces pays au cours des années 1990 et 2000 ont été en faveur des pauvres et inclusifs.
La recherche conclut que la croissance économique est cruciale pour le développement régional et la réduction de la pauvreté. Le manque de croissance économique entre 1991 et1999 au Maroc, par exemple, a été le facteur le plus important de la montée de la pauvreté dans le pays.
Toutefois, selon le document, les expériences en Afrique du Nord montrent que la croissance seule ne suffit pas à assurer un développement inclusif au niveau régional et en faveur des pauvres. Le modèle de croissance économique détermine si le processus de croissance est favorable aux pauvres. Compte tenu de l'écart de développement entre les grandes régions défavorisées et les régions en pointe en Afrique du Nord, la rapidité à laquelle la pauvreté et l'exclusion sociale déclinent ne dépend pas seulement du taux de croissance économique, mais aussi de sa distribution par régions et de la répartition des bénéfices de la croissance.
La note recommande aux pays d'Afrique du Nord la promotion d'un sentiment de cohésion sociale, qui exige un engagement envers l'approche inclusive, au niveau économique et politique. Réduire les disparités régionales requiert une répartition équitable des investissements publics.