Le président de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, a rencontré le Groupe africain de négociateurs qui prennent part aux négociations sur le changement climatique à Durban, le 7 décembre. Il les a assurés du soutien constant de la Banque.
Le président du Groupe africain de négociateurs, Tosi Mpanu-Mpanu, a rappelé l'appui permanent et la solidarité de la Banque à l'endroit du Groupe africain de négociateurs (AGN). Il a également mis l'accent sur le soutien que la Banque avait déjà fourni à l'AGN, sous forme d'études et de savoir, ainsi que d'appui financier.
Le Président Kaberuka a assuré l'AGN, comme il y a deux ans à Copenhague, qu'il est à Durban pour réaffirmer la nécessité de renforcer les capacités des négociateurs africains, en leur fournissant un soutien technique et en augmentant le nombre de délégués africains présents aux rencontres des négociations et aux autres événements liés au climat. Le président leur a donné des exemples de l'appui de la Banque aux négociateurs et à l'Afrique en général.
Il s'agit notamment :
de la prise en charge de la participation d'environ 20 négociateurs chaque année à la COP, et à d'autres réunions telles que la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement, et la Conférence des Chefs d'Etat sur le changement climatique ;
de la mise à disposition des services d'interprétation pour les négociateurs ;
de l'appui aux membres africains du Comité transitoire du Fonds vert pour le climat, pour assurer leur participation effective à la création du Fonds vert climatique ;
de la fourniture d'un appui juridique au Groupe africain de négociateurs sur les questions clés des négociations ;
du détachement de cadres supérieurs de la Banque auprès de la cellule d'appui technique, pour aider à la création du Fonds vert climatique ;
de l'appui au pays africains pour consolider leurs propositions de mesures d'atténuation nationales appropriées ;
de la fourniture d'un appui technique à la Commission de l'Union africaine (CUA) pour renforcer la participation de l'Afrique à COP 17 ;
de la réponse à la demande des chefs d'Etats africains concernant la production du document-cadre sur le Fonds vert pour l'Afrique ;
de l'organisation conjointe de la création du Pavillon Afrique à COP 17, en collaboration avec la CUA, la CEA et le gouvernement sud-africain.
En plus du soutien de la Banque aux négociateurs africains, le Président a rappelé les interventions de la Banque en Afrique liées au climat, qui comprennent, entre autres, le financement de projets d'énergie propre et d'adaptation en Afrique, et le soutien au secteur forestier à travers le Fonds pour les forêts du Bassin du Congo.
Il a également indiqué que la Banque se tient prête à consolider ses instruments financiers liés au changement climatique, y compris le Fonds vert pour l'Afrique, conçu comme un mécanisme utile pour financer, dans les années à venir, les interventions relatives au climat en Afrique.
Il a également relevé l'importance du développement de l'Afrique dans la prochaine décennie, et noté que la Banque est prête à veiller à ce que les questions d'adaptation et de financement du changement climatique soient pleinement prises en considération dans le processus du développement.
Le Président a conclu sa déclaration en soulignant que la lutte contre la pauvreté dans le monde et le changement climatique sont les deux batailles les plus importantes de ce siècle.
Les membres du Groupe africain de négociateurs ont unanimement salué la Banque pour les services qu'elle a fournis au Groupe Afrique et pour son soutien aux interventions liées au climat en Afrique. Ils ont exhorté la Banque à poursuivre la création du Fonds vert pour l'Afrique, en tant que mécanisme propre à l'Afrique pour relever les défis du financement climatique sur le continent. Ils ont également appelé la Banque à se concentrer sur l'adaptation et la réduction de la vulnérabilité, tout en poursuivant ses efforts pour prendre en charge l'atténuation en Afrique, en particulier dans le secteur forestier, et en encourageant la gestion durable des terres ainsi qu'un accès accru aux marchés du carbone.
Répondant aux préoccupations exprimées par le Groupe africain de négociateurs, le Président a souligné que la Banque finance déjà à hauteur de 8 milliards de dollars par an le développement en Afrique. Sur ce montant, 60 pour cent sont consacrés aux infrastructures, notamment pour fournir une énergie propre et des installations d'électrification rurale aux pays africains.
Le Président a présenté le cadre général du Fonds vert pour l'Afrique. Il a mentionné que la création d'un nouveau fonds n'est pas le problème, mais l'essentiel est d'accroître l'accès aux fonds existants et futurs. La demande des chefs d'Etats africains visant la création du Fonds vert pour l'Afrique est une réponse à cette préoccupation.
Aux yeux du président, le Fonds vert pour l'Afrique n'est pas en compétition avec le Fonds vert climatique, qui est actuellement en négociation à Durban. La Banque a déjà plusieurs mécanismes de financement, dont la plupart sont liés à l'adaptation. Ces mécanismes sont en cours de restructuration à travers le concept de la plateforme du Fonds vert de l'Afrique. Grâce à ce Fonds, la Banque cherche à accroître l'accès des pays africains à des financements à démarrage rapide et sur le long terme. Pour le Président, le défi n'est pas la création d'un Fonds, mais le financement du Fonds.