La pêche maritime traditionnelle à Madagascar est pratiquée par environ 59.000 pêcheurs, dans les récifs coralliens, notamment dans les régions du sud-ouest (province de Tuléar). La zone de pêche se limite à moins de 10 kms des côtes, car les embarcations utilisées ne permettent pas de s'aventurer plus loin.
La zone de pêche est surexploitée et les rendements très faibles. Certaines espèces, comme les poulpes et les langoustes, se sont dangereusement raréfiées, et d'autres, telles que les concombres de mer, ont pratiquement disparu. La pêche traditionnelle est la seule source de revenus pour les populations du littoral, notamment dans la province de Tuléar, où la sécheresse a poussé les populations de l'intérieur.
Le projet d'appui aux communautés de pêcheurs de Tulear, financé à hauteur de 9,4 millions de dollars EU par le Fonds africain de développement (FAD), a démarré en 2006. Il vise à promouvoir un développement durable de la pêche traditionnelle. Pour ce faire, le projet envisage de renforcer des organisations de pêcheurs, la gestion des ressources halieutiques et les services de l'état et. Il se propose également de fournir des équipements plus appropriés aux pêcheurs.
Pour aller encore plus loin, 30 réserves marines à gestion participative ont été créées dans la région de Tulear. Les rendements de la pêche aux poulpes ont presque quintuplé. A fin 2011, la production des poulpes dans la zone du projet avait en effet augmenté d'environ de 400 à 600 tonnes par an grâce à la création des réserves marines.
Le projet appuie également la vulgarisation d'une technique d'élevage d'une espèce de concombre de mer locale (holothurie) mise au point par l'Institut halieutique et des sciences marines de Tulear.
Le projet a de même facilité la culture des algues rouges Eucheuma, et contribué au transfert dans la région de Tulear de la souche d'algue utilisée dans le nord de Madagascar, plus productive.
Il continue à aider l'installation des opérateurs privés. A ce jour 265 petits producteurs (essentiellement des femmes) pratiquent cette activité.
Le projet a permettra de construire 14 débarcadères, dont deux seront équipés d'une fabrique de glace, afin de réduire les pertes post-captures pour l'ensemble des espèces.
Les communautés locales sont étroitement impliquées dans le processus d'identification et de gestion des réserves marines, qui devrait conduire à une pêcherie durable du poulpe, principale ressource halieutique de la région. Les exportations annuelles de produits de la pêche de la région de Tulear, dont près de 90 pour cent de poulpes, estimées à 16 millions de dollars EU lors de l'évaluation du projet.
De nouveaux emplois ont été créés dans l'aquaculture pour les populations locales. La construction de débarcadères permettra aussi d'améliorer leurs revenus.
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Jean Louis Kromer