Cinquante ans après les indépendances, les infrastructures sont toujours en piteux état dans de nombreux pays africains.
Mais ces derniers ne disposent pas des fonds nécessaires pour en construire. Alors où trouver de l'argent pour réaliser ces projets de développement ? Comment attirer les investisseurs en Afrique? Quel rôle la diaspora peut-elle jouer dans la transformation du continent?
C'est sur ces questions que des experts ont planché le 29 mai aux Assemblées annuelles à Marrakech de le Banque africaine de développement (BAD). Le thème du forum était « Financer le changement structurel de l'Afrique - les obligations pour l'infrastructure et les obligations diaspora. »
L'Afrique ne peut pas se développer sans infrastructure. Ce constat a été fait par de nombreux observateurs du continent. Mais où trouver les fonds pour construire routes, ponts, ports et voies ferrées...? Qui pourrait investir dans ces projets de développement?
La diaspora est incontestablement l'une des réponses à ces questions, selon les panélistes qui ont échanger sur la question. Les Africains vivant en dehors du continent sont très intéressés pour investir dans la croissance de l'Afrique, assurent-ils.
La diaspora africaine est importante. On compte près de 140 millions d'Africains résidant hors de leur pays. "Environ un tiers d'entre eux appartient à la classe moyenne", note Olivier Eweck, directeur des services techniques financières de la BAD. « La totalité de l'épargne de la diaspora est estimée à 50 milliards de dollars », a-t-il souligné. Beaucoup d'entre eux sont prêts à injecter cet argent dans leur pays d'origine.
Mais investir en Afrique, qui est un continent en développement, peut s'avérer risqué. Par conséquent, toutes les conditions doivent être réunies. La transparence est l'une d'entre elles. « Les investisseurs, en effet, aiment avoir un suivi de leur investissement. Ils veulent savoir s'il a porté ses fruits », a expliqué Daniel Berman, directeur de la Standard Chartered Bank.
Il est donc important qu'ils sachent que leurs fonds, une fois transférés en Afrique, sont sécurisés. Selon lui, « ils sont généralement attirés par le secteur des infrastructures, car ils estiment que leurs investissements contribuent au développement de l'Afrique .» Actuellement, « le contexte général pour investir en Afrique est positif », indique-t-il.
Pour inciter la diaspora à investir en Afrique, il faut avant tout lui donner confiance et la rassurer. Une étape primordiale, selon Douka Sediko, responsable du développement des infrastructures au sein de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à Abuja au Nigeria.
Un avis partagé par l'un des intervenants, Njuguna Ndung'u, la banque centrale du Kenya. Selon lui, « il est impératif d'aller à la rencontre de la diaspora africaine et de lui communiquer les opportunités d'investissements qu'offre le continent.»