Pour mener des politiques budgétaires performantes, les pays de l'Union économique monétaire ouest- africaine (UEMOA) doivent surtout s'atteler à accroitre les dépenses en infrastructures, en capital humain pour libérer le potentiel de croissance des pays membres, a estimé M. Mohamed Coulibaly, macroéconomiste, consultant Université de Ouagadougou II (Burkina Faso), dans une communication présentée au troisième et dernier jour de la 8 ème Conférence économique africaine (CEA) en cours à Johannesburg (28 au 30 oct).
Le conférencier qui intervenait au cours du panel portant sur le thème « Politique budgétaire et intégration régionale », a également indiqué que la performance des politiques budgétaires définies au sein de l UEMOA devra s'accompagner par la consolidation de la gouvernance macroéconomique dans chaque pays membre, le renforcement de la mobilité des personnes et des biens par la réduction des tracasseries et des barrières non tarifaires et la diversification des exportations.
M. Coulibaly qui introduisait la communication portant sur « Règles de politiques budgétaires dans l'UEMOA : une évaluation empirique du critère limitant les déficits publics » a toutefois rappelé qu'une bonne intégration économique passe d'abord par le développement dans chaque pays membre de l'Union, d'arguments en faveurs des échanges, de la libre circulation des personnes et des biens.
Intégrer les Etats de l'UEMOA suppose aussi selon lui, investir dans le domaine de l'industrie, des infrastructures et de la recherche-développement.
Au sein de l'UEMOA, a-t-il rappelé, des normes sont imposées pour arriver à la convergence budgétaire ainsi que pour assurer de façon crédible et durable la maîtrise des finances publiques ; de même que la pérennité des politiques monétaires et de change commune
Toutefois, si ces règles ne sont pas bien définies et suivies, a noté le conférencier, elles peuvent empêcher la politique budgétaire de jouer son rôle de stabilisateur et de soutien à l'activité et même amplifier les effets d'un choc conjoncturel. Ce qui représente également un danger pour la viabilité de l'Union.
Le paneliste a reconnu qu'il existe beaucoup de pressions sur les politiques budgétaires spécifiques à chaque Etat membre de l'UEMOA. Cette situation est assimilée à ses yeux à une sorte de confiscation du potentiel de croissance des pays de l'UEMOA.
La commission de l'UEMOA essaie de travailler à renforcer l'intégration et à réduire certains écarts à travers la mise en œuvre de grands projets d'infrastructure.
Le panel a enregistré d'autres communications dont les thèmes ont porté sur « Bilan et défis des reformes harmonisées de programmation budgétaire en Afrique : Cas du CDMT. Quid de l'expérience du Sénégal » présentée par M. Ligane Massamba Sène, ingénieur statisticien économiste IFRRI Afrique de l'Ouest et du Centre (Sénégal) et « Suivi de la soutenabilité budgétaire en Afrique ; Symptômes et sources », introduite par M. Moses Obinyeluaku, économiste et chef commission administration du commerce international de l'Afrique du Sud.
La Conférence économique africaine est organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Elle réunit des experts des affaires et du développement du monde entier pour débattre de l'intégration régionale en Afrique et de son rôle dans le renforcement de la croissance économique et du bien-être des populations du continent.
La conférence offre l'occasion de se pencher sur les efforts qui sont déployés dans différents secteurs et domaines, tels que la finance, le transport routier, les pools énergétiques, la gestion des ressources en eau, la convergence fiscale et la mobilité des travailleurs.