C'est de la tribune de l'Assemblée nationale que le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, s'est adressé le 6 novembre aux populations du Niger, et partant de tout le Sahel, pour leur réaffirmer la solidarité de la BAD à leurs efforts pour juguler les crises anciennes et nouvelles auxquelles la région fait face. Kaberuka était à Niamey, deuxième étape d'une mission conjointe dans la région du Sahel, en compagnie avec d'autres partenaires au développement.
Au début de son intervention au parlement, le président de la BAD a tenu à saluer l'engagement du Niger pour la démocratie, chose capitale pour l'établissement d'institutions fortes qui, elles-mêmes contribuent à asseoir une bonne gouvernance pour un développement durable.
Les défis sont nombreux dans la région, a rappelé Kaberuka : flux de réfugiés du fait de crises socio-politiques dans la zone, pluviométrie inamicale qui favorise l'insécurité alimentaire, fort taux de natalité au Niger qui plombe les efforts de croissance économique, menaces de stabilité menées par des groupes armées, etc.
Face à ce tableau sombre, Kaberuka a rassuré les populations du Niger, et partant du Sahel, qu'elles ne sont pas seules et qu'elles ne seront pas abandonnées. La BAD, a-t-il indiqué, est à leur côté pour trouver ensemble des solutions, et ce dans les canevas que les gouvernements auront tracés.
Parlant de conception et de mise en œuvre de projets, Kaberuka a dit qu'ils doivent contribuer « à créer des emplois - notamment pour les jeunes, promouvoir l'inclusion sociale, renforcer la résiliencedes pays à faire face aux crises récurrentes et favoriser les échanges commerciaux.»
La BAD appui le Niger à travers de nombreuses actions. Au cours des trois dernières années, elle a investi 170 millions de dollars (85 milliards FCFA) dans les secteurs de l'eau, l'agriculture, l'éducation et la santé. Mais, Kaberuka, ainsi qu'il l'a dit, n'était pas à Niamey pour énumérer les succès de son institution. « Je ne suis pas venu ici pour parler de projets. Je suis venu, avec mes collègues pour vous dire à quel point nous sommes décidés à accompagner les pays du Sahel », a-t-il précisé. Avant les interventions à l'Assemblée nationale, où se sont également exprimés les partenaires des Nations Unies, de l'Union africaine, de la Banque mondiale et de l'Union Européenne, la mission a eu une séance de travail avec le président de la République, Mahamadou Issoufou.
A Niamey, un « Appel à l'action sur les questions démographiques » a été lancé par le président du Niger pour solliciter de l'appui régional et international. L'objectif étant de faire en sorte les actions de développement au Sahel aboutissent à un mieux-être des populations, et notamment des femmes et des enfants.