Le Nigeria est désormais la plus importante économie d'Afrique et la 26e économie mondiale.
L'annonce en a été faite, vendredi 4 avril 2014, par le statisticien général de la République fédérale du Nigeria, qui a précisé que le PIB du pays avait atteint 509,9 milliards de dollars EU en 2013, soit une hausse de 89,2 % par rapport au précédent de 285,56 milliards de dollars EU. Aussi, le PIB par habitant du Nigeria a-t 'il quasi doublé, passant de 1 437 à 2 688 dollars EU. Ces nouveaux chiffres sont liés au nouveau mode de calcul que le Nigeria a adopté pour son produit intérieur brut (PIB), qu'il a actualisé, en substituant aux prix constants de 1990 utilisés auparavant, ceux plus récents de 2010. Ngozi Okonjo-Iweala, ministre coordonnatrice de l'Économie et ministre des Finances, a souligné que cet exercice d'actualisation avait été effectué selon les meilleures pratiques internationales. Le prochain exercice d'actualisation est prévu pour 2016.
Ces nouveaux chiffres attestent d'un changement important dans la structure économique du pays. Ils reflètent des changements structurels escomptés dans ses phases de croissance successives. Ainsi, la part de l'agriculture a accusé un repli, passant de 33 % à 22 % du PIB, alors que celle des services a augmenté de 26 % à 51 %, tandis que l'industrie manufacturière a gagné en importance, passant de 2 % à 7 %. Le secteur minier (secteur pétrolier compris), qui représentait 39 % du PIB, a quant à lui baissé, pour se situer désormais à 20 %. Les nouveaux secteurs, tels que l'industrie du divertissement ("Nollywood" notamment) et le secteur des télécommunications représentent, respectivement, 8,7 % et 1,4 % du PIB. Tous ces chiffres soulignent que l'économie nigériane subit un changement structurel et évolue vers une phase de croissance plus élevée, avec un secteur agricole qui se réduit tandis que celui des services augmente.
S'exprimant au sujet de la pertinence de cet exercice d'actualisation pour le pays, la ministre Okonjo-Iweala a déclaré : « Ces informations nous permettent de mieux cerner la structure de l'économie. Certains secteurs ne figuraient même pas dans notre PIB. Le statisticien général a, par exemple, indiqué que l'ensemble de Nollywood ainsi que les industries culturelles n'étaient pas comptabilisés dans notre PIB. Comment les aider si nous ne connaissons pas leur envergure ni leur mode de croissance ? Les données concernant les industries culturelles vont donc beaucoup nous aider, car ces industries génératrices d'emplois sont en pleine croissance. Elles qui représentaient à peine plus de zéro pour cent du PIB auparavant, contribuent désormais à 1,2 % de celui-ci, ce qui revêt une grande importance ».
Tout au long du processus d'actualisation du mode de calcul de son PIB, le Nigeria a bénéficié de l'assistance technique conjointe de la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et du FMI, une aide au gouvernement qui s'est avéré très utile. Ce, afin de garantir la crédibilité et la fiabilité des résultats, dans le respect des meilleures pratiques internationales.