Le 14 octobre 2015, le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a donné son accord à l'octroi d'un prêt de 30 million de dollars EU en faveur de la République de la Zambie. Ce prêt servira à financer un programme de développement des compétences et de l'entrepreneuriat en faveur des femmes et des jeunes.
Ce projet a pour but de favoriser la création d'emplois, l'égalité des sexes et de réduire la pauvreté parmi les jeunes producteurs de manioc, afin de développer une croissance économique inclusive et des moyens de subsistance durables.
Ce programme vient appuyer les efforts que déploie le gouvernement zambien pour réduire d'urgence le taux d'extrême pauvreté (42,3 % en 2010) et le taux de chômage qui sévit chez les jeunes (seuls 16,6 % occupaient un emploi dans le secteur formel en 2012). Le nombre élevé de travailleurs pauvres - des femmes en particulier - en milieu rural constitue également un défi de développement majeur pour la Zambie.
Déployé dans 7 provinces, le projet permettra de faire émerger 10 pôles industriels (5 urbains et 5 ruraux) destinés à améliorer la compétitivité des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) dans le secteur de l'industrie légère (comme la ferronnerie, l'ébénisterie, les matériaux de construction, la maroquinerie l'entretien des véhicules, l'agro-industrie). Ces pôles devraient permettre à quelque 1 000 MPME d'enrichir leur savoir-faire technique et commercial, ainsi que d'accéder aux technologies et à l'innovation pour le développement de produits, à des services d'aide aux entreprises, à des installations partagées dotées de services de soutien et d'équipements spécialisés, en plus de tisser des liens avec les marchés, les institutions financières et les incubateurs d'entreprises.
« Le projet permettra d'augmenter de 25 % le volume d'activité des MPME dirigées par des femmes et des jeunes qui seront installés dans les pôles industriels et de créer 17 000 emplois dans les exploitations agricoles et 4 000 emplois ailleurs pour les femmes et les jeunes », a déclaré Sunita Pitamber, qui dirige le Département du développement humain à la BAD.
Le projet favorisera aussi le développement de la chaîne de valeur du manioc en mettant l'accent sur la commercialisation des produits du manioc grâce aux liens noués avec les marchés locaux et régionaux, grâce aux technologies et à l'innovation ainsi qu'à des réformes favorables en matière de politiques gouvernementales. Les pôles industriels permettront de doter 17 000 cultivateurs, associations et coopératives du savoir-faire technique et commercial en matière de production et de vente de produits dérivés du manioc, pour garantir des rendements élevés et une capacité de production et de stockage rapide et efficace. En outre, ce programme financera la construction de 15 centres de groupage du manioc, dont 5 seront équipés pour la production pilote de gari enrichi par une coopérative de 500 femmes.
Accroître la production de manioc aura plusieurs retombées positives : cela participera de la sécurité alimentaire de la région, d'une nutrition et d'un développement meilleurs des jeunes enfants grâce aux produits de manioc enrichis dans les cantines scolaires ; et fournira de nouveaux intrants pour le fourrage et l'alimentation animale (élevage et pêche), outre son utilité dans la filière papier et l'industrie extractive.
La BAD œuvre à ce que le continent devienne autosuffisant au plan alimentaire et puisse se nourrir par lui-même. Elle est d'ailleurs à l'origine de la Conférence « Nourrir l'Afrique », qui se tient à Dakar, au Sénégal, du 21 au 23 octobre 2015.