Addis-Abeba, le 7 février 2019 - Des systèmes alimentaires durables et sains sont essentiels pour parvenir à un monde libéré de la faim et de la malnutrition, ainsi que pour réaliser l'Agenda 2030 du Développement durable de l'ONU et l'Agenda 2063 de l'Union africaine.
Un événement de haut niveau s'est tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, à l'occasion du 32e Sommet ordinaire de l'Union africaine, au cours duquel a eu lieu le lancement africain du rapport de la Commission sur l'alimentation, la planète et la santé, intitulé « Nourishing Africa through improved nutrition and sustainable food systems » (« Nourrir l'Afrique par une meilleure nutrition et des systèmes alimentaires durables »).
L'Afrique reste le continent où la prévalence de la sous-alimentation est la plus élevée au monde, avec une personne sur cinq affectée et 59 millions d'enfants souffrant de malnutrition chronique. Les carences en micronutriments, l'obésité et les maladies chroniques liées à l'alimentation augmentent et créent un triple fardeau de la malnutrition.
Ce fléau provenant des habitudes de consommation des pays développés serait la plus grande menace pour la trajectoire de développement de l'Afrique. Il est plus que jamais urgent de tirer les leçons des erreurs commises dans les autres régions du monde et d'adopter une politique alimentaire durable.
Rédigé par un groupe de 37 scientifiques du monde entier, qui ont collaboré dans le cadre d'une commission formée par la fondation EAT et la revue médical The Lancet, le rapport vise à fournir le premier examen scientifique complet de ce qui constitue une alimentation saine à partir d'un système alimentaire durable, et quelles actions peuvent accélérer la transformation des systèmes alimentaires.
M. Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif de l'AUDA-NEPAD, a déclaré : « La plupart des parties prenantes sont convaincues que nous devons relever les défis de la nutrition en Afrique. C'est pourquoi le présent rapport met en lumière un domaine critique, celui de la réorientation de la production agricole, qui ne se limite plus à la simple production de denrées alimentaires en grandes quantités. La qualité des aliments produits doit s'améliorer durablement. »
Il a en outre souligné que les solutions aux défis auxquels le continent est confronté comprennent notamment la connexion des petits exploitants agricoles aux marchés, la mise en valeur du potentiel des marchés informels qui offrent un accès facile et abordable à la nourriture, et la promotion de l'intégration régionale afin d'avoir des marchés régionaux qui fonctionnent.
Mme Sacko Josefa Leonel Correa, Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de l'Union africaine, a salué le rapport de la Commission EAT Lancet pour avoir souligné ce qui doit être fait pour parvenir à une meilleure nutrition. « Il est possible de nourrir le monde entier de manière durable », a réaffirmé la commissaire.
Gunhild Stordalen, président exécutif de la Fondation EAT, a déclaré : « Si nous faisons les choses correctement, la nourriture peut constituer un outil puissant pour l'action et le changement. Grâce à ce rapport, nous remettons en question la manière dont nous pouvons nous assurer que nous produisons réellement les aliments dont nous avons besoin pour une meilleure nutrition et une meilleure durabilité. »
Les conclusions de ce rapport s'inscrivent dans la continuité des visions de l'Agenda 2063 - L'Afrique que nous voulons et des 7 principes de Dakar du NEPAD.
La Commission EAT-Lancet constate :
- Les régimes alimentaires sains comprennent la qualité et la quantité des aliments, la satisfaction des besoins énergétiques quotidiens des individus (± 2500 kcal par jour) avec une consommation d'environ 50% de fruits et légumes frais, 30% des besoins énergétiques provenant des céréales, de préférence des grains entiers, une plus grande proportion de haricots et légumes secs dans l'alimentation et une consommation plus modérée de viande allant de 0-186 g par jour.
- Les objectifs scientifiques pour l'environnement proposent des limites à la production alimentaire pour assurer le fonctionnement et la résilience des systèmes terrestres. La Commission fixe des objectifs scientifiques pour les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'agriculture, des objectifs d'utilisation de l'eau pour préserver les débits environnementaux, des objectifs d'application de l'azote et du phosphore pour limiter la pollution de l'eau tout en réduisant les écarts de rendement, des objectifs terrestres pour protéger les stocks de carbone biologique et des objectifs en matière de biodiversité pour mettre un terme à la perte de la biodiversité.
- À l'échelle mondiale, nous pouvons nourrir une population de 10 milliards de personnes en 2050 dans des limites environnementales, mais cela nécessitera des efforts considérables pour passer à des régimes alimentaires sains, réduire de moitié le gaspillage et les pertes alimentaires, et augmenter durablement la production alimentaire en réduisant les écarts de rendement.
L'adhésion aux conclusions du rapport permettrait de relever bon nombre des défis décrits ci-dessus et de réaliser des progrès sans précédent dans la réalisation de l'Agenda 2063 pour l'Afrique et de l'Agenda 2030 des Nations unies. L'action en Afrique et par l'Afrique elle-même, menée par les gouvernements africains avec l'appui de partenaires internationaux des secteurs public et privé sera essentielle à leur succès.
Pour consulter le rapport de synthèse de la Commission EAT-Lancet :
https://eatforum.org/eat-lancet-commission/eat-lancet-commission-summary-report/
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