Les mois de juin et juillet dernier en République Démocratique du Congo ont été marqué par différentes manifestations des membres de la coalition au pouvoir. L'Udps (Union pour la démocratie et le progrès social) parti du président Félix Tshisekedi et le Front commun pour le Congo, plateforme politique de Joseph Kabila (président honoraire) se sont rendus coup pour coup dans la rue.
Le 23 juillet dernier, les militants et membres du Front commun pour le Congo (FCC) sont descendus dans les rues de Kinshasa, capitale de la RDC. Pour cette formation politique de Joseph Kabila, cette avait pour objectif de soutenir les institutions du pays, promouvoir et défendre l'unité et la cohésion nationale (des valeurs menacées par des discours de haine et des antagonismes intercommunautaire). La marche selon le FCC voulait aussi exprimer sa solidarité à la population congolaise.
Après la marche, quelques militants du FCC ont été pris à parti par des militants présumés de l'Udps (Union pour la démocratie et le progrès social), dans la commune de Limete, considéré comme bastion du parti au pouvoir.
Lors d'une visite aux victimes de ces violences à Kinshasa le dimanche 26 juillet, Néhémie Mwilanya, coordonnateur du Front commun pour le Congo, a fustigé les actes de violences attribués aux militants présumés de l'UDPS.
«Il est inadmissible que nos militants soient attaqués parce qu'ils portaient des effigies à l'image de Joseph Kabila, notre autorité morale. Il n'est pas normal qu'on puisse attaquer des gens parce qu'ils n'ont pas les mêmes opinions que les autres», a martelé Néhémie Mwilanya.
«Nous avons besoin de préserver nos acquis qui sont l'appartenance à une même nation, l'unité nationale et le processus démocratique qui est arrivé à maturation avec l'alternance police que nous avons aujourd'hui», a poursuivi le coordonnateur du FCC.
Des militants de l'UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) de Félix Tshisekedi sont descendus dans les rues de Kinshasa et dans d'autres villes du pays en juillet pour s'opposer à l'entérinement de Ronsard Malonda à l'Assemblée nationale comme prochain candidat pour diriger la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Une candidature soutenue par le FCC.
Fin juin, les membres de l'UDPS qui sont toujours dans l'alliance CACH (Cap pour le changement, alliance entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe) et dans la coalition au pouvoir avec le Front commun pour le congo de Joseph Kabila étaient encore dans les rues pour s'opposer à la proposition de loi sur la réforme de la justice. Proposition de loi portée par les députés Minaku et Sakata, du FCC.
Au regard des derniers évènements observés en RDC, des signes de tensions sont persistantes entre FCC-CACH, les deux membres de la coalition au pouvoir. Le professeur Mwayila Tshiyembe soutient que les tensions observées entre membres de la coalition est le signe d'"un manque de culture de gouvernement ni culture de partage de pouvoir. L'expérience de coalition est vécue difficilement par la classe politique. Tantôt ça va bien et on se congratule, tantôt ça va mal, on s'insulte".
"Ça ne pouvait pas se passer parfaitement"
Le 16 juillet dernier, lors d'un déplacement au Congo Brazzaville, le président Félix Tshisekedi s'est dit confiant en l'avenir de la coalition au pouvoir malgré les soubresauts observés sur la scène politique congolaise.
«Ce que je peux vous assurer en tout cas, c'est que nous n'allons pas vers une rupture de la coalition. Ça c'est certains», a assuré le président Félix Tshisekedi. Il a estimé que la tension observée entre les membres de la coalition est tout à fait inhérente à une jeune démocratie, à une première expérience politique. "C'est la première fois que nous vivons une telle situation dans le pays" a insisté Félix Tshisekedi.
«Ça ne pouvait pas se passer parfaitement. Même dans les vieilles démocraties, les coalitions ont toujours posé des problèmes. Ça ne doit pas choquer», a assuré le Chef de l'état RD Congolais.
Néhemie Mwilanya, du FCC reste aussi confiant en l'avenir de la coalition. Il affirme que le phénomène qui se produit en RDC est l'alternance politique. «On ne peut pas avoir fait ce parcours, trois élections libres, pluralistes et avoir obtenu la liberté d'expression, de manifestation et d'association garantie pour retourner en arrière et tomber dans une intolérance politique. L'unité nationale devrait nous aider à bannir la haine, mais aussi les partis politiques doivent s'investir dans l'éducation et la formation de leurs militants pour éviter que les violences dont ont été victimes nos militants ne se reproduisent», espère le coordonnateur du Front Commun pour le Congo.