En dépit d'un contexte économique marqué ces dernières années par des chocs exogènes liés notamment à la baisse des cours de l'uranium, aux effets du changement climatique et à l'insécurité consécutive aux attaques des groupes armés terroristes, l'économie du Niger s'est redynamisée entre 2013 et 2019.
La mise en œuvre du Projet d'appui à la mobilisation des ressources internes et à l'amélioration de la gouvernance économique et financière (PAMOGEF), soutenu par la Banque africaine de développement, a contribué à renforcer la résilience économique du Niger à travers l'amélioration de la mobilisation des ressources internes et la gestion efficace des finances publiques. La pression fiscale est passée de 13% du PIB en 2011 à 15,2% du PIB en 2018. Au cours des cinq dernières années, le budget a été présenté à l'Assemblée nationale dans les délais et l'accès du public aux informations s'est renforcé. Le taux de réalisation des dépenses des secteurs prioritaires s'est également amélioré avec une réduction sensible des écarts entre les prévisions budgétaires et les réalisations effectives.
Financé à hauteur de 13,2 millions de dollars américains par la Banque africaine de développement, le PAMOGEF a été mis en œuvre entre 2012 et 2019 et a contribué à renforcer les capacités institutionnelles des administrations financières, des contribuables et de la société civile. Le PAMOGEF a permis, entre autres, de renforcer la mobilisation des ressources internes à travers des appuis techniques significatifs aux administrations fiscale et douanière ; il a aussi permis de jeter les bases d'une planification moderne à travers un soutien décisif à la production de la Stratégie de Développement durable et de Croissance inclusive SDDCI au Niger.
En outre, avec le PAMOGEF le pays s'est doté d'une stratégie minière et d'une politique pétrolière à la veille de l'entrée du Niger dans le club des exportateurs africains majeurs d'hydrocarbures ; et le projet a aussi permis une amélioration du système de gestion des finances publiques via le renforcement de la chaîne budgétaire, l'introduction de la gestion programmatique axée sur les résultats et l'amélioration des capacités du contrôle interne et du contrôle citoyen avec une Cour des comptes utilisant judicieusement l'outil informatique pour la production à temps des rapports des comptes de gestion et des projets de lois de règlement.
Au moins, 2 889 cadres et agents publics (trésoriers, douaniers, agents du fisc, chargés de communication, informaticiens) exerçant dans les structures en charge de la mobilisation des ressources internes (impôts, douanes, trésor et comptabilité publique) ont reçu une formation permettant un net renforcement de leurs compétences et une amélioration de leurs conditions de travail avec des équipements adéquats. Environ 27,5% de ces fonctionnaires formés sont des femmes.
En outre, 322 agents des ministères des Mines et du Pétrole, dont 20,2% de femmes ont bénéficié d'une formation pertinente et de l'amélioration de leurs conditions de travail. Par ailleurs, 146 bénéficiaires directs, cadres, agents, enquêteurs, chargés de la collecte des données (parmi lesquels 28% de femmes) des structures en charge de la planification et de la programmation économique ont bénéficié de formations sur plusieurs thèmes jugés pertinents. Ils ont également été dotés d'équipements (matériels informatiques, mobiliers de bureaux, etc.).
Enfin, 106 autres fonctionnaires, notamment des ordonnateurs, des contrôleurs, des informaticiens, des agents des finances, dont 48% de femmes, tous issus des structures en charge du processus budgétaire (Direction du budget, Direction du contrôle financier, Direction de l'informatique financière), ont reçu une formation appropriée et bénéficié d'équipements informatiques. Outre ces formations, le PAMOGEF a contribué à l'amélioration des systèmes d'information des services de la Douane et dans le domaine des marchés publics.
L'amélioration de la gouvernance économique et financière demeure une priorité du gouvernement afin de poursuivre la consolidation de la résilience du pays face aux différents défis climatiques, sécuritaires et économiques. A cet effet, la Banque reste engagée aux côtés du gouvernement pour le renforcement des capacités institutionnelles. L'approbation par la Banque en septembre 2019, du financement du Projet d'appui à la compétitivité de l'économie et à la gestion financière (PACEGEF), répondait à cet objectif.