7ème Sommet G5 Sahel - Un engagement fort pour la lutte contre l'insécurité et le rétablissement d'un cadre propice au développement socio-économique

16 Février 2021
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African Development Bank (Abidjan)

Le septième Sommet des chefs d'État des pays du G5 Sahel s'est clôturé, mardi 16 février 2021, à N'Djamena, au Tchad avec des institutions et pays partenaires, plus que engagés pour la stabilité et le développement socio-économique dans la région.

Le maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, nouveau président en exercice pour l'année 2021, a présidé la réunion. Outre les présidents Rock Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Bah N'Daw du Mali, Mohammed Ould El-Gazzouani (Mauritanie), Mahamadou Issoufou (Niger), les chefs d'État du Ghana, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et celui du Sénégal, Macky Sall, ont également assisté à ce sommet élargi.

L'hôte du sommet a présenté les enjeux auxquels font face les pays du G5 Sahel et a proposé que la Coalition pour le Sahel créée lors du sommet de Pau (France) en janvier 2020, assure le suivi des décisions du sommet. Le maréchal Idriss Déby Itno a plaidé pour l'autonomisation du financement de la Force conjointe du G5 sahel par son inscription sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies. « L'accompagnement de nos partenaires sera aussi précieux pour le retour de l'administration territoriale dans les zones fragiles afin de mieux assurer la stabilité », a-t-il conclu.

Macky Sall du Sénégal tout en souhaitant que « la Minusma soit doté d'un mandat plus robuste » a ajouté : « Au-delà de la riposte militaire, il est heureux que la stratégie du G5 sahel intègre le volet du développement en faveur des zones les plus vulnérables à travers le Cadre d'actions prioritaires intégré à impact rapide adopté au sommet de Nouakchott de février 2020 », a indiqué le président sénégalais qui a débloqué un milliard de francs CFA en faveur du secrétariat exécutif du G5 Sahel.

Le président français Emmanuel Macron qui a assisté à la conférence par visioconférence a souligné l'enjeu de N'Djamena qui est de « passer à une nouvelle étape, d'aller plus loin et plus fort sur la mobilisation collective en matière de lutte contre le terrorisme et de consolidation de notre structuration militaire », mais également « d'avoir sur le plan politique et civil le même sursaut ». En précisant que le fonctionnement de la force militaire du G5 Sahel nécessite 40 millions d'euros par an, Emmanuel Macrona réitéré son appel à tous les partenaires : « Nous nous devons aussi de donner une perspective aux populations du Sahel par le retour de la sécurité et des services de l'État aux populations », a-t-il conclu.

Le président du Conseil européen, Charles Michel s'est engagé à soutenir tous les efforts diplomatiques du G5 Sahel au service de la « stabilité, de la sécurité et du développement ».

Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies s'est dit préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire, difficile pour les populations civiles qui en paient le prix, dans un contexte de crise climatique et de Covid-19 « qui a exacerbé les fragilités existantes et fait basculer plus de six millions de personnes dans l'extrême pauvreté. », a-t-il expliqué. Pour lui « les opérations de maintien de la paix et celles antiterroristes africaines doivent être endossées par le Conseil de sécurité au titre du chapitre 7 de la Charte de Nations unies et financées de façon pérenne y compris au moyen de contributions obligatoires ». Cependant, « au-delà de la réponse sécuritaire, le développement, l'État de droit et la bonne gouvernance sont les pierres angulaires de la stabilité de la région », a-t-il ajouté.

Le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a souligné que le caractère essentiel du retour de l'État dans les zones fragiles et « la soutenabilité du financement du G5 Sahel » étaient des défis urgents à relever.

La secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo a décliné un agenda de développement socio-économique en faveur des populations du Sahel.

Les Premiers ministres du Portugal, d'Espagne, de Belgique, d'Italie, de la Suède et celui de l'Estonie, ont réaffirmé par visio-conférence leur soutien aux actions du G5 Sahel. Ils ont tous souhaité le rétablissement de l'État de droit, des services de base aux populations et de la paix ; car, la « stabilité de l'Afrique, c'est la stabilité de l'Europe », a dit le Premier ministre italien Luigi Di Maio, d'où l'importance d'une coopération multilatérale.

Le sommet de N'Djamena s'est inscrit dans la dynamique de celui de Nouakchott avec une volonté encore plus affirmée de rétablir le contrôle des États sur les zones détenues par les groupes armés. Il a aussi enregistré un soutien unanime pour garantir la pérennité du financement de la Force conjointe du G5 Sahel en l'inscrivant sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies. Le sommet de N'Djamena a surtout esquissé des voies de dépassement d'une solution uniquement militaire pour garantir aux populations un accès aux services de base, à l'éducation, à la justice et à l'éducation. Une option résolument tournée vers le développement socio-économique et la lutte contre la vulnérabilité.

Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi A.Adesina, était représenté à la rencontre par Modibo Touré, envoyé spécial, relations avec les actionnaires (Afrique), signe que la Banque est très engagée au développement socio-économique du Sahel.

La Banque s'est notamment engagée à soutenir l'important projet de la Muraille Verte de l'Afrique qui vise à restaurer 100 millions d'hectares de terres dégradées à travers le Sahara et le Sahel par la construction d'un mur vert sur 7000 km, à hauteur de 6,5 milliards de dollars.

L'un des programmes phare de la Banque est Desert to Power, pour lequel elle prévoit le déblocage de deux milliards de dollars afin de produire d'ici à 2025 jusqu'à dix gigawatts d'énergie solaire et à fournir de l'électricité propre à 250 millions de personnes dans les onze pays du Sahel.

Les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne, du Royaume-Uni, celui des Pays-Bas, du Canada, de la République Tchèque ainsi que le nouveau secrétaire d'État américain, Antony Blinken, ont pris la parole lors de cette rencontre pour réitérer leur soutien au G5 Sahel et à ses différents instruments.

Le tchadien Djime Adoum, haut représentant de la Coalition pour le Sahel a pris fonction en marge de cette réunion recevant les félicitations et les encouragements des chefs d'État.

Contact:

Amadou Mansour Diouf, Département de la communication et des relations extérieures, Banque africaine de développement, email : a.diouf@afdb.org

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