Burundi - Un programme de reforestation, soutenu par la Banque africaine de développement, améliore la vie de réfugiés congolais et des communautés hôtes

Pascaline Sango est une femme très occupée. Arrivée le 8 janvier 2020 au camp de réfugiés de Nyankanda (est du Burundi), après avoir fui le Sud-Kivu en République démocratique du Congo, cette mère de 39 ans est non seulement la cheftaine du « quartier 32 » du camp et pasteure mais aussi la vice-présidente du comité des parents d’élèves.
23 Août 2021
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

Pascaline Sango est une femme très occupée. Arrivée le 8 janvier 2020 au camp de réfugiés de Nyankanda (est du Burundi), après avoir fui le Sud-Kivu en République démocratique du Congo, cette mère de 39 ans est non seulement la cheftaine du « quartier 32 » du camp et pasteure mais aussi la vice-présidente du comité des parents d'élèves. Elle assure enfin la présidence d'une coopérative agricole de 75 membres issus des réfugiés et de leurs communautés d'accueil.

Dès cinq heures du matin, Pascaline est à pied d'œuvre dans le potager, sarclant et arrachant les mauvaises herbes pour faire pousser fruits et légumes. En moins d'un an, elle a développé un luxuriant potager sur la parcelle autour de sa maison grâce à une formation en agroforesterie du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Le Projet d'appui à la fourniture d'énergie de cuisson et la restauration de l'environnement dans les quatre camps de réfugiés a été soutenu à hauteur d'un million d'Unités de compte (environ 1,42 millions de dollars) par la Banque africaine de développement.

Dans son potager, Pascaline fait pousser des amarantes, des pommes de terre, du manioc, des patates douces, des avocats et des maracujas (fruit de la passion). « Mes enfants aiment beaucoup les fruits et les légumes. Je suis très heureuse de pouvoir leur en donner tous les jours et leur apporter ainsi une meilleure nutrition », se réjouit Pascaline, qui partage souvent sa production avec ses voisines. « C'est un grand honneur de contribuer à l'amélioration de la qualité de vie de ma communauté. »

Dans les cinq camps gérés par le HCR au Burundi, les réfugiés avaient pour habitude de couper des arbres pour le bois de chauffe et la cuisine, affectant négativement l'environnement. Le projet soutenu par la Banque africaine de développement, a permis d'introduire les briquettes comme source d'énergie alternative et durable pour la cuisson. Des formations en agroforesterie ont été organisées pour sensibiliser réfugiés et communautés hôtes sur l'importance des arbres et surtout permettre la reforestation et la préservation de l'environnement.

Quelques 1 066 réfugiés et membres des communautés hôtes ont bénéficié de semences et ont appris à planter, surveiller et préserver les arbres. « La formation s'est très bien passée, raconte Pascaline. Nous contrôlons les arbres, [observons] comment ils évoluent. Nous renforçons aussi les capacités des réfugiés en leur montrant l'importance des arbres pour l'oxygène, pour l'ombre, pour les fruits, et leur utilité dans la protection de nos maisons contre les intempéries. »

En deux ans, quelques 28 320 arbres (grevillea, eucalyptus, cedrela, etc.) ont été plantés à l'intérieur et autour des camps sur une superficie totale de 325 hectares. De plus, 62 hectares d'arbres ont été répertoriés et classés en zone naturelle protégée. Objectif : minimiser l'impact environnemental de la déforestation et les effets du changement climatique tout en créant de meilleures conditions de cohabitation entre les réfugiés et les communautés hôtes.

Les communautés ont d'ailleurs tiré le plus grand bénéfice du savoir et des compétences acquis de la formation pour planter des arbres fruitiers (avocatiers, manguiers) et des plantes jardinières (légumes, thé, etc... ) dans les parcelles entourant leurs maisons afin d'améliorer leur régime alimentaire.

Le développement des potagers est une conséquence inattendue de ce projet, qui montre à quel point les secteurs d'intervention sont interdépendants, en particulier dans les situations de vulnérabilité. Dans ce contexte, la Banque africaine de développement promeut une approche holistique afin de construire une résilience durable.

« Nous sommes très heureux de la tournure prise par ce projet. Les situations de fragilité et leur impact sur les populations les plus vulnérables, notamment les réfugiés, et sur l'environnement représentent un enjeu majeur. Cette collaboration avec le HCR nous a permis de contribuer durablement à l'amélioration de la vie de personnes auprès desquelles nous avons, habituellement, du mal à intervenir. », a déclaré Daniel Ndoye, responsable-pays de la Banque africaine de développement au Burundi.

Ce type de collaboration est l'une des nombreuses réussites qui seront partagées lors du Forum pour la résilience en Afrique prévu du 28 au 30 septembre prochains. Organisé par le Groupe de la Banque africaine de développement, ce forum qui se déroulera sur le thème, « Au-delà du Covid-19 : travailler ensemble pour un continent résilient » réunira différents acteurs avec l'objectif d'accélérer les initiatives de renforcement de l'État dans les contextes les plus fragiles du continent.

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