Le président de la Banque africaine de développement exhorte les banques multilatérales de développement à stimuler le financement des soins de santé

18 Octobre 2022
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African Development Bank (Abidjan)
communiqué de presse

L'Afrique ne sera plus jamais prise au dépourvu face à une nouvelle pandémie, a déclaré lundi le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina, au Sommet mondial de la santé qui se tient actuellement à Berlin.

M. Adesina, qui intervenait lors d'une session du sommet intitulée " Game changer : a new lens on investment in health and well-being " (Nouvelle donne : changer d'optique sur les investissements dans la santé et le bien-être), a décrit la situation défavorable à laquelle les pays africains ont été confrontés, relégués en bout de queue dans la file d'attente mondiale pour les vaccins, lorsque le Covid-19 a causé des ravages au sein de la population en se propageant rapidement dans le monde entier.

Cette situation, a déclaré M. Adesina, a incité la Banque africaine de développement à prendre des mesures innovantes pour faire face à la fois à l'impact de la pandémie en Afrique et au financement des soins de santé de façon générale. Il a précisé que ces mesures comprenaient l'émission d'une obligation sociale historique de trois milliards de dollars. Son principal message était que des investissements novateurs des banques multilatérales de développement étaient essentiels pour stimuler le financement des soins de santé dans les pays en développement.

La Banque africaine de développement a récemment mis en place un système de défense des soins de santé qui repose sur trois piliers : la modernisation de l'industrie pharmaceutique africaine, le renforcement des capacités de production de vaccins et la construction d'infrastructures de soins de santé de qualité. M. Adesina a déclaré que la Banque était en train d'investir 3 milliards de dollars dans l'industrie pharmaceutique et qu'elle avait créé la Fondation africaine pour la technologie pharmaceutique, qui s'occupera des droits de propriété intellectuelle et de l'accès aux technologies brevetées pour permettre à l'Afrique de fabriquer ses médicaments et de bâtir son propre écosystème de capacités dans ce domaine.

L'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown - ambassadeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le financement de la santé dans le monde - et M. Adesina ont tous deux souligné l'importance des financements innovants et d'une meilleure exploitation du système financier mondial pour mieux relever les défis du financement de la santé dans le monde.

M. Brown a déclaré qu'il était important de faire en sorte que les capitaux privés et les marchés de capitaux travaillent pour les pays en développement.

" Alors que les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) se généralisent, je souhaite que l'un des messages à retenir de cette journée soit que des indicateurs de performance clairs pour la santé doivent permettre l'élargissement du noyau de l'ESG à l'ESG-H ", a-t-il déclaré.

Selon lui, en ce qui concerne l'investissement d'impact, les fonds du secteur public et les financements concessionnels peuvent catalyser l'investissement privé afin qu'il ne soit plus seulement une question de risque et de récompense, mais de risque et de résultats socialement progressistes.

Soulignant sa vision du secteur privé dans le cadre de la stratégie de la Banque africaine de développement en matière de santé, M. Adesina a appelé à une plus grande optimisation des capitaux des institutions multilatérales de développement afin de stimuler le développement en matière de santé et dans d'autres domaines.

M. Adesina a déclaré qu'il y avait quelque 145 billions de dollars d'actifs dans le monde qui n'avaient pas été optimisés. " Si nous voulons puiser dans ces actifs disponibles à l'échelle mondiale en notre qualité de banques multilatérales de développement ", a-t-il déclaré, " nous devons nous assurer que le capital de la banque multilatérale de développement est utilisé efficacement. L'Afrique dispose de 2,1 billions de dollars d'actifs sous gestion qui n'ont pas été optimisés. Nous devons examiner la manière dont nous utilisons nos institutions financières multilatérales traditionnelles afin de tirer parti de ces actifs de manière significative ", a-t-il affirmé.

Le président de la Banque africaine de développement a souligné que lever les fonds nécessaires auprès du secteur privé signifiait lever du capital-risque et qu'il fallait l'optimiser. " La structure du capital de la Banque africaine de développement est essentiellement constituée de capital exigible. La question est donc de savoir comment les banques multilatérales de développement peuvent améliorer la qualité de ce capital exigible dans la notation des agences de crédit. Ainsi, nous pourrons lever des fonds à long terme pour financer nos activités. "

M. Adesina a appelé à l'utilisation de mécanismes innovants tels que le déploiement des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international sur les investissements pour le développement, l'émission d'obligations sociales et la titrisation.

Les autres intervenants du panel étaient Sir Ronald Mourad Cohen, président du Groupe de pilotage mondial pour l'investissement d'impact du Royaume-Uni ; Dr Jayasree K. Iyer, président-directeur général de la Fondation pour l'accès aux médicaments aux Pays-Bas ; Esther Passaris, membre du Parlement pour le comté de Nairobi au Kenya ; Ong Ye Kung, ministre de la Santé de Singapour ; et Thomas Östros, vice-président de la Banque européenne d'investissement.

Partageant une perspective africaine, Esther Passaris a évoqué l'importance d'une santé à la fois accessible et abordable. " Au Kenya, nous avons donné la priorité à la couverture sanitaire universelle ainsi qu'au logement abordable, à la sécurité alimentaire et à la création d'emplois ", a-t-elle déclaré, ajoutant : " Nous ne pouvons pas simplement nous pencher sur la question de la santé sans adopter une approche holistique visant à faire en sorte que chaque citoyen se sente inclus et non laissé pour compte. "

En marge du sommet, le président de la Banque africaine de développement a rencontré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghereyesius, et le directeur régional pour l'Afrique de l'OMS, Matshidiso Moeti. Les deux organisations entendent poursuivre leur étroite collaboration afin de répondre au besoin de l'Afrique de renforcer son système de défense sanitaire.

M. Adesina a assuré au responsable de la santé de l'ONU que la Banque africaine de développement continuerait à renforcer ses investissements dans les infrastructures de santé et à soutenir les capacités de fabrication de produits pharmaceutiques et de vaccins. Il a déclaré que la lutte contre la maladie était à la fois une question de santé et une question multisectorielle, impliquant des investissements dans l'agriculture, l'eau et l'assainissement, les infrastructures d'énergie renouvelable, entre autres.

La standardisation des soins de santé primaires dans les pays africains sera un domaine clé de la coopération.

Les deux organisations entendent également unir leurs forces pour veiller à ce que la majeure partie des connaissances et du savoir-faire des professionnels de santé africains de la diaspora soit utilisée de manière optimale pour développer les infrastructures sanitaires nécessaires et renforcer les capacités sur le continent africain.

En marge du sommet, M. Adesina a rencontré de hauts responsables du géant technologique Google, notamment Hema Budaraju, directrice principale de l'impact social de la société, et Charles Murito, directeur des affaires gouvernementales et des politiques publiques pour l'Afrique subsaharienne. La Banque africaine de développement et Google vont étudier les moyens d'utiliser des technologies numériques innovantes pour faire progresser les systèmes de santé en Afrique et améliorer les systèmes alimentaires et agricoles.

Contact:

Richard Uku, conseiller principal en communication, Groupe de la Banque africaine de développement, r.uku@afdb.org

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