Gisement Baleine: la Côte d'Ivoire dévoile son potentiel énergétique

La Côte d'Ivoire est sur le point de connaître une transformation majeure dans le secteur énergétique avec le démarrage de la production du gisement Baleine.
29 Septembre 2023
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La Côte d'Ivoire est sur le point de connaître une transformation majeure dans le secteur énergétique avec le démarrage de la production du gisement Baleine. Exploité par le consortium formé par l’Italien Eni et l'entreprise publique ivoirienne Petroci, il promet de livrer à lui seul 200 000 barils d’or noir et 200 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour d'ici à 2026.  

Deux ans seulement après la découverte du gisement offshore Baleine, la Côte d'Ivoire et le groupe pétrolier italien Eni ont annoncé dimanche 27 août le démarrage de la première phase de production. « Nous avons atteint un temps de mise sur le marché record dans l'industrie, en moins de deux ans depuis la déclaration de découverte commerciale », s'est félicité Claudio Descalzi, le PDG de la compagnie pétrolière basée à Rome.

Le gisement - situé en eaux profondes au sud-est de la Côte d'Ivoire, au large d’Assinie - est, selon Eni, le « premier projet zéro émissions » en Afrique, et représente la plus grande découverte d'hydrocarbures dans le bassin sédimentaire ivoirien.

Avec des réserves évaluées à 2,5 milliards de barils de pétrole brut et 3 300 milliards de pieds cubes de gaz naturel, le gisement offshore Baleine permet à la Côte d'Ivoire de multiplier par vingt ses réserves en hydrocarbures connues. Les premières livraisons devraient atteindre 15 000 barils de pétrole par jour (bp/j) et 25 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour (Mpc/j), assurés par l'unité flottante FPSO Baleine, modernisée pour l'occasion.

Les chiffres récemment révisés du consortium Eni-Petroci indiquent une montée en puissance rapide : la deuxième phase devrait démarrer d'ici à la fin de l'année 2024 et vise à augmenter la production du champ à 50 000 bp/j et environ 70 Mpc/j de gaz associé. À l'horizon de 2026, la production quotidienne est attendue à 150 000 barils de pétrole et 200 millions de pieds cubes de gaz naturel associé.

… un hub énergétique de la sous-région  

La production de ce gisement joue un rôle essentiel   dans la réalisation des objectifs de développement de la Côte d’Ivoire. À ce sujet, le président Alassane Ouattara indique : « cette découverte permettra d'augmenter significativement la production ivoirienne de pétrole, de fournir une quantité suffisante de gaz au secteur de l'électricité, et d'augmenter les ressources pour le financement des projets de développement ».   Il promet   “de belles perspectives pour la production pétrolière et gazière dans les années à venir”.  

Selon Mamadou Sangafowa Coulibaly, le ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l'Énergie : « la production de gaz naturel permettra à la Côte d'Ivoire de répondre à la demande du marché intérieur en électricité, de faciliter l'accès à l'énergie et de renforcer son rôle de hub énergétique dans la sous-région ».

Déjà dotée de l'un des réseaux électriques les plus développés de la région ouest-africaine, la Côte d'Ivoire exporte entre 10 et 20 % de son électricité vers des pays voisins comme le Ghana, le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Togo et le Liberia.

Accord financier “win-win” mais pas que  

D'un point de vue financier, Eni détient actuellement 90 % de participation dans les blocs CI-101 et CI-802, où s'étend le champ de Baleine. Une fois les investissements estimés à plus de 11 milliards de dollars de l'Italien amortis, cette participation sera réduite à 48 %, laissant à l'État ivoirien une majorité de 52 %. « Ce changement dans la répartition des parts indique un transfert significatif de propriété en faveur de l'État ivoirien, reflétant peut-être une stratégie à long terme pour accroître son contrôle sur les ressources énergétiques du pays» explique un expert dans le domaine pétrolier basé à Lomé. « C'est une redistribution qui favorise l'intérêt national, tout en conservant l'attractivité pour les investisseurs étrangers », ajoute-t-il.

Pour le Président Ouattara, les engagements pris par Eni ne se limitent pas à une simple dimension financière mais impliquent également une implication de l’entrprise dans la formation profesionnelle. A cet égard, il indique : « il y a un aspect financier, mais aussi un aspect formation, c'est très important », avant d’ajouter que   cet engagement en matière de formation est crucial « pour l'emploi des jeunes ».

Outre Eni, plusieurs sociétés internationales, comme TotalEnergies ou Tullow Oil, ont annoncé ces dernières années des découvertes importantes dans le pays. Le territoire ivoirien dispose actuellement de 51 champs identifiés dont quatre en production, 26 en exploration et 21 encore libres ou en négociation.

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