Eau, santé, éducation, énergies renouvelables… Ce financement de 533 millions de dollars mis à la disposition de la Côte d’Ivoire par Standard Chartered, appuyé par la BAD et la SIACE, apporte une bouffée d'oxygène au gouvernement ivoirien, lui permettant d'accélérer ses projets de développement durable.
Standard Chartered Bank, acteur majeur dans le domaine bancaire international, vient de confirmer l'arrangement d'un prêt de 533 millions d'euros pour la Côte d’Ivoire, sous le sceau de la durabilité. Un financement, garanti par la Banque Africaine de Développement (BAD), qui s'inscrit dans la droite ligne du Plan National de Développement 2021-2025 de la Côte d'Ivoire.
Le 13 décembre, la signature d'un accord de partage des risques entre la BAD et le SIACE, une branche de la Banque Islamique de Développement, avait pavé la voie à l'octroi du financement. Cette entente prévoyait que la SIACE assure une partie d’une garantie accordée par la BAD.
Concrètement, la SIACE était censée fournir une assurance de 194 millions d’euros, couvrant partiellement une garantie de crédit de 400 millions d’euros émise par la BAD contre le risque de non-paiement associé à ce financement. La manœuvre financière ayant ainsi permis de constituer un filet de sécurité pour permettre à Standard Chartered de débloquer cette facilité de financement au gouvernement ivoirien.
L'objectif de cette enveloppe? Financer des projets porteurs en matière d'environnement et de social. Des énergies renouvelables à la gestion durable de l'eau et des eaux usées, en passant par l'éducation, la prévention et le contrôle de la pollution, la conservation de la biodiversité, les infrastructures de santé, les domaines d'intervention choisis sont aussi variés que cruciaux pour le développement du pays.
Selon les informations fournies par Standard Chartered, qui a endossé simultanément les rôles de coordinateur global, de banque structurante, d'arrangeur principal et de souscripteur, le mécanisme de ce prêt sur 15 ans, est destiné à « offrir à l'État ivoirien des conditions de prêt avantageuses et adaptées aux besoins de l’économie ivoirienne». Cet appui financier survient alors que la Côte d’Ivoire, comme plusieurs autres nations africaines, est isolée des marchés financiers internationaux depuis 2022, suite à un resserrement des conditions financières, exacerbé par l'augmentation des taux directeurs. D'après les dernières nouvelles, ce bol d’air frais devrait revitaliser l’État ivoirien, qui, fort de cette marque de confiance, planifie déjà de revenir sur les marchés des capitaux dans les semaines à venir, avec une émission d’eurobonds, une première en deux ans pour l'ensemble du continent africain.
Des sources concordantes indiquent que Standard Chartered, recentrant ses activités sur le continent africain et se délestant de la majorité de ses activités de banque de détail, voit dans ce type d'engagement souverain une nouvelle orientation stratégique. Ces informations semblent être corroborées par Sujithav Sarangi, le directeur exécutif en charge du financement structuré des exportations chez la banque active dans plus de 40 pays à travers le monde. « En tant qu’institution financière de premier plan, nous promouvons la finance durable sur nos marchés et cherchons à reproduire ce type de financement, en partenariat avec la BAD, pour d’autres États souverains de la région africaine », a-t-il précisé.
La Côte d’Ivoire n’est pas le premier pays à obtenir ce type de mécanisme de financement soutenu par une garantie de la BAD. Avant l’État ivoirien, le Bénin avait déjà, à travers une garantie du même type, réussi à mobiliser des financements l’année dernière pour ses projets axés sur les ODD.