Avec de multiples événements d'envergures tels que la 13ᵉ édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA) ou encore le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo, la Côte d'Ivoire démontre son rôle de premier plan sur l’échiquier culturel africain. Entre modernisation de ses infrastructures et partenariats internationaux pour la conservation du patrimoine, le pays poursuit sa montée en puissance sous l'égide d'Alassane Ouattara et sa volonté de transformer le secteur culturel en un pilier de développement.
Au cœur de l’effervescence culturelle qui marque ce début d’année, la Côte d'Ivoire se révèle être l’épicentre des activités artistiques et culturelles de la sous-région. Forte du succès de la Coupe d'Afrique des Nations, le pays continue de captiver l'attention internationale avec une série d'événements culturels majeurs. Le plus marquant est la 13ᵉ édition du MASA, qui a vu ses chiffres de fréquentation triplés par rapport aux éditions précédentes.
Selon Ousmane Boundanoé, coorganisateur de l'événement, environ 115 programmateurs, contre une trentaine lors des précédentes éditions, ont été accueillis cette année, témoignant de la montée en puissance de l'évènement. Le MASA a rassemblé pas moins de mille artistes venant d’Afrique, d’Europe et d’Asie. Au total, 300 spectacles ont été présentés, attirant plus de 140 000 visiteurs..
Le calendrier culturel de la Côte d'Ivoire ne s'arrête pas là. D'autres événements d'envergure sont prévus, dont l'édition annuelle du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo, qui se tiendra du 14 au 19 mai. Ce festival, pilier de la musique afropop depuis 2008, est une autre vitrine de la diversité et de la richesse culturelle ivoirienne. Le 14ᵉ salon international du livre d'Abidjan promet d'être un rendez-vous incontournable pour les amateurs de littérature.
Enfin, la première édition du Festival Ouest-africain des Arts et de la Culture (ECOFEST) se déroulera du 28 septembre au 5 octobre 2024. Organisé conjointement par l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), cet événement s'annonce comme un enracinement supplémentaire de la Côte d'Ivoire dans le paysage culturel africain.
La culture comme instrument du soft power ivoirien
Au-delà de l'effervescence des festivals et des rencontres artistiques, la Côte d'Ivoire s'engage résolument dans la conservation et la valorisation de son riche patrimoine culturel. Depuis le 17 avril dernier, le pays brille par sa présence à la 60ᵉ édition de la Biennale de Venise avec son pavillon baptisé "The Blue Note". Cinq artistes y exposent leur travail, chacun explorant des disciplines variées, symbolisant la diversité et la richesse créative du pays. Sur le sol ivoirien, l'État concentre ses efforts sur la revitalisation de ses trésors culturels.
Un projet ambitieux de rénovation a été lancé pour transformer le centre culturel historique de Bouaké en un hub d'innovation pour la mode, la musique et le cinéma. Cette initiative vise non seulement à préserver, mais aussi à revitaliser un espace emblématique. Dans la même logique, le Gouvernement projette de réhabiliter un site classé de la ville de Grand-Bassam, le muant en un musée d’art contemporain. La Côte d'Ivoire ne ménage pas ses efforts pour sauvegarder son héritage.
En collaboration avec l'ambassade des États-Unis, le gouvernement a entrepris la réhabilitation de huit mosquées de style soudanais, toutes inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO, témoignant d'un engagement fort envers la préservation culturelle. De plus, grâce à un partenariat avec la Suisse et une société privée, des fonds ont été sécurisés pour la création d'un musée sur le site d'un barrage hydroélectrique, où d'importants vestiges archéologiques ont été découverts.
De réformes importantes pour stimuler le secteur culturel
Ce dynamisme culturel n'est pas le fruit du hasard. Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Alassane Ouattara s'est donné pour mission de transformer le pays en un carrefour culturel majeur en Afrique. Cet objectif ambitieux s'inscrit dans un cadre plus large, celui du plan national de développement 2021-2025, où la culture figure parmi les six piliers essentiels, à côté de secteurs clés comme l'énergie ou le tourisme.
Afin de matérialiser cette vision, le gouvernement ivoirien s'est engagé à augmenter significativement le budget alloué à la culture, visant à le porter de 0,2 % à plus de 0,6 % du budget de l’État. Cette initiative reflète une volonté forte de soutenir et de développer les industries créatives et culturelles à travers le pays. Dans le détail, des mesures concrètes ont été mises en œuvre pour structurer le secteur culturel, traditionnellement marqué par l'informalité.
Sous l'impulsion du Président, un statut juridique spécifique a été créé pour les artistes de toutes disciplines, leur offrant ainsi une reconnaissance et une protection légales. Enfin, la mise en place d'une carte professionnelle pour les métiers artistiques et l'établissement par décret d'un salaire minimum pour ces professions témoignent de l'engagement du gouvernement à professionnaliser et à valoriser le travail des créateurs ivoiriens.
Ces initiatives sont des étapes cruciales pour la pérennisation de l'écosystème culturel ivoirien, renforçant sa contribution tant au développement économique qu'à l'épanouissement social du pays.