À Cotonou, le Sofitel brille dans un Bénin en pleine mutation3

5 Décembre 2024
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InfoWire

C’est un soir doux et moite sur la côte de l’Atlantique. À quelques encablures du port de Cotonou, où s’alignent containers et grues, les lumières tamisées du Sofitel Marina Hotel & Spa tranchent avec l’agitation du bitume neuf du boulevard de la Marina.

On y croise des hommes en costume sombre, des portables greffés à l’oreille, devisant sur le futur économique du Bénin. Dans le lobby, une hôtesse souriante glisse un cocktail à un diplomate européen. Ici, tout respire le luxe et l’ambition. À Cotonou, la skyline se redessine.

Le Bénin joue dans la cour des grands

Inauguré le 1er septembre 2024, le Sofitel Marina est la nouvelle fierté du Bénin. 198 chambres, 14 suites, 5 suites duplex avec piscine privée, un spa, des restaurants gastronomiques, mais surtout 2 500 m² d’espaces de conférence ultramodernes dont neuf salles de réunion. Pas de doute, cet hôtel est taillé pour accueillir la crème des investisseurs internationaux.

Cotonou, la rivale d’Accra, d’Abidjan ou Lagos ? C’est le pari. "Avec le Sofitel, nous affirmons que le Bénin est prêt pour les grandes rencontres d’affaires", souffle un cadre de l’Agence nationale de Promotion des Patrimoines et du Tourisme (ANPT).

Luxe et croissance économique

Le Sofitel est avant tout la vitrine d’une économie en mouvement. Avec un taux de croissance de 6,4 % en 2023, le Bénin affiche l’une des meilleures performances de la région. Les réformes portées par le gouvernement, conjuguées à des investissements massifs dans les infrastructures, transforment peu à peu le pays. À Cotonou, le port autonome a absorbé 150 milliards de FCFA pour moderniser ses installations, tandis que l’aéroport international, rénové, voit passer plus de 555 142 passagers en 2023, en augmentation de 21,3 % par rapport aux 457 510 passagers de 2022.

Les investisseurs étrangers ne s’y trompent pas. En 2023, les IDE ont progressé de 15 %, atteignant 434 millions $, et devraient continuer sur cette lancée. Le Sofitel s’inscrit dans cette dynamique : il est le symbole d’un Bénin qui veut séduire les grandes multinationales et les organisations internationales.

Dans ce contexte, le tourisme est devenu un pilier stratégique de la diversification économique. Alors que le tourisme d’affaires en Afrique devrait croître de 5 % par an d’ici 2030, le Sofitel se veut catalyseur du développement économique du pays. Avec un secteur touristique qui contribue à hauteur de 3 % au PIB, ce chiffre pourrait rapidement augmenter grâce à des infrastructures modernes et une montée en gamme des services.

Un tourisme en plein essor

Longtemps dans l’ombre, le tourisme béninois opère un retour remarqué sur la scène internationale.

En 2023, ils étaient 120 000 visiteurs étrangers à fouler le sol de ce petit État d’Afrique de l’Ouest, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Une bouffée d’oxygène pour un secteur en quête de réinvention. Le pays vise les 2 millions de touristes par an et les 700 000 nouveaux emplois à l’horizon 2030.

Alors que le tourisme d’affaires en Afrique promet une croissance de 5 % par an d’ici 2030, le Sofitel Marina se pose en catalyseur, prêt à attirer conférences internationales, décideurs et capitaux étrangers.

Avec une contribution actuelle estimée à 3 % du PIB, le secteur touristique béninois a encore tout à prouver. Mais les ambitions ne manquent pas.

Mais les ambitions ne manquent pas : de nouvelles infrastructures modernes, une montée en gamme des services, et des projets audacieux. Avec ses projets d’envergure, le pays mise sur la richesse de son patrimoine et de sa culture. À quelques kilomètres de la capitale, Ganvié, surnommée la "Venise de l’Afrique", reprend des couleurs. Ce village lacustre, symbole de résilience et d’histoire, fait l’objet d’un vaste programme de réhabilitation, à la fois pour améliorer la vie de ses habitants et pour en faire un véritable joyau touristique. Plus au nord, la Route des Tata Somba, avec ses maisons-forteresses uniques, attire les férus d’architecture vernaculaire et les amoureux de nature sauvage.

Mais l’ambition béninoise va bien au-delà. Depuis 2016, le Bénin a injecté plus de 1 250 milliards de FCFA dans son secteur touristique, transformant le pays en un vaste chantier à ciel ouvert. Les vieilles pierres des sites historiques retrouvent leur éclat d’antan, tandis que de nouveaux complexes hôteliers surgissent pour répondre à une clientèle toujours plus exigeante. Des géants de l’hôtellerie internationale posent leurs valises. Le Club Med s’apprête à inaugurer un éco-resort à Avlékété, tandis que Hilton et Banyan Tree investissent dans des projets haut de gamme, comme la Marina de Ouidah.

Classé parmi les 25 meilleures destinations à découvrir en 2025 par le magazine américain Afar, le Bénin veut s’installer “doucement mais sûrement dans l’imaginaire des voyageurs internationaux. Entre rénovation des infrastructures et mise en valeur d’un patrimoine exceptionnel, le pays se rêve en nouvelle étoile montante du tourisme ouest-africain.

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